Les aéroports régionaux du Canada attirent l’attention sur le fait que les difficultés actuelles du secteur de l’aviation ne concernent pas seulement les grandes compagnies aériennes, mais frappent l’ensemble de l’industrie. Crédit : Istock

Asphyxiés, les aéroports régionaux et communautaires vont hausser les tarifs

L’aviation fait partie des secteurs où la pandémie a considérablement ralenti les activités. Les aéroports régionaux et communautaires du Canada (RCAC) estiment que les pouvoirs publics les ont abandonnés, ce qui va se traduire par une escalade des prix de leurs services.

Cette hausse des prix concerne les tarifs et les redevances en 2021. Elle est le résultat de la baisse de l’achalandage en raison de la COVID-19. Mais aussi en raison des charges fixes des compagnies qui doivent elles-mêmes financer l’entretien de leurs pistes, terminaux et services d’urgence.

Les RCAC estiment qu’elles sont au bord du gouffre et elles demandent une aide urgente du gouvernement. Cette aide est essentielle à la poursuite des services aux Canadiens qui ne peuvent se déplacer dans certaines régions éloignées du pays qu’en avion.

« Pour tous les Canadiens en dehors de nos grands centres urbains, ce sont les aéroports régionaux et locaux qui relient les vastes régions de notre pays pour les services essentiels et les voyages d’affaires », souligne Brian Grant, président du RCAC, dans un communiqué.

Soutenant que c’est grâce à ces aéroports que sont possibles le transport des passagers et des denrées alimentaires, les soins de santé, les évacuations d’urgence, le service de lutte contre les incendies de forêt, entre autres, Brian Grant a ainsi mis en lumière leur rôle de premier plan dans les régions les plus éloignées.

« Ces petits aéroports jouent un rôle essentiel en offrant un accès aux communautés éloignées et une qualité de vie que tous les Canadiens attendent », ajoute-t-il.

Comme c’est le cas au sein des grandes compagnies aériennes, leurs activités tournent au ralenti, les effectifs ont été revus à la baisse, plusieurs services et vols régionaux sont annulés, et les aéroports voient leurs revenus fondre à mesure que la pandémie poursuit son expansion.

Il devient difficile de faire face aux pertes de revenus qui nuisent à leur capacité à faire face aux coûts d’exploitation et autres frais fixes de fonctionnement en plus d’assurer la sécurité des voyageurs, déplore le président du RCAC. Il soutient que cela aura des répercussions sur les frais et les services en 2021.

« En 2021, ces aéroports prévoient une augmentation de plus de 45 à 60 % des taux des redevances facturés aux compagnies aériennes et aux passagers pour poursuivre leurs activités telles qu’elles existent aujourd’hui. Dans la plupart des cas, les fonds de réserve ont été épuisés et les seules réductions possibles sont les fermetures d’infrastructures aéroportuaires. » – Brian Grant

  • À noter :

    Selon le Conseil des aéroports du Canada, les aéroports régionaux sont une composante essentielle du transport aérien national. Ces aéroports peuvent être confrontés à des difficultés de fonctionnement en raison de la baisse de l’achalandage et des services qui y sont offerts. Pour ceux qui voient passer moins de 600 000 voyageurs chaque année, il peut être particulièrement difficile de rassembler les ressources suffisantes pour l’entretien des infrastructures et le maintien de la sûreté et de la sécurité. Les aéroports moyens et de petite taille au pays reçoivent 18 millions des 126 millions de passagers qui transitent par les aéroports canadiens chaque année. Chaque aéroport doit assumer ses frais associés à l’exploitation et à l’entretien, conformément à la politique nationale des aéroports du Canada. En temps de crise comme c’est le cas en ce moment avec la pandémie de COVID-19, les activités peuvent connaître une baisse importante. (Source : Conseil des aéroports du Canada)

Des aides ciblées en fonction des besoins

Plus de 190 aéroports communautaires régionaux au Canada ont manifesté, à travers le RCAC, le souhait de voir les pouvoirs publics leur apporter un appui nécessaire à leur survie en ce contexte particulièrement difficile.

Ils souhaitent qu’Ottawa leur ouvre l’accès à tous les programmes fédéraux d’assistance, notamment à la subvention salariale d’urgence, aux programmes d’allègement du débit et de prêts et à la subvention du loyer.

Dans le but de protéger les emplois dans ces aéroports et assurer les frais d’exploitation fixe, le RCAC demande une stabilisation de la subvention salariale d’urgence du Canada (SSUC) à moins de 75 % pour 2021 et une aide financière ainsi qu’une augmentation du programme d’aide aux immobilisations aéroportuaires à 95 millions de dollars par an.

Le RCAC souhaite par ailleurs que la protection et l’entretien des infrastructures et des équipements soient effectifs grâce aux deux mesures gouvernementales suivantes :

– l’assouplissement de l’exigence d’admissibilité au service commercial de passagers à horaire fixe pour les aéroports qui sont admissibles de 2021 à 2025;
– l’ajustement de la limite de la contribution fédérale au Programme d’aide aux immobilisations aéroportuaires (PAIA) à au moins 75 % des coûts admissibles au projet. (Source : communiqué)

Il s’agit d’appuis sans lesquels les hausses de tarifs et des redevances envisagées en ce moment ne sauraient être évitées.

Avec des informations de la RCAC via CNW et du Conseil des aéroports du Canada

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Catégories : Économie
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