Des personnes vivant en dessous de la mesure de faible revenu, issues de communautés racialisées, les nouveaux arrivants, de personnes ayant un niveau d’éducation inférieuret celles qui étaient au chômage semblaient être les plus affectées par le virus à Toronto. (Photo : iStock/PeopleImages)

COVID-19 : certaines populations sont plus touchées que d’autres à Toronto

De nouvelles données suggèrent des inégalités sociodémographiques des personnes hospitalisées en raison de la COVID-19 à Toronto. C’est ce que conclut une nouvelle analyse du service de santé publique de la plus grande ville du Canada. 

Des informations recueillies par des autorités sanitaires du monde montrent que certains groupes sociaux sont plus susceptibles que d’autres de contracter la COVID-19, d’être hospitalisés et d’en mourir.

En raison de la diversité ethnique de Toronto, le grand nombre de nouveaux arrivants et la forte proportion de personnes vivant dans des communautés à faible revenu, le bureau de santé publique a voulu savoir si des groupes de résidents de la ville ont été touchés de manière inéquitable et disproportionnée par la propagation du virus.

Nous avons constaté que le groupe aux revenus les plus faibles avait le taux le plus élevé de cas de COVID-19. Ce taux était de 165 cas pour 100 000 personnes, alors que celui de la tranche de revenu le plus élevé était de 90 cas pour 100 000 personnes.Extrait de l'analyse des services de santé de Toronto

Cette tendance, dit le document, a également été observée pour les hospitalisations, le groupe aux revenus les plus faibles ayant le taux le plus élevé des hospitalisations par la COVID-19. Il y a eu 26 hospitalisations pour 100 000 personnes, alors que la moyenne est de 12 hospitalisations pour 100 000 personnes.

Des tendances similaires ont été observées pour les autres indicateurs que nous avons examinés. Nous avons trouvé un taux de COVID-19 et le taux d’hospitalisation pour le groupe ayant le pourcentage le plus élevé de personnes issues de minorités raciales, de nouveaux arrivants au Canada, les personnes ayant un niveau d’éducation moins élevé et les chômeurs par rapport au groupe ayant le plus faible pourcentage de chaque personne.Extrait de l'analyse des services de santé de Toronto

En plus des personnes vivant en dessous de la mesure de faible revenu, les autorités sanitaires ont analysé des caractéristiques sociodémographiques à partir des données du recensement de 2016, notamment :

➢ les personnes issues de communautés racialisées (appelées « minorités visibles » dans le recensement),
➢ les nouveaux arrivants (immigrants arrivés au Canada au cours des 5 dernières années, à partir de 2016),
➢ les personnes ayant un niveau d’éducation inférieur (sans certificat, diplôme ou grade),
➢ les personnes qui étaient au chômage (à partir de 2016, et ne tient pas compte des pertes d’emploi dues à
COVID-19).

(Photo : iStock/Narongrit Sritana)

Les données sur l’ethnicité

La santé publique de Toronto a comparé la répartition ethnique des personnes dans des petites zones géographiques appelées secteurs de recensement (SR) avec un taux élevé de cas par rapport aux zones avec un faible taux de cas.

Dans les régions où le taux de COVID-19 est élevé, on observe également un nombre plus élevé de personnes appartenant à certains groupes raciaux. Les groupes ethniques présentant une grande différence sont indiqués ici.

Groupe/origine

ethnique

 % de personnes infectées dans les zones à fort taux de cas % de personnes infectées dans les zones à faible taux d’incidence Toronto dans l’ensemble
Noirs  14% 9% 9%
Asie du Sud 15 % 5 % 13%
Asie du Sud-Est 11 % 5 % 7%
Amérique-Latine 5 % 2 % 3%

(Photo : iStock/smartboy10)

Mise en garde

Lors de la publication récente de ces informations, les autorités ont tenu à informer que bien que cette méthode peut montrer des tendances potentielles, elle présente de nombreuses limites.

Tout d’abord, une personne n’est pas nécessairement définie par les caractéristiques de la région où elle vit. Par exemple, le simple fait que quelqu’un vit dans une région où il y a beaucoup de nouveaux arrivants, cela ne signifie pas qu’il est un nouveau venu lui-même.

Deuxièmement, le test de COVID-19 est actuellement ciblé sur des groupes à haut risque spécifiques. Ce ne sont pas toutes les personnes avec des symptômes qui passent un test de dépistage, et les taux de cas reflètent donc qui est testé seulement. Enfin, nous ne savons pas ce qui motive ces associations.

D’autres facteurs, connus sous le nom de confusion, peuvent être à l’origine de ces relations suspectes entre les déterminants sociaux et la COVID-19.Extrait de l'analyse des services de santé de Toronto

Par ailleurs, la santé publique de la ville de Toronto a tenu à dire que ces informations peuvent aider les autorités et la municipalité à décider comment réagir à la COVID-19 et où les ressources doivent être concentrées.

À long terme, dit le document, la compréhension de ces inégalités peut aider les gens à défendre les services sociaux et des soins de santé qui conduisent à un avenir plus équitable dans la ville.

L’Ontario ne possède pas d’informations individuelles sur les caractéristiques sociodémographiques des personnes dont le test de dépistage est positif à la COVID-19.

C’est en utilisant les données de l’enquête nationale auprès des ménages que le service de santé publique de Toronto a examiné les caractéristiques des zones géographiques de la ville où résident les personnes qui ont reçu un diagnostic confirmé de COVID-19. Cet exercice a été réalisé dans le but d’avoir un aperçu des tendances possibles de la propagation du virus en prenant comme exemple les revenus.

RCI avec des informations de Toronto Public Health Department.
Catégories : Immigration et Réfugiés, Santé, Société
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