En plus de mener la bataille sur la traite des personnes au Canada, le gouvernement du Canada est engagé dans des partenariats internationaux pour combattre ce fléau à l'échelle internationale. Crédit : Istock

Traite des personnes : une réalité nationale et mondiale que le Canada combat

À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la traite des êtres humains, le gouvernement fédéral annonce une contribution de 19 millions de dollars pour éradiquer ce fléau mondial aux conséquences désastreuses, surtout pour les femmes, les filles et les enfants.

Déployer la stratégie nationale

La traite des personnes cible essentiellement ces catégories en raison de leur vulnérabilité.

Les profits découlant de la traite des personnes dans le monde avoisinent les 150 milliards de dollars chaque année. Au Canada, les victimes déclarées sont principalement les femmes et les enfants.

Les responsables fédéraux ont mis sur pied en septembre 2019 une stratégie nationale de lutte contre la traite des personnes, suivant une approche pangouvernementale avec un investissement de 57,22 millions de dollars sur cinq ans et de 10,28 millions par la suite, dans le but d’y mettre un terme et de venir en aide aux personnes qui en sont durement touchées.

Cette somme s’ajoute à des investissements antérieurs de 14,51 millions sur cinq ans et de 2,89 millions par année pour créer la Ligne d’urgence canadienne contre la traite des personnes, opérationnelle depuis mai 2019, et pour appuyer des actions menées par le gouvernement du Canada.

La ministre fédérale des Femmes, de l’Égalité des genres et du Développement économique rural Maryam Monsef, et Bill Blair, de la Sécurité publique et de la Protection civile, ont annoncé des fonds pour soutenir les victimes et les survivantes et survivants de ce qu’ils ont qualifié de « crime ignoble et préjudiciable qui touche de façon disproportionnée les femmes et les filles », dont la sécurité est davantage compliquée avec la pandémie de la COVID-19.

L’argent ira prioritairement aux organismes de soutien, aux gouvernements autochtones et aux organismes sans but lucratif autochtones qui œuvrent à la sensibilisation, et qui aident les victimes à fuir les situations de traite de la personne, les orientent vers des services de soutien adaptés aux traumatismes et à la culture des personnes concernées.

Il s’agit généralement d’organismes qui misent sur la prévention et le renforcement de l’autonomie des populations à risque afin qu’elles puissent elles-mêmes reconnaître les situations susceptibles de les mettre en danger et prendre les mesures qui s’imposent pour s’en prémunir.

14 millions de dollars seront distribués par l’organisme Femmes et Égalité des genres Canada (FEGC) et cinq millions par l’entremise de Sécurité publique Canada. Dans la plupart des cas, l’appel de propositions reste ouvert jusqu’au 4 septembre 2020.

« La traite des personnes est pratiquement invisible. De nouvelles tendances continuent d’émerger et la pandémie a accru les préjudices à l’égard des plus vulnérables. Si vous êtes une personne survivante de l’exploitation sexuelle ou du travail forcé, si vous croyez qu’une autre personne pourrait être ou si vous êtes actuellement victimes d’exploitation et voulez parler à quelqu’un de vos prochaines démarches, appelez la ligne d’urgence canadienne contre la traite des personnes au 1 833 900-1010», disent les ministres Blair et Monsef dans un communiqué..

« Des professionnels bienfaisants sont prêts à vous aider, en tout temps. Si vous et votre équipe fournissez des services holistiques adaptés aux traumatismes pour cibler les personnes survivantes à trouver leur autonomie, à réinventer leur collectivité et à amorcer leur processus de guérison et de rétablissement, nous vous en remercions. Les organismes admissibles au financement annoncé aujourd’hui comprennent ceux qui soutiennent les victimes et les survivantes et survivants, ainsi que les programmes communautaires d’autonomisation qui s’attaquent aux causes profondes de la traite des personnes », ont-ils ajouté.

À l’occasion de la journée internationale contre la traite de personnes, l’ONU rapporte que des centaines de personnes meurent chaque année en Afrique en tentant de passer les frontières clandestinement vers des pays plus aisés. Photo : iStock

Soutenir les efforts internationaux

En plus de mener le combat sur le front national, le Canada s’engage auprès de partenaires internationaux.

Les partenaires pour cette journée internationale sont notamment le Nigeria et la Suisse. Ottawa investira 4 millions de dollars au cours des deux prochaines années dans des initiatives au Nigeria.

Avec les gouvernements de ces eux pays et les organisations internationales de la société civile, le Canada lance une série d’initiatives dans le but d’aider le gouvernement nigérian spécifiquement dans sa croisade contre la traite des personnes qui prend des proportions importantes dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.

En plus de contrer ce fléau, il est question d’accompagner le gouvernement du Nigeria dans la lutte contre l’arrivée de migrants clandestins et la migration irrégulière.

L’Office des Nations unies contre la drogue et les crimes (ONUD CARK) et l’Organisation internationale pour la migration (OMI) participent à cette croisade internationale et aux initiatives mises en œuvre au Nigeria.

S’appuyant sur des techniques éprouvées de collecte des données, les intervenants dans le cadre de cette collaboration internationale vont permettre au Nigeria de mieux contrôler et gérer les flux migratoires à ses frontières, dans les aéroports internationaux d’Abuja et de Lagos, tout en identifiant les voyageurs criminels et les cas possibles de traite de la personne et d’introduction clandestine de migrants.

« Les partenariats que nous annonçons aujourd’hui viendront déstabiliser les réseaux de traite de personnes et d’introduction clandestine de migrants, et faciliteront l’arrestation des individus qui s’attaquent à certaines personnes les plus vulnérables du monde pour leur propre profit», relève le ministre de l’Immigration du Canada dans un communiqué.

«Le Canada continuera de travailler aux côtés de ses partenaires et des chefs de file mondiaux dans la lutte contre la traite de personnes et l’introduction clandestine de migrants afin de soutenir une migration sûre. Le renforcement de l’analyse des données et de la sensibilisation en est un élément essentiel ». – Le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Marco Mendicino.
Avec des informations du gouvernement du Canada

Lire aussi :

Le Canada débloque 19 millions de dollars pour lutter contre la traite des personnes

Traite des personnes qu’est-ce que c’est, comment savoir si l’on est victime, ou si l’on est à risque ?

Démantèlement d’un réseau roumain de traite de la personne de la Roumanie vers le Canada et les États-Unis

Catégories : Société
Mots-clés : , , , , , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.