Selon le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), ce serait en fait près de 6 millions de Canadiens sur 37 millions qui n'auraient pas accès à un service Internet haute vitesse. Ils vivent principalement dans des communautés rurales ou éloignées. (The enquirer)

Accélération de l’accès des Canadiens au haut débit en réaction à la pandémie

La crise pandémique actuelle a renforcé l’idée au sein des responsables gouvernementaux canadiens que l’accès à l’Internet à haut débit n’est plus un luxe et qu’elle devient un service essentiel qui sera en plus le fer de lance d’une relance de l’économie post-pandémie.

Le bureau de la ministre canadienne du Développement économique rural Maryam Monsef déclare que la crise des coronavirus a renforcé l’importance de l’accès à Internet haute vitesse.

La dépendance des Canadiens à l’Internet pendant la pandémie pour s’informer, se distraire ou travailler force donc le gouvernement canadien à revoir sa stratégie visant à travailler avec les entreprises du secteur privé pour accroître l’accès au haut débit et au 5G au pays.

Toutes les options sont sur la table.

Jeudi dernier, le ministre de l’Innovation, de la Science et du Développement économique, Navdeep Bains, a déclaré lors d’une déposition devant les membres d’une commission parlementaire (qui, ironiquement, était elle-même en proie à des problèmes de connexion) que son gouvernement va bientôt proposer des solutions. (CBC)

En période de remue-méninges

Ottawa consulte en ce moment les fournisseurs de télécommunications tel Bell, Rogers et Telus, les municipalités rurales et d’autres intervenants sur la meilleure façon de faire avancer les plans visant à améliorer l’accès à Internet à haute vitesse, notamment dans les communautés rurales et éloignées.

Cela va coûter très cher de connecter tous les Canadiens à un accès Internet haut débit de haute qualité.

Selon des estimations prudentes, il faudrait environ 5 milliards de dollars pour connecter correctement l’ensemble des Canadiens.

De la discrimination numérique?

Entre Montréal et Toronto, on peut vivre dans une maison à moins de cinq ou sept kilomètres de l’autoroute la plus achalandée de l’Amérique du Nord, de la principale voie ferrée du Canada et de la plus importante voie navigable du Canada en plus de se trouver le long du corridor aérien le plus actif du pays, et ne pas pouvoir recevoir un service fiable d’Internet ou même, dans certains cas, ne pas pouvoir effectuer des appels sur son téléphone cellulaire.

Dans un pays qui a été un des premiers à lancer en orbite des satellites de communication et qui est un acteur majeur des technologies et de la transmission de données, le problème d’un accès à Internet haute vitesse semble quelque peu irréel.

Le CRTC évalue qu’environ 4 résidents de la campagne sur 10 doivent se résigner à une connexion Internet très lente qui, en plus, faute de concurrence, est souvent presque deux fois plus chère que dans les grandes villes.

Au moins 19 % des Canadiens vivent hors des grands centres et des villes, et pour eux l’accès à un service Internet fiable ou rapide qui permet de regarder une vidéo en ligne ou un film sur Netflix est toujours un souci majeur. Travailler à domicile en utilisant Internet relève souvent de l’exploit.

La pandémie met en évidence l’inégalité d’accès des Canadiens aux services à haut débit. Il désavantage des centaines de milliers de familles d’enfants et de travailleurs.

Du déjà vu et du déjà promis?

L’accès universel à Internet haute vitesse a été promis dans le programme électoral des libéraux l’automne dernier. Ils se sont engagés à ce que 95 % des foyers et des entreprises du Canada disposent de l’Internet à haut débit d’ici 2026 et que chaque foyer canadien y ait accès d’ici 2030 « où qu’il se trouve dans le pays ».

À l’approche d’élections provinciales ou fédérales au Canada, les promesses de meilleurs services concernant Internet sont souvent renouvelées. Au cours de ses dernières semaines au pouvoir, en 2015, le gouvernement conservateur de Stephen Harper avait fait exactement la même promesse.

En 2016, lors de son premier mandat, le gouvernement de Justin Trudeau avait lui-même décrété qu’Internet à large bande était un service de télécommunication essentiel pour tous les Canadiens.

Des dizaines de milliers de Québécois n’ont toujours pas accès eux aussi à l’Internet haute vitesse, un service que le gouvernement de François Legault s’est engagé lui aussi, en campagne électorale en 2018, à le rendre disponible à tous sans exception d’ici… quatre ans!

NOUVEAU : Déploiement au Canada d’une application mobile de détection de la pandémie

Cette application mobile utilise la technologie Bluetooth pour identifier d’autres téléphones portables à proximité sur lesquels l’application est également installée. (ABTraceTogether)

RCI avec CBC news, Radio-Canada et La Presse canadienne

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