L’Association minière du Canada (AMC) a fait connaître les dernières tendances de l’industrie dans un rapport publié mardi.
Le rapport annuel intitulé Faits et chiffres dresse un portrait du secteur au Canada et permet de mieux apprécier les grandes tendances internationales du marché.
Il en ressort qu’il produit des matières premières pour la fabrication de biens, dont en téléphonie, en défense et en bijouterie.
La demande mondiale des métaux et minéraux ne cesse de croître. Le Canada fait partie des principaux fournisseurs en raison de ses abondantes richesses naturelles. Le pays se classe parmi les cinq producteurs mondiaux de 15 minéraux et métaux. (Source : AMC)
Pour satisfaire à la demande, le secteur emploie plus de 620 000 personnes, soit 1 emploi sur 30 au pays. Ses exportations pour la seule année 2018 ont atteint 105 milliards de dollars, soit 19 % de la valeur totale des exportations canadiennes. (Source : rapport)
Durant cette même année, le secteur minier a contribué à hauteur de 5 % au produit intérieur brut du Canada, soit 97 milliards de dollars.
Après cinq années consécutives de déclin en investissements en capital, c’est un secteur qui se porte bien dans l’ensemble, malgré les prévisions incertaines pour ce qui est du nombre de projets.
L’Association minière du Canada souhaite attirer de nouveaux investisseurs pour rehausser la valeur des projets miniers à réaliser au cours des 10 prochaines années, car les prévisions actuelles semblent trop faibles.
« Malgré une croissance annuelle de 5 % (8 milliards de dollars), selon Ressources naturelles Canada, la valeur prévisionnelle des projets miniers prévus et en voie de mise en œuvre sur 10 ans demeure inférieure de 50 % aux niveaux atteints en 2014, passant de 160 à 80 milliards de dollars. Seulement cinq nouveaux projets miniers ont été soumis à une évaluation environnementale du gouvernement fédéral en 2019, ce qui est nettement inférieur à la moyenne enregistrée de 2012 à 2014. » (Source : AMC)

Le secteur minier emploie directement et indirectement 626 000 personnes au Canada. Crédit : iStock
Secteur hautement porteur de pollution
Comme partout ailleurs dans le monde, le secteur minier canadien fait l’objet de critiques en raison des changements climatiques.
Son empreinte environnementale est parmi les plus importantes. Il y a un peu plus d’un an, au Québec, une coalition avait souligné qu’il y a « 20 fois plus de déchets miniers que domestiques » produits dans cette province. On parle de plus de 100 millions de tonnes de déchets miniers produits tous les ans par l’industrie minière.
Dans le même sens, Environnement Canada observe que les cours d’eau et les sols sont les principales cibles de la pollution causée en grande partie par les résidus miniers.
« Le drainage acide et le lessivage des métaux issus des chantiers miniers et des résidus miniers peuvent se produire dans les mines métallifères. Le drainage acide peut avoir des répercussions significatives sur la qualité de l’eau et sur les écosystèmes aquatiques. Les produits chimiques utilisés pour traiter les minerais métallifères peuvent également se retrouver dans les eaux usées de la mine. » (Source : gouvernement du Canada)
Comme le Canada vise à être carboneutre d’ici à 2050, l’extraction des ressources naturelles du pays pose un important défi environnemental et polarise sa population.
Des groupes pour et contre l’exploitation minière rivalisent d’arguments pour convaincre les paliers de gouvernement d’aller de l’avant, de renoncer totalement ou partiellement, et de prendre des mesures d’atténuation de ses effets sur l’environnement.
Dans son rapport, l’AMC souligne la nécessité de poursuivre l’exploitation et les investissements dans le secteur minier, en raison des multiples retombées pour le pays. L’Association soutient qu’il faut en même temps miser sur les bonnes pratiques en ce qui a trait à l’environnement.
« Partout dans le monde, les pays sont à la recherche d’investissements canadiens en raison de la façon dont nous menons nos activités, travaillons avec nos collectivités et élevons nos normes. Le Canada est l’un des pays les plus sécuritaires au monde en ce qui a trait à l’exploitation minière, et nous sommes reconnus pour appliquer ces normes, particulièrement dans le cadre de notre initiative Vers le développement minier durable, et ces pratiques partout où nous allons », affirme Pierre Graton, président et chef de la direction de l’AMC, dans le communiqué.

L’AMC, qui défend les intérêts de l’industrie minière au Canada, recommande au gouvernement d’agir pour attirer de nouveaux investisseurs dans le secteur minier considéré comme l’un des moteurs de la croissance économique. Crédit : iStock
Une question d’acceptabilité sociale
Les communautés autochtones ainsi que les organisations de défense de l’environnement attendent de pied ferme une décision majeure du gouvernement fédéral concernant le projet Frontier, l’un des plus importants projets miniers des sables bitumineux en Alberta.
Cette décision interviendra d’ici la fin du mois de février, mais ces groupes sont inquiets à l’idée de voir Ottawa donner son feu vert à la réalisation du projet en raison de l’impact environnemental qui en découlerait.
Ces inquiétudes démontrent à quel point l’acceptabilité sociale de certains projets miniers de grande envergure est loin d’être acquise. Malgré tout, l’AMC tend la main aux décideurs politiques pour insuffler une nouvelle dynamique au secteur minier canadien.
Il s’agit en l’occurrence de cibler les régions où la compétitivité de l’industrie minière demeure « trop faible », malgré l’amélioration des indicateurs de compétitivité au fil des ans au Canada.
« Quand je regarde le nouveau Parlement, je vois une occasion de collaborer avec les décideurs du gouvernement de tous les partis afin de veiller à ce que l’industrie minière se voit donner la priorité. Les perspectives d’investissements canadiens et la possibilité de rehausser concrètement l’attrait du Canada sur le plan de nouveaux investissements miniers sont désormais bien meilleures. Nous nous sentons stimulés par un certain nombre d’engagements récents en lien avec l’industrie minière, y compris les plus récentes lettres de mandat du premier ministre Trudeau à son cabinet, le Plan canadien pour les minéraux et les métaux, ainsi que le nouveau plan d’action conjoint Canada–États-Unis sur la collaboration dans le secteur des minéraux essentiels, qui sont tous de bon augure pour notre industrie. », relève M. Graton.
Avec des informations de l'AMC, du gouvernement fédéral et de Radio-Canada
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.