La rappeuse Backxwash a remporté lundi soir le prestigieux prix de la musique Polaris 2020 pour son album God has Nothing to do With This Leave Him out of It (Dieu n’a rien à voir là-dedans, laissez-le en dehors de ça).
Le disque de l’artiste transgenre originaire de Zambie a été élu meilleur album canadien de l’année par un grand jury de 11 membres réunis en ligne.
En remportant ce prix, Backxwash, de son vrai nom Ashanti Mutinta, marque l’histoire de la compétition en devenant la première artiste hip hop-meet-metal et la première femme noire transgenre à remporter le grand prix en 15 ans.
À l’annonce de sa victoire, la chanteuse, qui était alors en vidéo depuis chez elle, a souligné « avoir eu peur » de se confier autant sur son album, mais que cette peur s’était envolée « quand elle avait réalisé qu’elle était en train de faire la musique qu’elle avait toujours rêvé de faire ».

L’artiste Backxwash lors d’un concert en 2019. (Backxwash / Facebook)
« Mon existence même est politique, mon gagne-pain est politique, et le gagne-pain de mes sœurs est politique », a ajouté Mme Mutinta dans une entrevue avec Saroja Coehlo, de CBC Music, immédiatement après sa victoire.
En remportant ce prix, l’artiste montréalaise empoche la somme de 50 000 dollars. Lorsque les journalistes lui ont demandé ce qu’elle comptait faire avec cet argent, Backxwash a expliqué ne pas avoir de plans pour l’instant, mais qu’un prochain album était déjà en cours de route pour le printemps ou le début de l’été prochain.
La musique d’Ashanti Mutinta marie des éléments gothiques de rap et de métal avec ses propres expériences avec la foi, la famille et son identité queer.
Polaris et CBC Music présentent God Has Nothing to Do With This Leave Him Out of It, un court métrage d’Ashanti Mutinta et Chachi Revah. (Source : CBC Music)
Backxwash était opposée à neuf autres concurrents, dont la chanteuse R&B-pop Jessie Reyez, les rockers indépendants autochtones nêhiyawak et l’artiste de fusion jazz/R&B/hip-hop Witch Prophet.
Le compositeur de musique électronique Caribou, le DJ et producteur de disques québécois Kaytranada et l’auteur-compositeur-interprète Lido Pimienta, qui ont également été sélectionnés, ont tous déjà un Polaris à leur nom. Il n’y a jamais eu de double vainqueur du Polaris.
Pour compléter la liste des nominés, il y avait U.S. Girls, trois fois sélectionné pour le Polaris, Junia-T, artiste de hip-hop et de R&B, et Pantayo, un groupe entièrement féminin qui combine la musique traditionnelle kulintang des Philippines avec des influences pop.
Chacun des nominés a aussi remporté un prix de 3000 dollars.

Le DJ et producteur de disques montréalais Kaytranada a remporté le prix Polaris en 2016. (Photo : Chris Young/La Presse canadienne)
Pandémie oblige, les artistes n’ont pas pu monter sur scène et ont dû rester chez eux en participant à la soirée par vidéo. À la place, les organisateurs ont commissionné un groupe de réalisateurs pour donner vie à chacun des 10 albums retenus sous forme de courts métrages.
Aucun artiste francophone ne figurait dans la liste des dix nominés pour cette édition 2020. Le seul prix Polaris décerné à une œuvre francophone date de 2010, et avait couronné Les chemins de verre de Karkwa.
L’année dernière, le prix du meilleur album canadien de l’année est revenu à la rappeuse torontoise Haviah Mighty avec son disque 13th Floor (13e étage). Elle était la première femme rappeuse à remporter le Polaris.
Parmi les anciens lauréats figurent Jeremy Dutcher, Tanya Tagaq et Arcade Fire.
Avec les informations de CBC Music, Radio-Canada et Polaris.
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