Les personnes de couleur représentent 83 % des cas d’infection de coronavirus de la plus grande ville du Canada jusqu’à présent. Les personnes noires comptent pour 21 % des cas signalés dans la ville, même si elles ne constituent que 9 % de la population. Dans la province du Québec, ce type d’information basé sur l’ethnicité n’est pas disponible.
Pour pallier ce manque, une plateforme numérique visant à recueillir des informations sur l’expérience des communautés canadiennes marginalisées pendant la pandémie a été lancée mercredi, à Montréal, par des groupes communautaires.
Le partenariat instigateur du projet veut « lutter contre le manque de données basées sur l’ethnicité dans le cadre de la pandémie de COVID-19 ».
Pour ce faire, la Fédération des Canadiens noirs (FBC) et l’Association de la communauté noire de Côte-des-Neiges (CDNBCA) se sont associées au jeune entrepreneur montréalais Thierry Lindor pour développer un outil numérique qui, à l’aide d’un sondage et un algorithme de géolocalisation, essayera de comprendre les effets du coronavirus sur les populations vulnérables.
Des données qui renforcent le changement social
Thierry Lindor est derrière le projet The Colors of COVID par conviction personnelle. Il dit croire fermement qu’une meilleure collecte de données est essentielle pour traverser la crise, tout en tenant les gouvernements responsables de leurs décisions.
Pour ce projet, il travaille de concert avec les activistes Dahabo Ahmed, de la Fédération des Canadiens noirs, Tiffany Callender, de l’Association de la communauté noire de Côte-des-Neiges, et Will Prosper, de l’organisme HoodStock. Par ailleurs, la Dre Alicia Boatswain-Kyte de l’Université McGill prendra également part à cette initiative.
Les recherches de cette dernière se concentrent sur la notion de « changement social transformateur » pour les populations marginalisées.
Une initiative semblable de Statistique Canada
Du 4 au 24 août, l’organisme fédéral effectue une collecte de nouvelles données dans une enquête de forme participative intitulée Répercussions de la COVID-19 sur les Canadiens – Expérience de la discrimination.
L’agence demande aux gens s’ils ont été victimes de discrimination fondée sur leur race, leur sexe, leur identité ou expression de genre, leur origine ethnique, leur religion, leur orientation sexuelle, leur âge, leur situation de handicap ou leur langue, et si leur expérience a changé depuis le début de la pandémie de COVID-19.
Les renseignements recueillis permettront de mieux comprendre les expériences des Canadiens qui ont été victimes de discrimination, de savoir si leur expérience a changé pendant la pandémie de COVID-19, et de savoir si la discrimination a touché certains groupes de façon disproportionnée. Ces renseignements fourniront aux Canadiens et aux décideurs des renseignements fiables qui contribueront à nous mener vers un Canada exempt de discrimination.
Des initiatives qui se talonnent?
Étant donné les similitudes des deux initiatives, nous avons demandé à l’équipe de communications d’Influence Orb., firme dont M. Thierry Lindor est fondateur, s’ils avaient connaissance du projet de l’agence canadienne des statistiques. Ils nous ont répondu par l’affirmative.
- notre plateforme nous permet de recueillir des données pendant une plus longue durée de temps,
- notre sondage aborde plusieurs sujets que StatCan n’a pas abordés,
- notre sondage va être rempli par des personnes à qui StatCan n’a pas habituellement accès. » Phil G. Joseph, responsable des communications pour Influence Orb.
On a demandé d’autres détails sur ces trois points. Dès qu’ils arriveront, on les ajoutera à ce texte.
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