La pandémie de la COVID-19 aura conduit à l’augmentation de l’endettement des pays, en raison du ralentissement de l’activité économique.
La dette du Canada pourrait atteindre 115,1 % de son produit intérieur brut en 2020, contre 88 % en 2019, souligne Fitch Ratings, fournisseur de notation de crédit. Le Fonds monétaire international attire également l’attention sur le fait que l’économie nationale pourrait connaître une contraction de 8,4 % cette année.
C’est dans ce contexte que le ministre des Finances du Canada, Bill Morneau, présentera mercredi ce qui est qualifié par Ottawa « d’instantané financier ». Ce sera l’occasion pour lui de faire le point sur les dépenses actuelles et de poser les jalons pour ce qui est des perspectives pour la prochaine année.
Les chefs des partis d’opposition, à Ottawa, avaient réagi négativement, récemment, à l’idée du gouvernement libéral de procéder à un simple instantané financier, alors qu’ils espéraient une véritable mise à jour économique avec un calendrier précis de retour à l’équilibre budgétaire dans un horizon bien défini.
Les perspectives économiques pour la prochaine année vont certainement comprendre des solutions pour résorber le déficit budgétaire. Les économistes proposent que le gouvernement fédéral mise sur les mesures qui favoriseraient un retour au travail pour les milliers de personnes qui ont perdu leur emploi, ou qui ont vu leurs nombres d’heures travaillées être réduits, en raison de la pandémie.
Il va falloir pour cela mettre en place un cadre incitatif susceptible de favoriser une telle démarche. C’est ce cadre qui va progressivement remplacer les mesures de soutien qui ont été instaurées par l’administration libérale.
Rappelons que le gouvernement fédéral a offert plus de 150 milliards de dollars en aide pour répondre aux besoins directs des travailleurs et des entreprises durement touchés par la COVID-19.
Les nouvelles mesures de relance doivent être résolument tournées vers la croissance plus verte et viser la mise en place des infrastructures numériques si chères à l’économie du futur.
Certains collègues économistes ne voient pas toujours d’un bon œil le fait de privilégier le retour au travail et la suspension des subventions économiques par le gouvernement comme possibilités de relance économique. Ils estiment d’ailleurs que « ce serait une erreur évidente que de se tourner trop rapidement vers l’austérité ». C’est du moins ce qu’a affirmé Royce Mendes, économiste principal, marchés des capitaux, CIBC.
Dans cette même foulée, l’analyste financier principal, Michael Heydt, suggère que le gouvernement attende que les conditions d’une reprise économique soient effectivement réunies pour envisager des mesures de consolidation de la dette. Selon lui, si le ralentissement économique venait à s’inscrire dans une durée plus longue, les contrecoups économiques pourraient se traduire par des pertes importantes, d’où la nécessité d’être prudent.
Il convient de souligner que malgré sa dette plus importante aujourd’hui, et le fait pour le Canada d’avoir perdu l’une de ses notes triple A, en juin, en raison de sa rétrogradation par Fitch, pour la première fois, cette dette continue de bénéficier de la note la plus élevée de la part de Standard & Poor’s, Mody’s et DBRS.
Avec des informations de Reuters.
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