De plus en plus, les employeurs exigent des nouvelles recrues qu’elles possèdent non seulement des connaissances spécialisées et des compétences techniques, mais aussi des compétences sociales et émotionnelles ou « humaines ».
Cependant, au Canada, les employeurs disent pouvoir déterminer systématiquement des lacunes en ce qui concerne les compétences émotionnelles de leurs nouveaux employés.
Le Conference Board du Canada, groupe de réflexion et de recherche, a obtenu ces impressions en demandant à plusieurs employeurs du pays de s’exprimer sur l’intelligence émotionnelle de leurs employés.
À quoi les compétences émotionnelles servent-elles ?
Selon le journaliste Daniel Goleman, qui s’est fait connaître par plusieurs en raison de ses ouvrages sur l’intelligence émotionnelle, des études portant sur ce qu’on appelle « des collaborateurs exceptionnels » au sein de centaines d’organisations du monde montrent qu’environ deux tiers des compétences qui distinguent les « vedettes » du reste des employés sont basés sur l’intelligence émotionnelle.
Un tiers seulement sur les compétences étant liées à l’intelligence « pure » et à l’expertise technique.
Le Conference Board du Canada croit que les compétences émotionnelles sont malléables et peuvent être développées tout au long de notre vie, contrairement à la croyance populaire qui soutient que la période pendant laquelle les jeunes acquièrent des compétences émotionnelles et sociales ne va que de la maternelle à la fin du secondaire.
Le groupe de réflexion affirme que les systèmes d’enseignement postsecondaire du Canada doivent s’attaquer aux obstacles à la formation et au développement des compétences sociales et émotionnelles, en particulier pour les groupes vulnérables, et fournir des parcours accessibles et inclusifs pour l’apprentissage tout au long de la vie.
Une question d’équité
Comment faire en sorte que des jeunes de communautés autochtones ou encore ceux issus des communautés immigrantes aient le même accès aux formations professionnelles que les jeunes à Toronto? Ou que les travailleurs plus âgés dont l’emploi est directement menacé par les technologies puissent faire la transition vers des emplois dans les nouvelles technologies?
Il faut tenir compte des besoins particuliers des personnes vulnérables et des groupes qui sont généralement laissés pour compte dans le marché du travail, croit le Conference Board. Une demande croissante de compétences sociales et émotionnelles pourrait exacerber les inégalités sociales existantes.
Selon les chercheuses canadiennes Yvonne Stys et Shelley L. Brown de la direction de la recherche du Service correctionnel du Canada, l’intelligence émotionnelle est « une variable prédictive de la satisfaction dans la vie, d’une adaptation psychologique saine et d’interactions positives avec ses semblables et avec sa famille ».
En 2004, les deux chercheuses ont eu pour mandat de faire une étude sur la documentation en lien avec l’intelligence émotionnelle et sur ses conséquences dans les milieux correctionnels du pays.
Peut-on enseigner à être émotionnellement intelligent?
La question de savoir si l’intelligence émotionnelle peut être enseignée ou perfectionnée constitue l’un des aspects les plus controversés de cette notion, croient Mmes Stys et Brown.
Yvonne Stys et Shelley L. Brown expliquent que ces derniers arguments proviennent de la théorie de la personnalité (plus particulièrement la théorie des traits) ainsi que des preuves neurologiques.
Ces traits, disent-elles, se maintiennent pendant toute la vie adulte, bien qu’il se produise une évolution beaucoup plus graduelle de cette même tendance avec l’âge.
RCI avec le Service correctionnel du Canada, le Conference Board du Canada.
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