Selon AbbVie, l’approbation par Santé Canada de RINVOQ est appuyée par des données du programme mondial d’études cliniques de phase III SELECT sur la polyarthrite rhumatoïde. 4 400 patients atteints de formes modérées à fortement évolutives de la maladie ont fait l’objet de cinq études pivots. Crédit : Istock.

Polyarthrite rhumatoïde : RINVOQ apaisera-t-il vos douleurs?

RINVOQ est un nouveau médicament qui vient d’être approuvé par Santé Canada dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde.

Louis Bessette, professeur adjoint à l’Université Laval et rhumatologue au CHU de Québec-Université Laval Crédit : CHU de Québec-ULAVAL

C’est une maladie inflammatoire qui touche 1 % de la population canadienne, soit à peu près 300 000 personnes. (Source : Statistique Canada)

Les conséquences peuvent être fatales si les symptômes ne sont pas traités, relève Louis Bessette, professeur adjoint à l’Université Laval et rhumatologue au CHU de Québec-Université Laval. Il précise que les personnes peuvent décéder d’un arrêt cardiaque.

C’est une maladie dont les causes restent méconnues, mais dont les manifestations se traduisent par l’inflammation des articulations et des douleurs importantes, voire invalidantes, compte tenu des risques de déformation encourus.

RINVOQ interviendrait seulement en troisième ligne après l’échec des deux traitements traditionnellement utilisés.

« Le RINVOQ en fait n’est pas nouveau parce que c’est le troisième médicament dans la même classe de traitement. Le premier est arrivé il y a à peu près quatre ans sur le marché […] Même si on dit qu’il est dans la même classe, son mécanisme d’action est un peu différent des deux autres, donc ça apporte une nouveauté, une nouvelle donne dans le traitement de l’arthrite au Canada », explique le Dr Bessette dans l’entrevue avec Alice Chantal Tchandem.

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Il existe une centaine d’arthrites rhumatoïdes, mais la plus connue est la polyarthrite rhumatoïde qui se caractérise par des douleurs généralisées à toutes les articulations, y compris aux mains et aux pieds. Crédit : iStock

Le témoignage émouvant de Gaétane

Le traitement de l’arthrite rhumatoïde sur la base des deux précédents médicaments porte de bons résultats chez certains patients. Par contre, chez d’autres, le défi semble difficile à relever.

Le communiqué de presse présente la condition de Gaétane Lepire, une patiente qui a souffert pendant plusieurs années, et qui décrit les symptômes atroces.

« J’ai été affectée parce que j’avais de la douleur 24 h sur 24, aux pieds, aux genoux, au dos et aux mains. J’essaie de fonctionner comme si de rien n’était, la maladie m’affectait. Quelquefois, je ne pouvais pas faire certaines choses que j’avais toujours faites. J’avais de la difficulté à sortir du lit, à descendre ou à monter trois marches d’escalier, à entrer dans l’auto et à en sortir, etc. »

Comme le souligne dans le communiqué le Dr Edward Keystone, professeur de médecine à l’Université de Toronto, RINVOQ a été mis au point au terme d’études cliniques de phase III sur la polyarthrite rhumatoïde. Ces études ont permis de constater une certaine efficacité en raison de sa capacité d’atténuation des signes et symptômes.

RINVOQ représenterait donc une source d’espoir pour de nombreuses personnes qui rêvent de voir leurs douleurs disparaître et leur quotidien changer, après l’échec des traitements préexistants.

« Malgré l’arrivée de plusieurs nouvelles options thérapeutiques en rhumatologie au cours des dernières années, on constate encore chez des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde une maîtrise sous-optimale de la maladie. Il y a encore place à l’innovation dans le traitement des affections rhumatismales. RINVOQ est une nouvelle option thérapeutique à prise orale qui a démontré une bonne réponse rapide chez les patients dont autant le traitement par méthotrexate que la biothérapie ont échoué », affirme le Dr Bessette dans le communiqué.

AbbVie Canada, qui a mis au point le médicament, salue l’homologation du RINVOQ par Santé Canada. Cela vient ainsi élargir la gamme d’options thérapeutiques pour les patients qui souffrent de polyarthrite rhumatoïde.

« La façon dont ça agit c’est que ça bloque l’effet des protéines inflammatoires dans l’arthrite  rhumatoïde. C’est un dérèglement du système immunitaire qui s’attaque particulièrement aux articulations. Donc, les patients vont avoir de la douleur, des inflammations et des gonflements articulaires. Ce dérèglement du système immunitaire c’est des anticorps qui s’attaquent à notre propre système, à nos articulations. Il y a des protéines de l’inflammation qui sont en circulation et qui favorisent l’inflammation. Alors ces petites molécules vont aller cibler certaines protéines de l’inflammation et vont empêcher ces protéines-là ou les anticorps de détruire les articulations ou de causer l’inflammation au niveau des articulations », explique le rhumatologue du CHU de Québec-Université Laval, Louis Bessette.

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