Les entreprises du Québec n’ont pas rejeté en bloc le maintien des restrictions pour faire face à la flambée des cas de COVID au Québec, mais elles suggèrent que le gouvernement leur accorde un plus grand appui, sans distinction des zones dans lesquelles elles se trouvent. Crédit : Istock

Prolongement des mesures contre la COVID au Québec : le secteur privé prudent

Le premier ministre du Québec, François Legault, a décidé de prolonger les mesures sanitaires en vigueur dans sa province. Malgré une légère baisse du nombre de nouveaux cas, les autorités estiment que les chiffres restent élevés et invitent les Québécois à respecter les mesures en place pour voir la situation s’améliorer.

Les entreprises grincent des dents

La Fédération des Chambres de commerce du Québec (FCCQ) a certes salué le maintien des mesures d’aide aux entreprises, mais a fait part de la crainte de voir certaines être dans l’obligation de fermer définitivement leurs portes après la pandémie, en raison des pertes trop importantes.

« La situation économique demeure critique pour de nombreux secteurs d’activités en zone rouge. La poursuite des programmes d’aide financière donnera un peu de répit, mais elle ne suffira pas pour de trop nombreux entrepreneurs. La Commission des normes de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) augmentera ses inspections pour éviter les éclosions et s’assurer de maintenir en opération un maximum d’entreprises », a souligné Charles Milliard, PDG de la FCCQ.

Il a rappelé l’importance des guides des normes sanitaires lancés par la CNESST en milieu de travail comme une bonne initiative pour accompagner les entreprises dans la lutte contre la COVID-19. M. Milliard a recommandé que des mesures supplémentaires soient prises en plus de celles qui existent déjà, à l’instar du Programme d’action concertée temporaire pour les entreprises (PACTE) et du Programme d’aide d’urgence pour les petites et moyennes entreprises (PAUPME).

« Nous croyons que les parlementaires doivent adopter le plus rapidement possible le projet de loi C-72, particulièrement les dispositions visant à permettre les livraisons de produits alcoolisés, une mesure réclamée autant par l’industrie que par les consommateurs », a-t-il argumenté.

Selon Charles Milliard, ce projet de loi devrait aider les restaurateurs et les entreprises qui sont davantage actives durant les Fêtes de fin d’année.

C’est sensiblement la même prudence qui a été observée du côté de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI). Par la voix de son vice-président pour le Québec, François Vincent, la FCEI a mentionné que les PME des zones concernées sont frappées au moral. Un constat qui rejoint celui de la FCCQ qui a souligné que le prolongement des mesures est un nouveau coup dur pour la santé mentale des entrepreneurs en zone rouge, en cela qu’il « met à l’épreuve leur résilience ».

M. Vincent a fait part de la situation critique dans laquelle de nombreux restaurants et salles de sport se trouvent depuis plusieurs mois. Leurs recettes ont connu une chute draconienne, et plusieurs n’ont pas accès à l’aide offerte en zone rouge.

« La moitié des propriétaires des PME québécoises disent qu’ils auront du mal à survivre à une deuxième vague de fermetures et de restrictions », a observé le vice-président de la FCEI pour le Québec. Il appelle le gouvernement à « donner un message d’espoir aux chefs des PME ». C’est pourquoi il suggère que ceux qui ne bénéficient pas d’un soutien de l’État reçoivent une aide urgente.

Dans une lettre au ministre québécois de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, la FCEI souligne l’importance de trois mesures susceptibles de leur donner du répit :

– l’étalement de la période de remboursement des programmes de prêts (PAUPME)
– lutte contre les lourdeurs administratives
– accès à l’aide aux entreprises en zone d’alerte maximale aux entreprises des autres secteurs moins touchés par la pandémie.

Restrictions pour quatre semaines de plus en zone rouge

Les mesures sanitaires en vigueur dans cette province depuis 28 jours seront maintenues jusqu’au 23 novembre. Elles consistent essentiellement à la restriction des contacts pendant quatre semaines supplémentaires dans les secteurs déclarés rouges.

Le premier ministre s’est voulu malgré tout rassurant, lorsqu’il a mentionné une possibilité d’assouplir cette mesure dans les deux semaines à venir pour les secteurs où des améliorations seront visibles.

« On doit tout faire pour réduire nos contacts ou nos risques de contacts. On ne peut pas continuer à avoir de 800 à 1000 nouveaux cas par jour », a-t-il réitéré.

Le premier ministre du Québec François Legault (CP)

« Dans deux semaines, nous allons réévaluer la situation avec la santé publique. Si les trois indicateurs, soit le nombre de cas, le nombre d’éclosions et le nombre d’hospitalisations ont baissé de façon soutenue pendant au moins deux semaines, on va pouvoir envisager d’assouplir certaines conditions, mais pas avant », a ajouté M. Legault.

Le gouvernement a également annoncé une mise à jour des mesures en vigueur dans les écoles. Cette mise à jour vise à réduire la présence quotidienne des élèves en milieu scolaire pour réduire la propagation du virus. Ainsi, les élèves de troisième secondaire iront en classe un jour sur deux. Cela suppose des cours à l’école en alternance avec les enseignements en ligne le jour suivant. Ces cours vont se faire suivant le même horaire.

Les jeunes ayant des besoins spéciaux seront exemptés de cette restriction. Les groupes de plus de six élèves dans les établissements où ces études en alternance sont d’ores et déjà en vigueur seront soumis aux nouvelles restrictions. Quant aux zones vertes, oranges et jaunes, les mesures ne changent pas.

« Les efforts que nous avons faits depuis bientôt un mois donnent de bons résultats. Je veux remercier tous les Québécois, mais le combat n’est pas fini. Pour réussir à prendre le dessus sur le virus et le nombre de personnes hospitalisées pour être bien certain de réduire la contagion dans la société, nous avons besoin de quatre semaines de plus », a affirmé François Legault.
.

Il a mis en garde contre tout relâchement des mesures, car les conséquences pourraient entraîner l’explosion du nombre de nouveaux cas et créer un achalandage important dans le réseau de la santé.

Avec des informations du gouvernement du Québec, de la FCEI et de la FCCQ

Lire aussi :

Subvention salariale au Canada : une bouée pour les PME et les employés?

COVID-19 : vers un niveau d’alerte maximale à Québec et à Montréal 

Catégories : Économie
Mots-clés : , , , , , , , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.