Les experts soutiennent que la meilleure façon d’éviter le débordement des réseaux de la santé au pays consiste pour les populations à coopérer, en observant les règles de confinement et d’hygiène. C’est ce qui permettra de réduire la propagation du virus et d’étaler la transmission sur la durée. Crédit : Istock

COVID-19 : le système de santé au Canada prêt si les cas explosaient?

Les cas de COVID-19 ne cessent d’augmenter au Canada. La stratégie de riposte peut présenter de légères différences d’une province à l’autre, mais dans l’ensemble, les directives sont les mêmes. Le gouvernement fédéral met l’accent sur l’appui à la recherche, l’aide aux entreprises et à la population.

Pour le moment, la prise en charge des 1500 cas recensés au pays ne pose aucun problème préoccupant de logistique, mais les gouvernements se veulent préventifs.

Au Québec par exemple, on compte 628 cas confirmés, 45 personnes hospitalisées, dont 20 aux soins intensifs. 1900 personnes attendent les résultats de tests, 11200 ont reçu des résultats négatifs, il y a eu quatre décès et une personne a été déclarée guérie.

En  plus de mettre l’accent sur le dépistage massif par la multiplication des centres consacrés, le gouvernement annonce la fermeture de tous les commerces dans les 24 heures, en dehors des pharmacies, des épiceries, des services de santé, de police et autres pompiers (la liste des services essentiels sera précisée).

Il faut absolument aplanir la courbe pour ce qui est de la transmission, compte tenu de l’évolution rapide du nombre de cas qui impose un changement de stratégies.

De l‘avis des experts, le fait d’aplanir la courbe représente une des façons d’éviter au réseau de la santé d’avoir à gérer un trop grand nombre de cas en même temps. Si cela arrivait, les capacités d’accueil actuelles risqueraient d’être largement insuffisantes dans bien des provinces canadiennes, comme on l’a vu en Europe en fin de semaine. L’explosion du nombre de cas en Italie, en Espagne et en France a permis de mettre en exergue l’insuffisance des infrastructures et du personnel en vue de la prise en charge. C’est ce qui a contraint à l’évacuation de certains patients vers des pays voisins, comme l’Allemagne et la Suisse.

Radio-Canada a rapporté lundi qu’au Nouveau-Brunswick, où la population est vieillissante, le système de santé risque d’être très rapidement mis à rude épreuve, si le nombre de cas venait à augmenter considérablement, en raison de la pénurie des infirmiers et autres personnels soignants.

C’est presque le même tableau à l’île-du-Prince-Édouard qui n’aurait que neuf appareils de respiration, avec seulement trois cas confirmés de contamination pour le moment.

 Au Québec, le premier ministre a indiqué dans sa mise à jour quotidienne que la province « entre aujourd’hui dans une nouvelle étape de transmission du coronavirus », car la transmission communautaire commence à se faire.

Étant donné que la situation évolue très vite, le Québec anticipe sur un certain nombre de démarches et prévoit jusqu’à 6000 lits dans l’ancien Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) et des places supplémentaires à l’Hôtel Dieu, pour accroître les capacités d’accueil dans la province.

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La seule crainte pour le moment dans porte sur les écouvillons, les tiges qui permettent de faire des prélèvements, qui vont bientôt faire défaut. Le premier ministre a déclaré à ce sujet que Québec entendait faire appel au fédéral à ce sujet. Pour ce qui est des masques et des respirateurs, le Québec n’aurait pas de souci à se faire, du moins pour le moment, a rassuré François Legault. Il faut dire que l’escalade de la contamination en Italie a rapidement conduit à l’épuisement de stocks de masques, de gants et de respirateurs, ce qui a poussé certains pays comme la Chine et la Russie à voler au secours de ce pays.

En Ontario, la Ville de Toronto compte déclarer l’état d’urgence par rapport à cette pandémie qui touche 503 personnes dans la province, avec 78 nouveaux cas en une journée, 8361 personnes qui attendent les résultats de leurs tests, 8 cas résolus et 6 morts. Comme au Québec, cette  province a fermé lundi toutes les activités, en dehors des services essentiels comme les épiceries, les pharmacies, et les services de santé (liste à préciser). 

Les préoccupations dans cette province considérée comme l’un des poumons économiques du Canada, en ce qui a trait à la capacité du réseau de la santé à absorber un trop-plein de patients, n’ont pas pas été alarmantes jusqu’à présent. Mais cela pourrait changer dans les prochaines semaines, surtout si le nombre de cas continuait à suivre la courbe ascendante actuelle.

Le gouvernement fédéral a annoncé une concertation plus tard lundi avec les premiers ministres des provinces et territoires. Justin Trudeau et ses hôtes vont-ils envisager l’éventualité d’une plus grande coopération interprovinciale, en vue de transférer éventuellement des patients qui n’ont pas pu être pris en charge dans leur province d’origine en raison du débordement du réseau de la santé?

À en croire Dr Horacio Arruda, le directeur de la santé publique du Québec, les mesures actuelles au Québec pour tenter de contenir la propagation de la COVID-19 semblent porter de bons résultats. Ce modèle servirait même de source d’inspiration pour bien des provinces et régions dans le monde. 

C’est ainsi que l’espoir de voir la courbe de contamination s’infléchir considérablement dans les prochaines semaines laisse envisager l’idée que l’engorgement tant redouté du système de santé n’ait pas lieu au Québec. Pour que toutes les provinces canadiennes s’inscrivent dans cette même lancée, les autorités n’ont de cesse de réitérer l’appel au respect des consignes édictées.  

Avec des informations du gouvernement du Québec et l’AFP

Catégories : Santé, Société
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