Aldo, David’s Tea et le Cirque du Soleil font partie des 22 grandes entreprises canadiennes qui se sont dernièrement placées sous la Loi sur les arrangements avec les créanciers en mai et en juin. Un nombre record qui est appelé à augmenter selon les experts.
Les mesures de confinement décrétées au Canada afin de contrer la propagation de la COVID-19 ont forcé de nombreuses entreprises à fermer ou à faire d’importants changements pour demeurer ouvertes, ce qui a nui à leurs revenus.
En mai, 10 grandes compagnies canadiennes se sont placées à l’abri de leurs créanciers en vertu de la loi canadienne. Le mois suivant, 12 autres ont emprunté ce chemin. Ces chiffres surpassent les tristes records de décembre 2011 et d’octobre 2009, où 9 et 8 entreprises, respectivement, s’étaient placées à l’abri de leurs créanciers.
Selon le Bureau du surintendant des faillites du Canada, 4 compagnies se sont ajoutées en juillet, soit une de plus que la moyenne mensuelle des 10 dernières années qui est de 3.
Selon Karen Fellowes, avocate en restructuration et insolvabilité au cabinet Stikeman Elliot, la crise engendrée par la pandémie a exacerbé des situations déjà difficiles pour certaines entreprises. Celles qui avaient une santé financière déjà fragile, par exemple, ont été plus vulnérables, croit-elle.
Elle estime que la plupart des compagnies qui se sont prévalues de cette loi sur les arrangements avec les créanciers ont été contraintes de le faire. Selon elle, c’est tout de même une meilleure option que de ne rien faire et risquer des mesures plus sévères comme la saisie des actifs ou l’expulsion de leurs locaux.
Le secteur immobilier à surveiller
L’avocate de Calgary s’intéresse de près au domaine immobilier. « Ce secteur m’a toujours inquiétée. Et, miraculeusement, nous n’avons pas vu de grandes saisies immobilières ou d’échecs de grands projets immobiliers, pas encore », affirme-t-elle.
Un programme gouvernemental mis en place en raison de la COVID-19 subventionne le loyer des petites entreprises. Mais cette initiative se termine à la fin du mois. De plus, le gel des versements hypothécaires permis par certaines banques doit, lui aussi, prendre fin dans les prochains mois.
Pour cette raison, Karen Fellowes estime qu’il faudra surveiller ce secteur pendant l’automne. « Dans notre domaine, les gens le croient vraiment : cet été, c’est le calme avant la tempête », lance-t-elle.
L’avocate ajoute cependant que même si une période de faillite ou de restructuration est difficile, elle peut cependant avoir des conséquences positives pour tous. « Une faillite libère de bons actifs d’une mauvaise gestion », fait-elle valoir.
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