Notre agence nationale de statistique confirme à travers deux grandes analyses distinctes ce que beaucoup de Canadiens savaient déjà : la pandémie a accru substantiellement les activités de tout un chacun sur le web, les bonnes comme les mauvaises.
D’abord, statistique Canada constate que, dans l’ensemble, un peu plus de quatre citoyens sur six (41 %) passent cet automne plus de temps sur les médias sociaux et que cette tendance est plus marquée chez les plus jeunes, particulièrement en ce qui concerne les services de messagerie (textage).
Les sondeurs de l’agence fédérale révèlent que toute cette activité agit comme une locomotive en ce qui concerne l’économie du pays, car 44 % des Canadiens rapportaient le mois dernier avoir dépensé plus d’argent en ligne pour des ordinateurs de bureau, des ordinateurs portables et des tablettes.
Le divertissement est aussi roi : 42 % ont dépensé plus pour des services de diffusion de contenu en continu. 34 % des Canadiens ont également dépensé plus pour leur connexion Internet résidentielle et mobile afin de profiter le plus possible de leur temps passé en ligne.
Alors que les Canadiens dépendent de plus en plus de l’internet à domicile pendant la pandémie de COVID-19, près de 20 % de ceux qui vivent en zone rurale n’ont toujours pas accès à un service internet stable et à large bande. (Olivier Douliery/AFP via Getty Images)
L’autre côté plus sombre
Cette augmentation des activités en ligne des Canadiens et celle d’autres citoyens dans le monde (on l’imagine facilement) semble aussi produire des résultats moins positifs. L’activité criminelle sur le web est en hausse.
Selon Statistique Canada, 42 % des Canadiens ont été victimes à au moins une occasion d’un incident de cybersécurité dans les sept derniers mois. Les Canadiens signalent une hausse des tentatives d’hameçonnage ou de fraude, une augmentation de la présence de logiciels malveillants ou du piratage de leurs comptes en ligne.
Au sein de ce groupe de quatre Canadiens sur dix, 36 % ont subi une perte quelconque en raison de ces attaques et, parmi ceux-ci, 87 % ont signalé avoir perdu du temps, 13 % une perte de données et 13 % une perte financière.
14 % des Canadiens ont signalé au moins une tentative d’hameçonnage liée à des résultats d’un test de dépistage de la COVID-19, à un remède potentiel contre le virus ou à la Prestation canadienne d’urgence.
Dans l’ensemble, 34 % des Canadiens ont été la cible d’au moins une tentative d’hameçonnage liée à différents sujets depuis le début de la pandémie. (Mathew De Lange)
Les Canadiens se protègent plus
Près d’un Canadien sur deux (47 %) âgé de 15 à 34 ans a augmenté ou maintenu son utilisation de logiciels de sécurité. 28 % des aînés seulement l’ont fait.
D’autre part, l’enquête de Statistique Canada révèle que 29 % des Canadiens ayant subi un incident de cybersécurité pendant la pandémie l’ont signalé à l’entreprise leur fournissant le service ayant fait l’objet d’une attaque ou d’un piratage tel qu’une entreprise de carte de crédit ou une institution financière.
À peine 5 % des victimes ont rapporté l’incident à la police ou au Centre canadien pour la cybersécurité.
L’heure est à l’entraide entre Canadiens
De nombreux Canadiens se sont retrouvés à aider les autres à utiliser l’informatique pendant la pandémie. Les jeunes Canadiens sont les plus susceptibles de fournir de l’aide à autrui, près des deux tiers des Canadiens de 15 à 49 ans ayant aidé quelqu’un dans ce domaine.
La collecte des données pour cette enquête de Statistique Canada s’est déroulée du 14 au 20 septembre.
Environ 12 % des Canadiens ont aidé des enfants de moins de 11 ans à utiliser des technologies numériques, tandis que 23 % ont aidé une personne de plus de 65 ans. (Wilfredo Lee/Associated Press)
Hausse confirmée des cyberattaques durant la pandémie
La semaine dernière, une enquête de l’Autorité canadienne pour les enregistrements Internet (ACEI) révélait qu’un quart de toutes les entreprises et organisations canadiennes ont été visées par au moins une cyberattaque depuis le début de la pandémie.
Environ trois organisations sur dix signalent avoir ressenti un pic d’attaques depuis le début de la pandémie. Un peu plus de la moitié des organisations ont mis en place de nouvelles protections de cybersécurité en réponse à COVID-19. Un quart des organisations ont subi une violation des données des clients et/ou des employés au cours de l’année dernière.
Un analyste travaille devant un écran montrant une carte en temps quasi réel qui suit une cyberattaque. (Beck Diefenbach/Reuters)
L’ACEI détaille aussi comment le paysage de la cybersécurité a changé en raison de la pandémie de COVID-19
Un tiers de 500 responsables interrogés déclaraient que leur organisation avait été la cible d’une cyberattaque liée à COVID-19 (c’est-à-dire une fausse application de recherche de contacts, un hameçonnage concernant des résultats de test COVID-19, etc.).
Jacques Latour, chef de la sécurité de l’ACEI, explique : « Nos recherches montrent que la COVID-19 a fondamentalement transformé la cybersécurité. Le paysage des menaces a changé, mais surtout, la pandémie a créé un environnement d’anxiété et d’incertitude que les cybercriminels exploitent. Aujourd’hui plus que jamais, la cybersécurité est un problème qu’aucune organisation ne peut ignorer ».
On note que la pandémie a d’autre part entraîné de nombreux changements dans l’empreinte de la cybersécurité des organisations qui auraient dû être faits depuis longtemps.
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RCI avec La Presse canadienne et Globe Newswire
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