Les tendances de la séroprévalence de l’infection au SRAS-CoV-2 sont disponibles grâce à un partenariat formé en avril 2020.
Ce partenariat comprend la Société canadienne du sang, le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 du Canada et 9 des 10 provinces.
Le Québec n’a pas été concerné par cette étude qui a permis d’analyser 37 373 échantillons issus de plusieurs centres de collecte de sang au pays et prélevés entre le 9 mai et le 18 juin.
La prévalence varie en fonction des provinces et des villes. Dans l’ensemble, le taux est faible dans les villes canadiennes, et très peu de personnes au pays sont infectées à la fin du mois de mai.
C’est à Ottawa et à Toronto que se trouve le plus grand nombre de personnes ayant des anticorps contre le SARS-CoV-2 avec des taux respectifs de 1,29 % et de 1,07 %.
« Notre bassin de donneurs et assez représentatif des Canadiens en bonne santé, dont l’âge se situe entre 17 et 60 ans », souligne Graham Sher, chef de direction à la Société canadienne du sang.
La coprésidente du Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19, Catherine Hankins, y voit une preuve que les populations au pays ont fait preuve de rigueur, en se soumettant au respect des consignes édictées par les autorités de santé publique afin d’amoindrir les risques de propagation.
Colombie-Britannique : 0,50 %
Alberta : 0,37 %
Saskatchewan : 0,46 %
Manitoba : 0,56 %
Ontario : 0,96%
Nouveau-Brunswick : 0,26 %
Nouvelle-Écosse : 0,36 %
Île-du-Prince-Édouard : 0 %
-Terre-Neuve-et-Labrador : 0,29 %
Globale : 0,70 %
L’Île-du-Prince-Édouard et le Nouveau-Brunswick émergent comme les provinces présentant les plus faibles taux de prévalence, tandis que l’Ontario se positionne en première ligne des provinces ayant les taux les plus élevés. Malgré l’absence du Québec dans cette étude, les analystes ont estimé qu’en raison des résultats d’une récente étude publiée par Héma-Québec, cette province présenterait le taux de prévalence le plus élevé. Ainsi, 2,23 % des donneurs de sang québécois auraient contracté le virus.
Les analystes demandent de faire preuve d’une extrême prudence, bien que les résultats traduisent un faible taux de prévalence dans l’ensemble des villes du pays. Ce faible taux ne signifie pas forcément qu’une deuxième vague d’infection n’est pas possible.
Selon le communiqué, les données mondiales indiquent que les taux d’infection dans la population générale sur la base de la présence d’anticorps contre le SARS-CoV-2 sont supérieurs d’à peu près 50 % à ceux mesurés dans les échantillons de sang de donneurs.
« En doublant ou en triplant les estimations de cette étude, la probabilité que le taux d’immunité de la population soit assez faible pour ralentir une deuxième vague de COVID-19 est faible, voire nulle », relève David Naylor, coprésident du Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19.
Ce dernier suggère qu’en pareille circonstance, il serait important d’accroître la capacité de dépistage et de recherche de contacts à l’intérieur du Canada pour réduire la propagation de la maladie dans différents milieux (travail, écoles, etc.).
Il faut aussi compter avec le fait que les résultats pourraient être biaisés en raison de la sous-représentation de certaines catégories d’âges et groupes sociaux dans les échantillons analysés. C’est le cas des aînés et de tous ceux qui pour diverses raisons n’ont pas accès à un centre de collecte de sang.
C’est pourquoi il est difficile d’extrapoler les résultats à l’ensemble du Canada.
« Nous savons que ces résultats pourraient constituer une sous-estimation de la véritable séroprévalence », observe Catherine Hankins, qui soutient par ailleurs que cette sous-estimation pourrait se justifier par deux facteurs :
– le taux d’anticorps qui diminue très vite et qui pourrait se situer au niveau zéro chez certaines personnes lors de l’analyse;
– la santé des donneurs de sang qui est très souvent meilleure que celle de la population en général.
Méthodologie: plusieurs échantillons de sang collecté ont subi des tests d'évaluation de maladies infectieuses entre autres tests. 20 % des échantillons réservés ont connu des tests supplémentaires, tandis que les 80 % restants ont été utilisés afin de préserver les aliquotes de plasma qui ont été congelés à une température de -20 degrés Celsius ou moins dès le 9 mai 2020. Il y a eu par la suite des tests de détection d'anticorps IgG dirigés contre le SARS-CoV-2. Étant donné la forte concentration des donneurs de sang dans les centres de donneurs, les facteurs de pondération ont été appliqués en prenant en considération le code postal résidentiel des donneurs, leurs tranches d'âge et leur sexe. Les chercheurs ont divisé le nombre d'échantillons positifs par le nombre d'échantillons testés pour définir la séroprévalence. Ils ont fait appel à la régression logistique pour les comparaisons statistiques.
Avec des informations du Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19
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