Pour une 6e année, Cœur et AVC veut qu’un plus grand nombre de personnes connaisse les signes de l’AVC et les façons d’intervenir, grâce à sa campagne VITE. Crédit : Istock.

Agir VITE contre l’AVC qui frappe 1 fois toutes les 9 minutes au Canada

L’accident vasculaire cérébral (AVC) a de grandes répercussions et peut même entraîner la mort, d’où l’importance de bien maîtriser l’acronyme VITE.

À l’occasion de la campagne de Cœur+AVC, Michel Beaudry, chef du département de neurologie à l’Hôpital de Chicoutimi, au Québec, met l’accent sur l’importance d’en apprendre davantage sur les signes de l’AVC résumé dans l’acronyme VITE.

V : visage, si vous avez une asymétrie du visage, une difficulté à parler

I :  incapacité à bouger un bras

T : trouble de la parole

 E : extrême urgence

Donc, vous devez réagir très rapidement. En général, on ne se rend pas soi-même à l’hôpital, on appelle le 911, précise M. Beaudry.Michel Beaudry

« Plus vite vous réagissez, plus vite vous sauvez la personne », indique le document de sensibilisation publié par la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC.

Pour réagir rapidement, il faut connaître les signes précurseurs. Seulement 18 % des adultes au Québec ont une idée des trois premiers, et 28 % n’en savent aucun, bien que la sensibilisation se soit améliorée au fil des ans. Ce taux a considérablement grimpé près de quatre ans après le lancement de la campagne de sensibilisation. Au départ, seuls 2 % de la population étaient au courant des trois signes annonciateurs de l’AVC, et 62 % n’en connaissaient aucun (Source : communiqué)

« Il y a actuellement une campagne de sensibilisation qui est répétée tous les ans par la Fondation des maladies du cœur au Québec et au Canada. On sait que près d’un tiers de personnes connaissent maintenant l’acronyme VITE, où il faut agir rapidement. Un tiers, c’est bien, mais on aimerait que plus de gens connaissent cela, puisque les traitements peuvent être offerts dans les premières heures seulement. Donc une personne qui hésiterait à se présenter dans le milieu hospitalier pourrait ne pas se voir offrir le traitement », explique M. Beaudry.

Écoutez

Selon la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC du Canada, lorsqu’un AVC survient, le patient perd jusqu’à 1,9 millions de cellules cérébrales par minute, d’où l’importance d’agir VITE pour rétablir la circulation sanguine et accroître ses chances de rétablissement. Crédit : iStock

Cibler les régions moins informées

La présente campagne est soutenue par le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, et portée par l’animatrice qui a été victime d’un AVC en 2016 Josée Boudreault et par son conjoint Louis Philippe Rivard.

Cette campagne durera jusqu’à la fin du mois de mars. L’intention est de rejoindre les régions du Québec où un grand nombre de personnes ne sont pas toujours au courant des signes précurseurs, notamment l’Abitibi-Témiscamingue, le Bas-Saint-Laurent, la Côte-Nord, la Gaspésie, le Nord-du-Québec et l’Outaouais.

En plus de savoir reconnaître les symptômes, la population doit comprendre le mécanisme même de l’AVC.

« L’AVC, c’est par définition un manque de vascularisation, donc un vaisseau qui s’est obstrué dans le cerveau. Il y a des secteurs très éloquents dans le cerveau qui contrôlent la force, le langage, la vision et d’autres encore plus. Alors, un vaisseau obstrué va donner un déficit, une perte de la sensibilité, perte de la force, perte de langage, donc l’apparition est subite. C’est une chose assez grave puisque s’il s’agit d’un gros vaisseau, vous pouvez demeurer paralysé pour le restant de vos jours », dit Michel Beaudry.

Josée Boudreault est choquée : trop peu de Québécois connaissent les signes de l’AVC (Groupe CNW/Fondation des maladies du cœur et de l’AVC)

Selon la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC du Canada, il s’agit d’une « urgence médicale qui survient 62 000 fois par an au pays, soit une fois toutes les 9 minutes », ce qui en fait l’une des principales cause de mortalité et d’incapacité grave.

« Au Canada, on a à peu près 50 000 personnes qui ont une première attaque. Au Québec, c’est près de 10 000. Il y a des gens qui vont représenter 15 à 20 % de risque au cours de la vie de présenter un deuxième épisode. Donc, au total tous les ans, il y a autour de 60 000  personnes qui sont affectées. Il y a des survivants, des gens qui vont garder une séquelle. Il y a peut-être 250 000 survivants au pays, des gens qui ont déjà fait une attaque de ce genre. »

Les personnes qui sont souvent touchées sont des jeunes et moins jeunes. Selon Santé Canada, 741 000 adultes canadiens âgés de 20 ans ou plus vivent avec les conséquences d’un AVC en 2012-2013, ce qui équivaudrait à la population du Nouveau-Brunswick, hommes et femmes réunis. Les facteurs à risque peuvent être variés.

« Il y a plusieurs causes. Déjà quand vient la maladie du cœur, il y a un vaisseau qui s’est obstrué causé par l’artériosclérose favorisée par des problèmes de tabagisme, de cholestérol, l’hypertension. Donc, les facteurs pour les AVC sont les mêmes, sauf que les causes sont multiples. Il y a plusieurs causes. On peut avoir une obstruction d’un vaisseau au niveau du cou. On peut avoir un caillot provenant du cœur. Le facteur de risque le plus important dans le monde, c’est la haute pression, donc l’hypertension qui peut toucher les gros vaisseaux et les petits vaisseaux à l’intérieur du cerveau », relève le chef du département de neurologie de l’Hôpital de Chicoutimi.

M. Beaudry mentionne cependant que malgré les effets de l’AVC, il est tout à fait possible de le prévenir, en adoptant notamment de saines habitudes de vie.

« En anglais, un AVC c’est un stroke, donc on est frappé. On a toujours cru jusqu’en 1970 qu’il n’y avait rien à faire. Au contraire, la plupart des facteurs de risque se contrôlent bien. Le facteur de risque le plus important dans le monde entier c’est la pression. Donc si vous contrôlez votre pression à des valeurs acceptables, c’est-à-dire inférieures à 140/90, vous diminuez vos risques. Et par la suite, le tout se rapporte à l’hygiène de vie : couper l’alcool, ne pas fumer. La diète joue un rôle important, il faut prévenir l’excès de poids. L’exercice physique, on sait que ça peut jouer un rôle maintenant », a-t-il conclu.

Avec des informations de la Fondation canadienne des maladies du cœur et de l’AVC du Canada et de Santé Canada.
Catégories : Santé, Société
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