L’annonce du gouvernement néo-brunswickois de fermer le service des urgences dans six hôpitaux est reçue avec beaucoup de déception par la population, les médecins et les partis d’opposition.
Pour justifier cette décision, le ministre de la Santé Hugh Flemming a fait part des difficultés dans le réseau.
La pénurie de la main-d’œuvre oblige le personnel à effectuer plusieurs heures supplémentaires, ce qui a pour conséquence de l’épuiser et de rendre le système inefficace.
M. Flemming a indiqué que dans les cinq prochaines années, 35 % des médecins et 40 % des infirmiers dans le système de santé de la province prendront leur retraite.
Avec une population vieillissante et la pénurie de main-d’œuvre qui va s’aggraver au cours des prochaines années, l’idée de fermer les urgences durant la nuit est une solution provisoire pour désengorger le système.
Le gouvernement cherche à faire que le personnel « travaille moins durant la nuit » pour être plus opérationnel en journée, a expliqué le ministre de la Santé.
Cette volonté gouvernementale entrera en vigueur dans six hôpitaux en zone rurale dès le 11 mars.
Le chef du Parti libéral du Nouveau-Brunswick Kevin Vickers a fustigé cette décision, indiquant que les conséquences seront désastreuses pour les plus vulnérables, surtout les aînés et les personnes à la santé fragile.
Ces derniers n’auront plus accès aux soins dont ils ont besoin, a déploré M. Vickers, qui est déterminé à renverser ce gouvernement dès la première occasion.
Dans le même sens, le Dr Hubert Dupuis, président du comité Égalité santé en français, a remis en question le « faux argument » invoqué par le gouvernement provincial qui a dit vouloir « réduire les listes d’attente », en procédant à une réduction des services.
Trois hôpitaux en région desservis en français sont directement concernés par cette réduction.
Le Dr Dupuis considère que c’est une atteinte grave au droit des francophones qui ne bénéficient déjà que de maigres ressources dans le système de santé, en comparaison aux hôpitaux en zone anglophone.
En plus d’accroître la pauvreté dans les hôpitaux francophones, la décision de fermer les urgences entre 22 h et 8 h risque de « mettre en péril » la vie des personnes en cas d’accident ou de maladies nécessitant une intervention rapide, a souligné le président du comité Égalité santé en Français.
Il a dénoncé du même coup « l’irresponsabilité » du réseau Santé Vitalité qui aurait suggéré la réduction des services.
Avec des informations de Michel Corriveau, Radio-Canada Nouveau-Brunswick.
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