Alors que l’obligation de porter le masque dans les endroits publics se multiplie au pays, des personnes malentendantes ont imaginé un couvre-visage qui permet de se protéger de la COVID-19 tout en pouvant s’exprimer. Mais les défis demeurent encore nombreux pour faciliter la communication.
Frank O’Sullivan, le directeur de la Society of Deaf and Hard of Hearing, un organisme qui vient en aide aux sourds et malentendants de la Nouvelle-Écosse, a déclaré à CBC que l’utilisation généralisée des masques avait des conséquences sur la vie des personnes malentendantes.
« Il est évident que la vie a changé pour tout le monde, a-t-il écrit dans un échange de courriel. Pour les personnes sourdes ou malentendantes, les obstacles et le stress se sont aggravés. »
C’est le cas de Rosalie Taillefer-Simard, une malentendante du Québec. Malgré son masque composé d’une fenêtre translucide permettant de voir le mouvement des lèvres, la jeune femme s’est vue refuser l’accès à un magasin. Son témoignage sur les réseaux sociaux est devenu viral. Il a été vu plus de 300 000 fois.
La mésaventure vécue dans un commerce par Rosalie Taillefer-Simard illustre les difficultés que posent le port du masque aux personnes malentendantes. Entrevue avec Jeanne Choquette, pdg d’Audition Québec. pic.twitter.com/eg1lXHXbzq
— Radio-Canada Info (@RadioCanadaInfo) July 22, 2020
Au Québec, le port du masque est devenu obligatoire dans tous les lieux publics intérieurs depuis le 18 juillet. Pour les personnes malentendantes, c’est devenu une sérieuse barrière à la compréhension. Les types de couvre-visages translucides leur sont donc devenus nécessaires.
Selon l’organisme Audition Québec, de 15 % à 20 % de la population de la province connaît un problème d’audition. La majorité d’entre eux sont âgés de 75 ans et plus.
« Quand les gens portent un masque opaque, qui cache leur bouche, qui cache leurs lèvres, les malentendants et les gens qui ont besoin de voir le visage pour comprendre [le message], c’est un bris de communication », a déclaré mercredi en entrevue à la chaîne RDI Jeanne Choquette, présidente-directrice générale d’Audition Québec.
(Photo : Audition Québec)
Mme Choquette ne comprend d’ailleurs pas pourquoi on a refusé l’accès à un commerce à Rosalie Taillefer-Simard. Elle rappelle que même si ces masques n’ont pas encore été homologués par les autorités sanitaires du Québec, l’Agence de santé publique du Canada a quand même publié sur son site Internet un tutoriel pour en fabriquer.
« C’est un tutoriel qui a été importé de Belgique et qui a été approuvé par des épidémiologistes en Belgique », a précisé la PDG d’Audition Québec.
Sur son site web, l’organisme partage de l’information en ce qui concerne la communication avec une personne malentendante et le port du masque. Il est bon de savoir qu’il n’est pas conseillé de crier, mais plutôt de parler lentement en prononçant les mots clairement. Et puis, il est aussi toujours possible d’écrire le message ou d’augmenter les gestes naturels pour appuyer davantage son message.
Avec Radio-Canada, RDI, CBC
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