En juin, une étude concluait qu'une « écrasante majorité » des exploitations agricoles de l'Ontario touchées par l'épidémie emploi des travailleurs à court terme par le biais d'agences de recrutement temporaire. Ces agences, qui déplacent des travailleurs d’une ferme à l’autre, pourraient contribuer à la propagation de la COVID-19. (Photo : GUILLERMO ARIAS/AFP via Getty Images)

Les agences de recrutement ont possiblement empiré la contagion dans les fermes

Une enquête a été lancée par l’Ontario sur 17 agences de recrutement temporaire. Le ministère du Travail de cette province canadienne a obtenu des informations indiquant que ces agences, qui déplacent des travailleurs d’une ferme à l’autre, pourraient contribuer à la propagation de la COVID-19. Les responsables de la santé de l’Ontario avaient émis un avertissement en ce sens.

En effet, des employés du ministère du Travail ont confirmé qu’une « écrasante majorité » des exploitations agricoles de l’Ontario touchées par l’épidémie employait des travailleurs à court terme par le biais d’agences de recrutement temporaire.

Les lois sur la sécurité des travailleurs s’appliquent à tous

En conversation avec RCI, Bradley Metlin, attaché de presse de Monte McNaughton, ministre du Travail, de la Formation et du Développement des compétences de l’Ontario, confirme que les lois sur la sécurité des travailleurs dans les exploitations agricoles s’appliquent à tous les travailleurs de la province.

Cela inclut les travailleurs migrants et les travailleurs sans papiers. Le ministre McNaughton a été très clair : le passeport d’un travailleur ne détermine pas la façon dont il est traité sur son lieu de travail. Nous sommes fermement opposés à l’exploitation dans notre province. Notre ministère mène actuellement une campagne éclair d’agences d’aide temporaire. Depuis le 8 juin, 83 exploitations ont été visitées.Bradley Metlin

Au cours de cette courte période, nous a-t-il dit, 17 agences de travail temporaire font l’objet d’une enquête par notre direction des normes d’emploi et trois ont été renvoyées à l’Agence du revenu du Canada.

Chercher de la main-d’œuvre à l’extérieur de nos frontières ne donne pas le droit aux propriétaires des exploitations agricoles de se soustraire à leurs responsabilités en matière de santé et de sécurité [des travailleurs].Bradley Metlin

Le bureau du ministre McNaughton nous a confirmé aussi que la semaine du 22 juin, l’Ontario a annoncé son partenariat avec des inspecteurs fédéraux et des responsables locaux de la santé publique pour mener de nouvelles inspections conjointes dans les exploitations agricoles de la région de Windsor-Essex, où la plupart des cas de contagions ont été rapportés.

Bien que les inspecteurs du ministère du Travail, de la Formation et du Développement des compétences ne puissent pas entrer dans les dortoirs, ces inspections permettront aux organismes responsables de répondre aux préoccupations des exploitations agricoles, y compris en ce qui concerne les locaux d’habitation, et contribueront à garantir que les travailleurs sont logés en toute sécurité, et conformément aux recommandations du ministère de la Santé.Bradley Metlin
Les exploitations agricoles canadiennes comptent sur quelque 60 000 personnes qui viennent au Canada avec un permis de travail temporaire chaque année, et qui vivent et travaillent généralement dans une seule ferme pendant toute la saison.

Certaines utilisent également des agences de recrutement temporaire qui emploient des personnes résidentes des diverses régions, y compris des travailleurs sans papiers.

Au 29 juin, 21 foyers dans des exploitations agricoles et des serres avaient infecté 954 personnes dans tout le Canada, selon les données fédérales. Trois travailleurs sont morts, tous en Ontario.

Des travailleurs étrangers sans papiers compliquent la lutte contre la pandémie

(Photo : PAU BARRENA/AFP via Getty Images)

Plus de 2000 travailleurs sans papiers dans les régions de Leamington et de Kingsville, dans le sud-ouest de l’Ontario, échappent au système de santé en raison de la précarité de leur situation, selon ce que CBC News rapporte.

Ces deux villes ont l’un des taux d’infection par les coronavirus les plus élevés du Canada, avec des flambées importantes dans les fermes et les serres.

L’Ontario a commencé à effectuer des tests sur place afin de lutter contre la COVID-19 dans les exploitations agricoles du comté de Windsor-Essex. Mais les mesures du gouvernement ne peuvent pas atteindre ces travailleurs migrants sans papiers qui craignent l’expulsion s’ils se font tester ou même traiter.

Des nouveaux cas au Québec

(Photo : iStock /Photo Beto)

Le 25 juin 2020, la Direction de la santé publique (DSPublique) de Lanaudière a reçu la déclaration d’un cas de COVID-19 chez un producteur de fraises de Lavaltrie, Les filles Auclair inc.

Il s’agit d’un travailleur étranger temporaire (TET) arrivé du Mexique le 12 juin en compagnie de 12 autres collègues. Les symptômes sont apparus le 21, pendant la période de quarantaines de 14 jours.

Le travailleur porteur du virus était hébergé dans une maison avec quatre autres collègues. La DSPublique de Lanaudière dit avoir presque immédiatement procédé à une enquête des quatre cas de contacts étroits et a demandé un dépistage de ces personnes.

Suivant les dépistages du 25 juin, on compte 3 cas déclarés positifs dans la maison, soit le cas principal et deux contacts. Depuis les 26 et 27 juin, les 8 autres travailleurs isolés ont été dépistés. Tous étaient négatifs.

Le 27 juin, un appel téléphonique a été fait aux trois entreprises de Lanaudière qui accueillaient des TET ayant pris le même vol et possiblement le même autobus que le cas d’infection.

RCI avec Reuters, CBC News, Direction de la santé publique de Lanaudière. 
Catégories : Économie, Immigration et Réfugiés, International, Société
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