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Trump approuve un chemin de fer de 22 milliards entre l’Alaska et l’Alberta

Le chef de la Maison-Blanche entend délivrer un décret présidentiel pour la construction d’une ligne ferroviaire transfrontalière de 2570 kilomètres qui relierait la région d’Anchorage, en Alaska, au nord de la province de l’Alberta à partir de la ville pétrolière de Fort McMurray.

« Sur la base de la forte recommandation de @SenDanSullivan et @repdonyoung (deux politiciens locaux) du Grand État de l’Alaska, j’ai l’honneur de vous informer que je vais délivrer un permis présidentiel pour le chemin de fer transfrontalier A2A entre l’Alaska et le Canada. Félicitations aux habitants de l’Alaska et du Canada », a tweeté Donald Trump.

(A2A)

La ligne de chemin de fer A2A pourrait transporter des marchandises comme le pétrole, la potasse, des minerais, des marchandises en conteneurs ou même des passagers.

La ligne ferroviaire traverserait les Territoires du Nord-Ouest et le Yukon jusqu’à la jonction Delta en Alaska, où elle serait reliée aux voies ferrées existantes jusqu’aux ports en eaux profondes près d’Anchorage.

En juillet, Sean McCoshen, un promoteur privé canadien du projet A2A, affirmait qu’il s’agissait d’une initiative « d’infrastructure de classe mondiale pour le transport maritime transpacifique et qui reliera ainsi l’Alberta aux marchés mondiaux ».

L’Ontarien qui est le président fondateur de l’Alaska-Alberta Railway Development Corporation.

Ce projet de route ferroviaire numéroté A2A coûterait environ 22 milliards de dollars canadiens et n’est pas sans rappeler la construction de la route de l’Alaska pendant la Seconde Guerre mondiale pour relier les États-Unis à l’Alaska à travers le Canada. (CBC)

Ce n’est qu’un début

L’approbation de Trump n’est que la première étape du processus réglementaire du côté américain. Le projet devra maintenant être soumis à un examen et obtenir dans ce pays les permis nécessaires pour le commerce ferroviaire entre États.

Du côté canadien, les promoteurs devront aussi d’abord soumettre le tout à une évaluation d’impact sur l’environnement. Ensuite, ils devront obtenir les autorisations fédérales et provinciales.

Dans un communiqué de presse de juillet, les promoteurs privés d’A2A affirmaient qu’il générerait 18 000 emplois pour les Canadiens s’il était construit.

Samedi, Christine Myatt, porte-parole du bureau du premier ministre de l’Alberta, a déclaré que son gouvernement approuvait l’initiative. « Nous soutenons le développement de corridors commerciaux qui peuvent ouvrir de nouveaux marchés pour les produits de l’Alberta. »

Le gouvernement albertain a financé une étude de faisabilité sur le concept d’une ligne ferroviaire entre la province et l’Alaska en 2015. Selon cette étude, bien qu’il soit difficile de construire une voie ferrée dans cette région, elle constituerait une option au transport du pétrole par pipeline qui se heurte à diverses embûches politiques et environnementales.

Dans l’intérêt du commerce

Kent Fellows, un économiste de l’école de politique publique de l’Université de Calgary, affirme que si le pétrole est probablement le principal moteur du projet, ce n’est pas le seul avantage de créer une ligne de chemin de fer dans le Grand Nord.

« Vous pouvez vous diversifier un peu […] Vous n’avez pas seulement à transporter du pétrole brut. Vous pouvez aussi transporter beaucoup d’autres produits de base, tant qu’il y a un marché pour cela. L’accès au marché est donc important, pas seulement pour le pétrole brut. »

La ligne de chemin de fer pourrait aussi être utilisée pour les importations de produits dans la province enclavée de l’Alberta. « C’est tout l’intérêt du commerce. C’est une voie à double sens, » ajoute M. Fellows.

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RCI avec CBC News et Radio-Canada

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