Les gens regardent des feux d'artifice après que les médias aient annoncé que le candidat démocrate à la présidence des États-Unis, Joe Biden, a remporté l'élection présidentielle américaine de 2020, à Wilmington, Delaware, États-Unis, le 7 novembre 2020. REUTERS/Mark Makela

Drame électoral à l’américaine impossible ici, selon Élections Canada

Pour beaucoup de Canadiens qui observent les tensions politiques et juridiques de l’élection présidentielle aux États-Unis, la question de l’heure est celle-ci : cela pourrait-il se produire ici?

Élections Canada affirme que non. L’agence responsable du maintien des règles électorales au pays estime avoir mis en place un système qui protège les électeurs canadiens contre les drames à l’américaine. Son premier argument est que le Canada a un système électoral véritablement pancanadien. Un citoyen qui vote au Québec et un autre qui vote en Colombie-Britannique peuvent compter sur des règles uniformisées où il n’y a donc pas de risque de surprise.

Les élections américaines sont organisées par les États, avec de grandes différences dans les règles d’inscription et de vote des électeurs. Chaque État établit des lois et des règles différentes qui déterminent le nombre et les emplacements des bureaux de vote, le processus d’inscription des électeurs, les pièces d’identité requises pour voter et les procédures d’acceptation et de décompte des bulletins par correspondance.

Les greffiers de comté, qui administrent le vote et le comptage des bulletins de vote dans les plus de 3000 comtés américains, sont aussi des élus démocrates ou républicains dans de nombreux États.

Beaucoup d’Américains mettent ainsi en doute la légitimité du processus électoral qui a conduit à des retards et à une incertitude quant au résultat.

La plus grandiose démocratie n’est peut-être pas américaine

Selon une porte-parole d’Élections Canada, le fait d’avoir ici un organisme non partisan et libre de toute interférence politique qui supervise les élections élimine les dangers de manipulation du vote.

« Le fait d’avoir une agence indépendante du gouvernement élu, avec un directeur général des élections nommé par l’ensemble du Parlement, nous sommes non partisans dans tout ce que nous faisons », soutient Natasha Gauthier.

Selon Mme Gauthier, l’existence même d’Élections Canada aide à prévenir beaucoup de problèmes réels ou imaginaires comme ceux ressentis aux États-Unis.

Le bel optimisme déclaré d’Élections Canada n’est pas partagé par tous

Jeffrey Roy (DU)

Jeffrey Roy, professeur à la Faculté de gestion de l’Université Dalhousie à Halifax, s’inquiète de dérapages électoraux au Canada. Il étudie et conseille les gouvernements sur la polarisation politique, notamment dans les médias sociaux.

Ce qui l’inquiète, c’est ce réflexe qu’ont les gens d’aller sur le web pour dénigrer leurs opposants. Il affirme que c’est un phénomène qui transcende la frontière canado-américaine.

« La nature de la technologie est certainement de créer une rhétorique polarisante et un débat politique polarisant. Elle permet aux gens d’aller sur des forums dans les médias qui correspondent fondamentalement à leurs propres valeurs », dit-il.

Il reconnaît tout de même que la politique canadienne, bien qu’elle ne soit pas à l’épreuve de la polarisation, a tendance à ne pas être aussi amèrement divisée.

RCI avec CBC News

Catégories : International, Internet, sciences et technologies, Politique
Mots-clés : , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.