Un sondage de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) révèle que les PME nationales commencent à subir sévèrement les contrecoups du coronavirus.
Menace de disparition
Les effets de la crise du coronavirus sur les PME sont tels qu’une bonne partie des propriétaires redoutent une fermeture voire une disparition totale si la crise perdurait au-delà d’un mois.
C’est une situation qui préoccupe ces PME au plus haut niveau. Selon le sondage, jusqu’à 25 % d’entre elles craignent de ne pouvoir survivre au-delà d’un mois, si la baisse de leurs revenus suivait la tendance haussière actuelle.
À l’échelle du Canada, la baisse drastique des revenus concerne 4 PME sur 10 qui disent avoir perdu 25 % de leurs revenus depuis le début de la paralysie. Parallèlement au Québec, les pertes semblent inquiéter un plus grand nombre d’entreprises. Plus de la moitié de chefs de PME ont déclaré des baisses de leurs ventes, tandis que 26 % d’entre eux redoutent les effets néfastes de la hausse des pertes sur leur survie.
« Les premiers impacts économiques de l’épidémie de coronavirus sur les PME du Canada sont très lourds. Mais ce qui est encore plus inquiétant d’après notre sondage, c’est que 25 % des chefs d’entreprise pensent ne pouvoir survivre plus d’un mois si leurs revenus diminuent de plus de 50 % », relève le vice-président des affaires nationales à la FCEI, Jasmin Guénette.

Les demandes des PME aux paliers gouvernementaux, en vue de faciliter leur transition en cette période de pandémie, concernent aussi l’annulation des hausses de taxes, le prolongement des échéanciers pour la déclaration des revenus et des taxes, l’annulation des pénalités de retard et l’octroi des subventions salariales. Crédit : Istock
Nécessité de plus de mesures pour calmer les inquiétudes
Estimées en chiffres, les pertes pourraient dépasser la barre de 60 000 $ dans le reste du Canada, et celle de 50 000 $ au Québec. Elles toucheraient plus durement certains secteurs que d’autres. L’hébergement, la restauration, les arts et loisirs, la vente de détail et les services personnels sont identifiés comme étant les secteurs qui vont payer le prix lourd de cette pandémie qui force les patrons à prendre des mesures restrictives : réduction du nombre d’heures travaillées, mises à pied temporaire, etc.
Bien que les nouvelles des autorités nationales soient plutôt rassurantes en ce qui concerne la chaîne d’approvisionnement, 38 % des patrons ont déclaré avoir « subi des perturbations de leur chaîne d’approvisionnement, tandis qu’au Québec, on recense 31 % ».
La FCEI soutient que pour faire face efficacement à la situation, les PME ont un grand rôle à jouer, à travers une réadaptation de certaines de leurs politiques et stratégies de gestion de leurs ressources humaines au nouveau contexte de crise.
« La FCEI conseille à tous les propriétaires de PME de bien écouter les conseils des responsables de la santé publique et de les appliquer afin de préserver la santé de leurs employés et de leurs clients », souligne François Vincent, le vice-président Québec de la FCEI, dans le communiqué.
Reconnaissant les efforts annoncés par les paliers gouvernementaux au Québec et au Canada, la FCEI soutient qu’il serait important d’aller plus loin, afin que celles des entreprises en situation d’extrême précarité ne soient pas laissées sur le carreau.
« […] Nous devons reconnaître que l’exigence d’auto isolément a des impacts économiques significatifs sur de nombreuses petites entreprises au pays. Le programme d’aide temporaire aux travailleurs en isolement est une première politique de soutien, mais il faut aussi adopter et présenter publiquement des mesures d’aide financière pour les petites entreprises qui sont les plus vulnérables en ce moment », ajoute M. Vincent.
Dans le même sens, Jasmin Guénette, le vice-président aux affaires nationales, souligne qu’au Canada, les mesures concernant les prestations d’assurance-emploi et les congés de maladie sont bien accueillies. Par contre, il mentionne que la situation de certains employés temporaires et travailleurs autonomes contraints de s’isoler pourrait rapidement tourner à la précarité si rien n’est fait pour leur venir en aide financièrement. C’est ainsi qu’il invite les gouvernements à imiter les modèles irlandais, norvégiens, suédois et danois, en accordant une aide financière directe à ces travailleurs.
La FCEI mentionne l’importance de « protéger la population, tout en continuant à soutenir les PME qui contribuent à la croissance économique du Canada.
Avec des informations de la FCEI
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