Cette application mobile utilise la technologie Bluetooth pour identifier d'autres téléphones portables à proximité sur lesquels l'application est également installée. (ABTraceTogether)

Déploiement au Canada d’une application mobile de détection de la pandémie

D’usage volontaire par les citoyens possédant un téléphone intelligent, une application mobile de recherche de contacts est déployée en ce moment à la grandeur de la province de l’Alberta afin d’y ralentir la propagation de la pandémie.

Il s’agit non seulement d’une première initiative gouvernementale du genre au pays, mais aussi, pense-t-on, d’une première en Amérique du Nord. Certains pays en Asie et en Europe proposent eux aussi à leurs citoyens de faire partie de la solution pour retracer les personnes qui se seraient trouvées à proximité de personnes infectées.

AB TraceTogether est basé sur l’application TraceTogether de Singapour. Singapour a offert gratuitement le code source de son application aux autres pays, et l’Alberta a dépensé environ 625 000 $ pour développer l’application en vue de son utilisation ici.

À Singapour, l’application mobile qui utilise la technologie Bluetooth avertit ceux qui ont eu des contacts étroits avec des personnes infectées par la COVID-19.
PHOTO : AFP / GETTY IMAGES / CATHERINE LAI

« J’ai déjà téléchargé l’application et je vous encourage à le faire aussi », indique la médecin hygiéniste en chef de l’Alberta, la Dre Deena Hinshaw, qui a lancé la nouvelle application mobile de recherche des contacts ABTraceTogether.

Cette application mobile utilise la technologie Bluetooth pour identifier d’autres téléphones portables à proximité sur lesquels l’application est également installée. Les personnes ayant l’application sur leur téléphone portable qui, par la suite, seront déclarées positives, seront invitées à télécharger volontairement des données cryptées vers les traceurs de contact des services de santé de l’Alberta. Ces traceurs pourront ensuite utiliser ces
des informations pour retrouver les personnes qui ont été en contact étroit avec la personne infectée.

Un outil de prévention et de détection qui pourrait changer la donne

Depuis le début de la pandémie, les responsables de la santé publique au Canada et dans le monde entier ont souligné à plusieurs reprises le rôle vital que les tests et la recherche des contacts jouent dans les efforts visant à ralentir la propagation du coronavirus.

Dans le cadre du processus manuel actuel, les agents de santé publique interrogent les personnes infectées par la COVID-19 et leur posent des questions qui reposent sur leur capacité à se rappeler où elles ont été au cours des derniers jours et qui elles ont côtoyé. Il s’agit d’un processus long et imparfait.

La nouvelle application mobile, d’usage volontaire, pourrait effectuer une partie du travail de repérage rapidement et être utilisée par les résidents des autres provinces.

Son usage pourrait-il se répandre plus rapidement que le terrible coronavirus et changer la donne?

ABTraceTogether s’appuie sur la technologie sans fil Bluetooth pour enregistrer les cas de proximité entre deux personnes lorsque deux téléphones qui ont chacun l’application se trouvent à moins de deux mètres l’un de l’autre pendant un total de 15 minutes sur une période de 24 heures.

Protection de la santé versus protection de la vie privée

Le téléchargement de l’application est volontaire et non obligatoire. Selon les responsables albertains, les identités des utilisateurs sont protégées.

Singapour, la Corée du Sud et l’Australie disposent d’applications similaires, mais la version albertaine ne collecte pas autant d’informations et ne demande aux utilisateurs que leur numéro de téléphone, et non leur nom, leur âge et leur code postal.

L’application n’utilise pas le GPS d’un téléphone, ni votre localisation ou vos contacts. Les données sont stockées sur votre téléphone sous forme cryptée pendant 21 jours. Après 21 jours, chaque jour de données est supprimé, un jour à la fois.

« L’utilisation de la technologie à cette fin peut sembler intrusive, indique la médecin hygiéniste en chef de l’Alberta, la Dre Deena Hinshaw. Mais le téléchargement de l’application est entièrement volontaire et les données ne seront pas accessibles à moins qu’un utilisateur ne donne son consentement pour partager ses données avec les services de santé. »

Les utilisateurs seront uniquement informés qu’ils ont été en contact étroit avec une personne dont le test s’est révélé positif.

« Il suffit de télécharger l’application et de fournir son numéro de téléphone portable pour s’inscrire », dit la Dre Deena Hinshaw. (CBC)

Apple et Google exploitent aussi les téléphones pour alerter les malades potentiels

Les géants informatiques Apple et Google mènent, depuis la mi-avril, une initiative commune basée sur la technologie des téléphones et sur les logiciels de géolocalisation de Google afin de repérer rapidement des personnes qui auraient pu être infectées parce qu’elles se seraient trouvées à proximité d’une personne malade.

Ces compagnies espèrent ainsi donner naissance à des applications qui fonctionneront aussi bien sûr les iPhones que sur les téléphones Android et qui collecteront des informations sur les autres téléphones avec lesquels ils se trouvent à proximité.

Ces données pourront alors être utilisées par les autorités pour alerter des personnes susceptibles d’avoir été infectées par des porteurs connus du nouveau coronavirus. L’espoir est d’isoler rapidement les personnes susceptibles d’être touchées afin de contenir le virus et d’assouplir les restrictions de mouvement.

La technologie pourrait servir de palliatif en l’absence de tests généralisés pour la COVID-19 au sein des populations qui, aux États-Unis et au Canada par exemple, restent limités après des problèmes de production et une coordination fédérale limitée avec les États.

NOUVEAU : Accélération de l’accès des Canadiens au haut débit en réaction à la pandémie

Selon le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), ce serait en fait près de 6 millions de Canadiens sur 37 millions qui n’auraient pas accès à un service Internet haute vitesse. Ils vivent principalement dans des communautés rurales ou éloignées. (The enquirer)

RCI avec CBC News

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