À la veille du paiement des loyers au Québec, la campagne Draps blancs appelle les autorités provinciales à agir pour protéger les locataires pris en étau entre la crise de la COVID-19 et les exigences des propriétaires de logements. Crédit : Istock

COVID-19 : pétition pancanadienne pour l’annulation des loyers au 1er avril

Cette pétition, lancée dans le cadre de la campagne Draps blancs pour l’annulation des loyers, des paiements hypothécaires et des intérêts, a déjà obtenu l’appui de 737 000 personnes au pays.

Malgré cet engagement, certains propriétaires de logements, au Québec notamment, continuent d’exiger de leurs locataires le paiement des loyers au 1er avril, faisant fi de l’appel à l’indulgence des dirigeants provinciaux.

À cause de la pandémie de la COVID-19, toute la population est en confinement pour la troisième semaine de suite. Seuls les travailleurs qui offrent des services essentiels à la population, notamment dans les secteurs de la santé et de l’alimentation, sont encore en activité.

En attendant la disponibilité des aides annoncées par les gouvernements pour alléger les charges de la population en cette période difficile, plusieurs locataires ont poussé un véritable cri du coeur en direction des propriétaires, afin qu’ils fassent preuve de compréhension et annulent les loyers.

À deux jours de la date de paiement des loyers, les locataires soulignent qu’il est primordial que les ressources financières actuellement à leur disposition soient dédiées uniquement aux dépenses de première ligne, essentiellement en alimentation et en santé.

Ils soulignent à ce sujet que le premier ministre François Legault et la mairesse de Montréal Valérie Plante ont récemment recommandé aux propriétaires de logements d’être « accommodants envers leurs locataires ».

Selon les promoteurs de la campagne, cet appel semble avoir laissé de marbre plusieurs propriétaires qui vont jusqu’à brandir la menace d’expulser tous les locataires récalcitrants, dès la fin de la crise actuelle. Ce sont surtout les locataires dans certains quartiers vulnérables, où vivent notamment les communautés immigrantes et les ouvriers qui seraient les plus harcelés par les propriétaires.

Interrogés à ce sujet sur les ondes de Radio-Canada, certains des propriétaires ont soutenu que la meilleure façon pour les autorités de trouver une solution à ce problème consisterait à rediriger une partie de l’aide promise aux personnes vers les comptes de paiement des loyers.

Cette proposition a été vivement dénoncée par des locataires. Ces derniers soutiennent que les besoins essentiels de la population en ce moment sont en santé et en alimentation, et que les propriétaires devraient se tourner vers les banques pour négocier les conditions d’un report des paiements hypothécaires et des intérêts.

La Société canadienne d’hypothèque et de logement a récemment annoncé une panoplie de mesures pour assouplir les conditions dans le secteur de l’immobilier en ce moment de crise, en rachetant jusqu’à 150 milliards de blocs de prêts hypothécaires assurés. Les propriétaires de logement ont désormais à leur disponibilité des outils, dont le report des paiements, d’une « nouvelle période d’amortissement des prêts, de la capitalisation des arriérés d’intérêts et d’autres frais admissibles, ainsi que des modalités spéciales de remboursement », qui leur donnent une marge de manoeuvre plus importante, en situation trouble comme c’est le cas en ce moment. Mais ils doivent réussir à conclure des ententes avec les institutions bancaires.

« Il y a assez de stress qui empêche de garder son calme pendant cette crise de santé. Vivre avec l’angoisse de perdre mon appartement après cette crise à cause d’un loyer impayé aggrave mon état de santé mentale et physique », affirme Rachel Tremblay, une locataire d’Hochelaga-Maisonneuve, à Montréal.

Comme en Ontario, où le premier ministre Doug Ford a réitéré que la population n’a pas à choisir entre se soigner, s’alimenter et se loger en contexte de crise, le gouvernement du Québec est invité à prendre des mesures pour protéger les locataires qui font face à des difficultés et qui subissent des pressions de la part des propriétaires.

La population est invitée à soutenir la cause en entamant une grève des loyers et en arborant le symbole de la campagne Draps blancs pour occuper la devanture des logements le 1er avril.

Avec des informations de la campagne Draps blancs.

Catégories : Économie, Santé, Société
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