Sarah Wallace, son mari, Jean-Pierre Valteau, et leurs enfants, à partir de la gauche, Jean-Jacques Valteau, Jean-Moise Kessa et Eva-Maria Doris, photographiés à l'aéroport de Seattle avant l'embarquement sur un vol pour Vancouver samedi. La famille a passé des mois à exhorter le gouvernement fédéral à revoir ses règles de voyage en cas de pandémie afin qu'ils puissent rentrer au pays avant que Wallace n'accouche. (Soumis par Matthew Behrens)

Visas de dernière minute à une Canadienne enceinte avec trois enfants en Haïti

Sarah Wallace, une sage-femme d’origine albertaine qui vit en Haïti depuis près de 12 ans et qui pressait le gouvernement canadien de la laisser revenir au pays avec ses trois enfants pour des raisons médicales, vient d’avoir gain de cause.

La Canadienne se trouve dans le dernier mois de sa grossesse. Elle a enfin pu rentrer au Canada après que le gouvernement fédéral eut accordé à la dernière minute des visas de résidents temporaires à ses enfants haïtiens qui seront bientôt adoptés par elle et par son époux haïtien.

Immigration Canada leur a délivré des visas tard vendredi soir, alors que la famille était déjà en route pour Seattle, selon un porte-parole du Rural Refugee Rights Network. L’organisme a aidé la famille qui avait réservé le vol pour Vancouver, via Seattle, sans avoir la certitude qu’elle obtiendrait les visas tant convoités.

Sarah Wallace, son mari, Jean-Pierre Valteau, et leurs trois enfants, Jean-Jacques Valteau, Jean-Moise Kessa et Eva-Maria Doris ont pris l’avion samedi pour se rendre à Vancouver.

Un projet de retour au pays entamé l’an dernier

Elle affirmait dans sa demande de visas que les conditions sanitaires ont empiré en Haïti, de la diminution de l’accès aux soins médicaux et à l’électricité à l’augmentation de la violence et des enlèvements dans la région.

L’année dernière, elle avait commencé à demander des passeports pour les enfants afin que la famille retourne au Canada.

« Bien sûr, essayer d’obtenir n’importe quel document en Haïti prend beaucoup de temps, et surtout en période de pandémie avec la fermeture des bureaux. Un bureau particulier a fermé pendant deux semaines en raison d’une épidémie, et un des gars qui nous aidait à obtenir nos documents était décédé. Nous sommes donc en quelque sorte revenus à zéro », avait-elle déclaré il y a trois semaines à CBC News.

Sarah Wallace et son mari, Jean Pierre Valteau, sont photographiés avec leurs enfants, de gauche à droite : Jean-Moise Kessa, Jean-Jacques Valteau et Eva-Maria Doris. (Soumis par Sarah Wallace)

Un problème d’adoption

Elle et son mari ont un fils biologique, Jean-Jacques, qui est né en 2017. Les deux plus vieux font l’objet de procédures d’adoptions.

Initialement, la Canadienne avait été informée par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) que ses deux enfants haïtiens ne pouvaient pas rentrer au pays avec elle parce que leurs adoptions n’étaient pas finalisées. Ces enfants ne sont pas considérés comme étant des membres de la famille immédiate, selon les règlements actuels qui restreignent les déplacements internationaux durant la pandémie.

Avant la COVID-19, Sarah Wallace aurait pu obtenir des visas de voyage sans difficulté pour ses deux enfants en tant que tuteur légal.

La jeune Canadienne a fondé une association à but non lucratif à Haïti, Olive Tree Projects, qui vise à soutenir la santé maternelle et infantile en fournissant des soins, de la nutrition et de l’éducation.

Des pressions politiques?

(CBC)

Le cas de Sarah Wallace a suscité l’intérêt de Dane Llyod.

Ce député conservateur fédéral albertain avait contacté le bureau du ministre de l’Immigration Marco Mendicino pour demander qu’une exception soit faite afin qu’elle obtienne les visas dont elle avait besoin pour ses enfants.

« Dans tous les sens du terme, ils sont les enfants à charge de la famille Wallace, avait déclaré M. Lloyd à CBC News il y a près d’un mois. Ils s’occupent d’eux depuis qu’ils sont bébés. Ils sont orphelins, donc l’idée que cette définition légale des enfants à charge empêche ces enfants de venir au Canada est ridicule. »

Sarah Wallace et sa famille vont maintenant s’isoler pendant 14 jours à Edmonton en Alberta.

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RCI avec CBC News

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Catégories : Immigration et Réfugiés, International, Politique, Santé
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