Pour un deuxième mois consécutif, une enquête de Morneau Shepell révèle une hausse importante du stress mental chez les Canadiens en cette période de crise de la pandémie de la COVID-19. Crédit : Istock

COVID-19: la santé mentale des Canadiens reste en berne malgré le déconfinement

Morneau Shepell, fournisseur de services en ressources humaines, a publié récemment son indice de santé mentale pour le mois de mai. Les constats sont semblables à ceux du mois précédent en raison du sentiment d’anxiété, de dépression et d’isolement qui demeure marquant au sein de la population canadienne.

Plusieurs facteurs sont susceptibles d’influer sur la santé mentale des Canadiens. Selon qu’ils ont un emploi ou non, qu’ils ont connu une diminution de leur salaire, qu’ils ont un enfant ou plus, ou qu’ils se sentent soutenus dans leur travail, les scores peuvent varier d’une personne à une autre.

Si on considère par exemple la situation des personnes qui ont conservé leur emploi, mais qui ont connu une baisse salariale, on note que malgré le ralentissement de la transmission de la COVID-19, l’assouplissement des mesures de confinement et la relance progressive des activités un peu partout au pays, ces personnes ont eu un score moins bon (-15,4 points) que ceux qui ont conservé leur emploi sans diminution de leurs revenus (-9,4 points).

Selon l’indice, le sexe et l’âge ont également une incidence sur la santé mentale. L’enquête révèle ainsi que les femmes sont plus vulnérables que les hommes avec un score de -13,9 points contre -9,2. Par ailleurs, les personnes de 20 à 29 ans sont parmi les plus fragiles, tout comme les personnes qui perçoivent de bas salaires.

Dans les familles ayant plus d’un enfant, les scores ont souvent été plus bons (-9,2 points) par rapport aux familles (-13,7 points) ayant un seul enfant. Dans l’ensemble, malgré le ralentissement de la COVID-19, il y a eu une hausse du sentiment d’isolement chez les Canadiens (-11,9 points), une légère augmentation de l’anxiété (-14 points) et de la dépression (-13,9 points).

Certaines provinces ont eu un indice de santé mentale moins bon que d’autres, avec de légères améliorations en Alberta (-13,4) et au Manitoba (-13,2), tandis qu’au Québec, en Ontario et en Colombie-Britannique, il y a eu un recul par rapport au mois précédent.

Les autres facteurs qui ont affaibli la santé mentale des Canadiens ont été la productivité au travail (-13,5 %) et l’optimisme (-12,3 %). Les personnes ayant bénéficié d’un soutien de la part de leur employeur ont une meilleure santé mentale que celles dont les employeurs ne disposent pas de ce programme. Par ailleurs, les personnes qui travaillent dans le réseau de la santé ont présenté de meilleurs scores que ceux de la population générale en raison du soutien témoigné par le public.

Alors que nous entamons le troisième mois depuis que l’OMS a déclaré que la COVID-19 est une pandémie mondiale, il subsiste de nombreuses questions entourant la reprise de l’économie et ce que signifie la levée des interdictions pour les Canadiens. La mise en péril continue de la santé mentale et du mieux-être des Canadiens nous montre qu’il y a encore beaucoup d’efforts à déployer pour atténuer la dimension critique de cette crise de santé publique. Alors que nous commençons à voir la fin des mesures de confinement strictes, nous devons demeurer vigilants quant au soutien en santé mentale et ne pas perdre de vue cet enjeu.Stephen Liptrap, président et chef de la direction de Morneau Shepell, dans le communiqué.

On retient de cette enquête que les changements représentent un facteur important avec lequel les Canadiens doivent apprendre à composer, au regard de l’incidence importante de la survenue d’une pandémie et des mesures de restriction sur leur santé mentale. C’est du moins ce qu’a observé la vice-présidente à la recherche, analyse et innovation, Paula Allen, dans le communiqué.

« Notre indice de santé mentale montre que les Canadiens ont du mal à s’adapter aux changements qui concernent leur façon de socialiser, de travailler et de maintenir leur santé et leur mieux-être globaux », a-t-elle relevé.

Ayant réitéré l’importance de prendre en considération les facteurs qui ont un impact significatif sur l’aggravation des problèmes de santé mentale chez les Canadiens, Mme Allen recommande de continuer à suivre de près l’évolution de la situation et d’offrir plus de soutien pour amoindrir les effets à plus long terme de la pandémie sur la santé mentale des personnes au pays.

L’enquête de Morneau Shepell est menée sur une base mensuelle. Elle a permis d’interroger, en ligne, du 30 avril au 11 mai, 3000 personnes résidant au Canada et ayant occupé un emploi au cours des six mois précédents. La marge d’erreur est de 3,2 % , 19 fois sur 20, et les résultats ont été pondérés statistiquement pour assurer que la composition régionale et homme-femme de l’échantillon est représentative de cette population. Les scores ont été comparés aux données de référence de 2017, 2018 et 2019. (Source : Morneau Shepell)

Avec des informations de Morneau Shepell

Catégories : Santé
Mots-clés : , , , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.