Max Ward devant un avion de Wardair le 11 mai 1981. (Wardair)

Max Ward, géant de l’aviation commerciale canadienne, s’envole vers l’au-delà

Un des plus grands pionniers canadiens de l’aviation moderne, Max Ward, a disparu lundi. Il avait 98 ans. Il s’est effondré à son domicile d’Edmonton en Alberta. Il est mort à l’hôpital peu après, entouré de sa famille. Il était à 20 jours de son 99e anniversaire.

Son histoire est celle d’un simple pilote de brousse dans le Grand Nord du pays qui a servi comme instructeur de pilotes dans l’Aviation royale du Canada en Angleterre pendant la Seconde Guerre mondiale.

Puis, il est revenu travailler comme pilote au pays dans les Territoires du Nord-Ouest, à Yellowknife, où il à fondé en 1953 une toute petite compagnie aérienne nordique du nom de Wardair.

Il a fini par hisser son entreprise en 1989 au troisième rang des plus grandes compagnies aériennes canadiennes, derrière Air Canada et Canadian Airlines. C’est d’ailleurs cette année-là qu’il s’était départi de son entreprise pour la vendre à Canadian.

Max Ward photographié avec une maquette de son premier avion à Edmonton, le mardi 17 novembre 2015. (Jason Franson, La Presse canadienne)

Il avait lancé son service commercial avec un seul avion de type Otter monomoteur d’une capacité de 14 passagers. Cet avion pouvait décoller et se poser presque partout, car il pouvait être muni de roues, de skis ou de flotteurs.

L’entreprise de vol nolisé s’est développée de façon constante, acquérant d’autres avions Otter, Beaver ou Bristol Freighters, des appareils emblématiques de l’aviation de brousse canadienne.

Max Ward dans son bureau de Yellowknife (Archives des T.N.-O./Henry Busse/N-1979-052-3789)

Sa compagnie sillonne le ciel dans des appareils sans cesse plus grands

De fil en aiguille, Max Ward a fini par acheter son premier Boeing 727 en 1967 et plusieurs Boeing 747 dans les années 1970.

Il a beaucoup profité du boom des voyages dans les années 1960, en offrant des vacances internationales à des prix intéressants aux gens ordinaires. Il a commencé par des vols entre l’Ouest canadien et le Royaume-Uni. Puis, il a ajouté des vols vers Hawaï et les Caraïbes durant les froids hivers canadiens.

Le bon service à bord était sa marque de commerce dont beaucoup de Canadiens se souviennent encore aujourd’hui, avec du champagne et de l’argenterie.

Des employés de Wardair examinent de près un nouvel Airbus 310 le 29 novembre 1987. (Tony Bock/Toronto Star via Getty Images)

Témoignages de reconnaissance

Plus de 30 ans après avoir vendu sa compagnie, Max Ward continue d’inspirer une grande loyauté chez ses anciens employés à en juger par leurs commentaires sur les réseaux sociaux.

« C’était un homme d’affaires avisé », déclare une amie de longue date Jacquie Perrin, car il « n’a jamais oublié les personnes qui l’ont mené là où il était ».

Elle souligne que Ward était un homme brave à la base. Il volait dans le nord du Canada avant que les avions aient des radios, avant le GPS et avant que de bonnes cartes soient disponibles. « Chaque fois qu’il décollait, sa femme Marjorie ne savait jamais si elle le reverrait. »

Le mari de Mme Perrin, Fred von Veh, travaillait comme avocat pour Ward. « Il se souciait des gens. Il se souciait des pilotes. Il se souciait des agentes de bord. Il se souciait des gens de la maintenance. C’était le cadeau de Max », raconte-t-il.

Max Ward a été intronisé au Panthéon de l’aviation canadienne en 1974 et a été fait officier de l’Ordre du Canada en 1975.

LISEZ AUSSI : Uber profession : pilote de taxi-brousse au Canada

Le pilote de brousse symbolise encore aujourd’hui ce que c’est d’être un Canadien. Poussé, brassé, giflé par les vents de l’hiver, aveuglé par la neige qui siffle vers lui, il réussit tout de même l’impossible chaque fois ou presque. (Alberta Aviation Museum)

RCI avec CBC News

Catégories : Économie, International, Société
Mots-clés : , , , , , , , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.