Le Premier ministre Justin Trudeau s'adresse aux Canadiens sur la situation du COVID-19 depuis Rideau Cottage à Ottawa le mardi 24 mars 2020. LA PRESSE CANADIENNE / Sean Kilpatrick

COVID-19 : plan fédéral d’aide aux Canadiens en débat au Parlement

La Chambre des communes siège en taille restreinte à Ottawa, dans le but d’adopter le projet de loi sur le plan d’aide du gouvernement libéral, en cette période de crise du coronavirus au Canada.

Controverse

Cette session spéciale est convoquée alors que les députés ont mis un terme, depuis plus d’une dizaine de jours, à leurs travaux en raison des risques de la COVID-19. D’entrée de jeu, elle a été empreinte d’une controverse autour d’un paragraphe du projet de loi en étude.

Ce paragraphe, qui prévoyait que des dépenses soient effectuées unilatéralement par le gouvernement sans droit de regard de l’opposition jusqu’en 2021, a fait l’objet de critiques des partis de l’opposition, ce qui a incité à son retrait.

Dans son point de presse quotidien sur la crise mardi, Justin Trudeau a expliqué les raisons de cette volte-face. Selon ses arguments, elle serait en lien avec sa volonté de respecter les valeurs démocratiques au Canada.

« Nous comprenons aussi que le Parlement et les partis de l’opposition ont un rôle à jouer pour surveiller ce qu’on a à faire »Justin Trudeau

Appui aux Canadiens

Interrogé sur le moment effectif où les Canadiens pourraient enfin mettre la main sur le premier chèque attendu dans le cadre de l’aide annoncée, Justin Trudeau a dit sa volonté de voir le projet de loi être adopté au plus vite. C’est ainsi qu’il aura les pleins pouvoirs nécessaires au déblocage des fonds. Les Canadiens pourront alors bénéficier des sommes pouvant aller jusqu’à 900 $ toutes les deux semaines.

Les analystes souhaitent que le fédéral incite les banques à revoir les taux d’intérêt sur les cartes de crédit, étant donné que par respect de la distanciation sociale, ce sont ces cartes qui sont sollicitées pour le paiement dans les épiceries. Ces taux peuvent être exorbitants et varier de 10 % à 25 %, ce qui est susceptible d’engloutir dans bien des cas la totalité des 900 $ alloués aux Canadiens pour subvenir à leurs besoins essentiels.

Loi sur les mesures d’urgence

Justin Trudeau affirme que les discussions avec les premiers ministres des provinces et territoires ont été constructives. Il relève que la plupart d’entre eux ont soutenu que cette loi n’était pas nécessaire. Il a mentionné l’importance d’une meilleure coordination entre les provinces, notamment en ce qui concerne la disponibilité et le partage de matériels indispensables en soins de santé, comme les respirateurs et autres ventilateurs. Les premiers ministres ne souhaiteraient pas cette loi vienne en quelque sorte empiéter sur les libertés individuelles.

Canadiens rapatriés

En ce qui concerne la situation des Canadiens à l’étranger, Justin Trudeau a souligné les efforts qui ont été entrepris en vue du rapatriement d’un million de personnes. Il met de l’avant les dispositions actuelles pour venir en aide à d’autres Canadiens qui attendent de l’aide au Maroc, au Panama, en Tunisie, en Ukraine, en Équateur et en Espagne, entre autres.

Le premier ministre a dit travailler d’arrache-pied avec son gouvernement pour accélérer le test de dépistage de la COVID-19 au pays, et faire en sorte que les personnes malades soient rapidement prises en charge. C’est ce qui a permis à d’autres pays de freiner la propagation du virus.

« Le dépistage est une réaction critique pour maintenir la population en santé. Nous investissons beaucoup d’argent pour accroître le dépistage et accélérer la prise en charge. Il faut tester plus de gens et analyser rapidement les résultats, car c’est ce qui a fait le succès des autres pays », a affirmé Justin Trudeau.

Utilisation de la surveillance électronique

Interrogé sur la possibilité de recourir à la surveillance électronique pour retrouver des personnes atteintes par la COVID-19, Justin Trudeau a mentionné que « la situation ou le comportement, ainsi que les choix des gouvernements sont différents ». Il a précisé que le Canada n’y a pas recours en ce moment et qu’il n’envisage pas d’y recourir dans les prochains jours. Par contre, il réitère que « toutes les options sont sur la table » et que son gouvernement « n’exclut rien pour assurer la sécurité et la santé des Canadiens ».

Catégories : Politique, Santé, Société
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