Des installations de la compagnie Suncor près de Fort McMurray dans le nord de l'Alberta. Le prix du brut canadien a fortement chuté en raison de la pandémie de coronavirus et de la guerre des prix de l'OPEP. Photo: La Presse canadienne/Jeff McIntosh.

Alberta : déficit prévu de 20 milliards $ malgré un accord de l’OPEP

Mardi, le prix du baril de pétrole brut canadien, le Western Canadian Select, oscillait autour de 6 $ le baril. Jason Kenney, le premier ministre de l’Alberta, croit que sa province se dirige vers un déficit record de 20 milliards de dollars pour la prochaine année.  

Cette province de l’Ouest faisait déjà face à un fort ralentissement économique lorsque la COVID-19 a frappé là aussi de plein fouet. En entrevue à la télé de Radio-Canada, M. Kenney a affirmé que le prix du brut de sa province s’est même vendu à 3 $ le baril récemment, du jamais vu, a-t-il indiqué.

Kevin Birn, analyste pétrolier à la firme IHS Markit à Calgary, croit que même si l’accord de l’OPEP visant à réduire de près de 10 millions de barils par jour la production de brut est inédit, cette décision n’est pas aussi importante que la disparition de la demande entraînée par les mesures prises pour endiguer la pandémie de COVID-19 partout dans le monde.

Pour le mois d’avril, les calculs d’IHS Markit misent sur un recul de la demande mondiale de pétrole d’environ 20 millions de barils par jour, ce qui équivaut à un baril sur cinq de production. M. Birn est d’avis que les producteurs canadiens ont déjà fermé des puits parce qu’il n’y a pas de profits à faire sur la base des prix actuels. Une tendance qui devrait se poursuivre jusqu’à ce que la demande mondiale en énergie reprenne.

Une opinion partagée par des analystes de Desjardins qui ont indiqué qu’une production de plus d’un million de barils par jour de pétrole issu de l’Ouest canadien serait probablement arrêtée, soit environ 20 % du total produit au pays, malgré l’accord de l’OPEP.

Mardi, le FMI a évoqué un recul de l’économie mondiale de 3 % cette année et une croissance de 5,8 % en 2021. Lors de la récession de 2009, la baisse n’avait été que de 0,1%. Au Canada, le Fonds monétaire international table sur une décroissance de 6,2 %, mais avec un rebond de 4,2 % en 2021.

Avec des informations de La Presse canadienne et de l’Associated Press

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Catégories : Économie, International
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