Les personnes à bord des navires sont dans un espace restreint pendant des jours, voire des semaines. Le bateau de croisière Grand Princess à San Francisco, lundi. (Kate Munsch/Reuters).

228 Canadiens du Grand Princess infecté par le coronavirus sont de retour au pays. Faut-il interdire les croisières?

Mission réussie pour le ministère canadien des Affaires étrangères qui a coordonné les efforts pour rapatrier par avion, depuis Oakland en Californie, les Canadiens qui étaient coincés à bord d’un autre bateau de croisière frappé par le coronavirus.

Ces Canadiens seront soumis à une quarantaine de deux semaines, car au moins 2 passagers et 19 membres d’équipage du Grand Princess semblent victimes du coronavirus.

237 Canadiens se trouvaient à bord du Grand Princess Cruises. Pourtant, le ministre canadien des affaires étrangères, François-Philippe Champagne, révèle que seuls 228 Canadiens ont été rapatriés.

Parmi ceux qui ont été laissés derrière, il y a des membres d’équipage qui ont testés positifs pour le virus et qui seront traités aux États-Unis et des passagers qui ont quitté le bateau de croisière pour recevoir un traitement pour d’autres conditions médicales en Californie.

Tous les Canadiens ont dû passer un test de dépistage avant d’être autorisés à embarquer en avion. M. Champagne déclare qu’une « poignée » malheureusement de Canadiens ont ainsi testés positifs pour le virus, mais il n’a pas précisé combien. Ces personnes présentant des symptômes n’ont pas été autorisée à monter à bord.

La base militaire de Trenton est vue d’un hélicoptère le jeudi 16 juin 2016. (La Presse canadienne/Lars Hagberg)

L’avion avec ses rapatriés s’est posé peu après 6 h 30 mardi sur la piste de la base des Forces armées canadiennes de Trenton, dans le sud de l’Ontario.  Cette question est maintenant sur le bout des lèvres de plus en plus de Canadiens : ne devrait-on pas, pour l’instant, interdire les croisières?

Selon des épidémiologistes, les conditions à bord des bateaux de croisière peuvent amplifier une maladie déjà hautement transmissible. En raison de la promiscuité, les passagers et l’équipage sont régulièrement terrassés par la grippe, les intoxications alimentaires ou des virus gastro-intestinaux.

Un environnement parfait pour les virus

Un bus transporte des personnes qui étaient en quarantaine sur le Diamond Princess et quitte le port de Yokohama, près de Tokyo, le jeudi 20 février 2020. L’évacuation a commencé mercredi pour les passagers non touchés par le coronavirus. (AP Photo/Eugene Hoshiko)

Les épidémies de coronavirus à bord du Diamond Princess, et maintenant de son navire jumeau de Carnival Cruises, le Grand Princess, où 21 personnes sont touchées par la COVID-19, montrent comment les conditions de vie à bord de ces navires sont potentiellement mortelles.

L’épidémie de coronavirus sur un autre navire de croisière, le Diamond Princess au Japon, sur lequel se trouvaient également plus de 200 Canadiens, avait commencé avec un seul passager malade qui est arrivé à bord fin janvier avec une légère toux.

Il a développé une fièvre six jours après le débarquement.

Lorsque les médecins japonais ont commencé à tester les autres passagers et les membres d’équipage le 3 février, on comptait déjà 10 cas d’infection. Après une quarantaine de 14 jours, ce nombre est passé à 619, avec 7 décès à ce jour.

Éviter tout voyage en bateau de croisière

La Dre Theresa Tam, de l’Agence de santé publique du Canada, recommande que les Canadiens évitent tout voyage en bateau de croisière. Dimanche, le département d’État américain a émis un avis semblable à ses citoyens.

« J’ai demandé aux Canadiens d’y réfléchir à deux fois avant d’embarquer sur un bateau de croisière. Aujourd’hui, l’Agence de la santé publique du Canada recommande aux Canadiens d’éviter tout voyage sur les navires de croisière en raison de la COVID-19 », a déclaré Mme Tam.

Le week-end dernier, Adrian Dix, ministre de la Santé de la Colombie-Britannique , a exhorté pour sa part les Britanno-Colombiens à éviter de voyager sur les bateaux de croisière.

Dr Abdu Sharkawy – CBC

« Les navires de croisière offrent vraiment une situation assez unique, car vous prenez un grand groupe de personnes et vous les confinez dans un espace plutôt limité, et vous comptez vraiment sur l’excellente hygiène des mains et les mesures de contrôle des infections pour être en place afin d’empêcher les infections de se répandre très largement », a déclaré à CBC News le Dr Abdu Sharkawy, spécialiste des maladies infectieuses au sein du Réseau universitaire de santé et professeur associé à l’Université de Toronto.

Selon le Dr Sharkawy, les vacanciers doivent « faire preuve de bon sens » et regarder ce qui s’est déjà passé en haute mer.

Le bateau de croisière Grand Princess est au port d’Oakland, en Californie, lundi. Plusieurs personnes à bord ont été déclarées positives à la COVID-19. (The Associated Press)

RCI avec les informations de CBC News et la contribution de Radio-Canada

En complément

Coronavirus en Californie: le Canada va rapatrier plus de 200 de ses citoyens en quarantaine sur un bateau de croisière – RCI 

251 Canadiens parmi 3700 personnes en quarantaine sur un bateau de croisière – RCI

Un navire de croisière à l’arrêt pollue comme un million de voitures – RCI

Catégories : Santé
Mots-clés : , , , , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.