En prélude à la semaine nationale de prévention des empoisonnements, du 15 au 21 mars, l’organisme Parachute attire l’attention sur la négligence parentale à l’origine de nombreux cas d’intoxication d’enfants aux produits à base de cannabis au Canada.
Une question de santé et de sécurité
Il n’est pas rare que des enfants soient transportés aux urgences dans un état critique en raison de la consommation accidentelle de produits à base de cannabis.
La légalisation du cannabis à des fins récréatives est intervenue au Canada en 2018. Bien avant l’entrée en vigueur de la loi, le 17 octobre dernier, les desserts, bonbons et autres friandises contenant de la marijuana pullulaient déjà dans certains foyers.
Il s’agit généralement de produits et d’aliments qui ne doivent pas être consommés par les enfants en raison de leur trop forte concentration en tétrahydrocannabinol (THC) et des problèmes de santé majeurs qu’ils pourraient engendrer chez les jeunes enfants. « Cela peut induire une agitation, une altération de l’état de conscience, voire un coma, avec un risque d’étouffement si l’intoxication s’accompagne de vomissements. » (Québec Science)
« 44 % des Canadiens de 15 ans et plus ont déjà consommé ces produits dans leur vie de façon illégale. Et en 2018, le nombre de cas d’intoxication d’enfants enregistré au CHU Sainte-Justine à Montréal au cours des 10 dernières années était de cinq », rapporte Québec Science.
Toujours en 2018, ce sont en tout 26 enfants qui ont été traités au Centre de traumatologie de l’Hôpital de Montréal pour enfants.
Selon Québec Science, le nombre d’enfants intoxiqués au cannabis aux États-Unis a explosé, passant à un taux de 150 % en sept ans depuis 2006, tandis qu’en France, le nombre de cas a été multiplié par 13 entre 2004 et 2014, avec 235 enfants concernés, dont 71 % avaient moins de 18 mois.
Parachute mentionne que les enfants sont attirés par des produits comestibles à base de cannabis qui peuvent ressembler à des collations courantes et les ingérer en grande quantité, sans faire de différence, ce qui est susceptible de les intoxiquer. Crédit : iStock
Nécessité d’un entreposage sécuritaire
C’est donc un problème majeur qui peut prendre des proportions inquiétantes au Canada au cours des prochaines années, si rien n’est fait pour freiner la contamination des enfants.
C’est pourquoi il est recommandé d’entreposer les produits à des endroits sécuritaires, inaccessibles aux enfants qui pourraient être facilement attirés par les emballages attrayants et les goûts alléchants de ces produits.
C’est une responsabilité qui incombe aux adultes qui les consomment. L’organisme Parachute observe que ce sont presque tous les consommateurs canadiens qui savent qu’ils doivent mettre leurs produits hors de la portée des enfants, pourtant quelques-uns seulement le font réellement. En cas de contamination de leurs enfants, ces personnes ne savent pas toujours à quelle ressource il faut recourir dans le but d’obtenir de l’aide.
Selon les résultats d’un sondage commandé par Parachute, mené du 25 novembre au 2 décembre 2019, seuls 40 % des parents canadiens parmi les 1000 qui ont été interrogés sont au courant des ressources antipoison qui existent dans leur région. La moitié de ces personnes étaient des consommateurs de cannabis.
Parachute considère que cette proportion est faible, pourtant les risques pour les enfants sont importants. C’est pourquoi l’organisme à but non lucratif recommande aux parents de chercher à s’informer davantage sur les meilleures pratiques en ce qui a trait à l’entreposage du cannabis et des produits comestibles dérivés. Par ailleurs, il serait tout aussi bénéfique de se renseigner sur les ressources d’aide disponibles en cas d’ingestion accidentelle, et de conserver en lieu sûr leurs contacts téléphoniques.
« Les produits à base de cannabis doivent être placés dans un contenant ou un emballage à l’épreuve des enfants, dans un espace, un tiroir ou une armoire verrouillés. Ils doivent être hors de vue et de portée », a suggéré Pamela Fuselli, présidente-directrice générale de Parachute, dans le communiqué.
La semaine nationale de sensibilisation est soutenue par Santé Canada. Elle donnera l’occasion de procéder à des démonstrations visuelles sur les pratiques recommandables, en vue d’accompagner les familles dans leur démarche de sécurisation.
Les données du sondage ont été pondérées en fonction de la géographie, du sexe et de la consommation de cannabis. L’intervalle de crédibilité au niveau total est de +/- 3 %, de +/- 5 % parmi les consommateurs et les non-consommateurs. (Source : communiqué).
Avec des informations de Parachute et de Québec Science
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