Selon plusieurs organisations, les modifications au programme de l’expérience québécoises représentent un frein à l’accès à un système d’immigration juste et équitable pour les demandeurs qui sont principalement des étudiants étrangers et des travailleurs étrangers temporaires. Crédit : Istock

Programme expérience québécoise : un brûlot pour la ministre de l’Immigration?

Nadine Girault, la nouvelle ministre de l’Immigration du Québec, hérite d’un dossier controversé de son prédécesseur Simon Jolin Barrette. C’est celui des modifications au Programme de l’expérience québécoise (PEQ).

Ce programme est axé sur la sélection des travailleurs qualifiés et il aboutit à l’obtention du certificat de sélection du Québec, un document qui permet aussi d’obtenir la résidence permanente au Canada.

Les modifications voulues au PEQ sont vivement dénoncées par les étudiants et par les travailleurs étrangers auxquels il s’adresse en priorité, ainsi que par des organisations et communautés qui les soutiennent, en raison des nombreuses lourdeurs ajoutées.

Lors d’un débrayage, en fin de semaine, dans quelques grandes villes du Québec (Montréal, Trois-Rivières et Sherbrooke), ces groupes ont souligné les principaux points sur lesquels le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) devrait se pencher urgemment pour rendre le système d’immigration plus fluide et plus inclusif.

Ils ont ainsi dénoncé le fait que la nouvelle mouture du PEQ prolonge les années d’expérience requises, ce qui ne facilite en rien la tâche pour les nombreux étudiants et travailleurs étrangers qui rêvent d’une meilleure vie au Québec et au Canada.

« Plusieurs générations d’immigrants ont enrichi et fait du Québec un endroit qu’on aime. Il est difficile de penser que nous pouvons sortir de la crise de la COVID-19 sans eux. Cette réforme est regrettable à la fois pour ces personnes qui pensaient construire un avenir ici, qui se privent de meilleurs programmes d’intégration et d’attraction que le Québec a connu. » - Thibault Camara, instigateur du mouvement Le Québec c’est nous aussi

La Fédération des travailleuses et travailleurs du Québec (FTQ) se préoccupe aussi de l’impact que pourraient avoir les modifications sur le délai de traitement et sur l’allongement de la durée de l’expérience de travail qui pourrait varier de 1 à 3 ans.

« Par cette action, le gouvernement risque de décourager des candidats à la résidence permanente déjà intégrés à la société québécoise, et aussi les inciter à partir vers une meilleure terre d’accueil », dit Denis Bolduc, secrétaire général de la FTQ.

La contestation, qui est soutenue par une quarantaine d’organisations, remet également en question l’exigence linguistique pour la conjointe ou le conjoint.

Le souhait est de voir la nouvelle ministre agir dans l’intérêt des étudiants et des travailleurs comme Donald Martinez, conducteur de camion, travailleur étranger temporaire, dont l’objectif prioritaire est de pouvoir bâtir un nouvel avenir au Québec avec sa famille.

« Il est odieux de modifier les règles du jeu au milieu de leur parcours et de leur ajouter, en plus, des années d’études nécessaires à l’obtention de leurs diplômes, une année complète (minimum) de travail pour prouver leur inclusion à la société québécoise. » – Caria Trigoso, étudiante internationale à l’Université McGill

Avec des informations de la FTQ, de Québec c’est nous aussi, de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI) via CNW

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Catégories : Immigration et Réfugiés
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