Rassemblement des Proud Boys et d'autres manifestants de droite à Portland, Oregon, en août de l'année dernière © Noah Berger/AP

Les mots de Trump sur les Proud Boys renforceraient leur profil au Canada

Les remous causés par le refus de Donald Trump de condamner le mouvement suprémaciste des Proud Boys, lors de son débat télévisé avec Joe Biden, auraient eu pour effet de rehausser le profil médiatique de ce groupe au Canada. « Proud Boys, prenez du recul et tenez-vous prêts », a déclaré M. Trump.

Ce groupe d’extrême droite a en fait été fondé au Canada et s’est par la suite implanté aux États-Unis.

Rappelons que pendant le débat, on a demandé à M. Trump s’il condamnait les groupes suprémacistes et leurs gestes violents pendant les manifestations de l’été. Il a refusé de le faire, préférant le qualifier de problème uniquement « de gauche ».

M. Trump a tenté de revenir sur ses propos mercredi, en affirmant ne pas connaître les Proud Boys, mais cela n’a pas calmé la vague de réprobation médiatique.

Ses commentaires sur les Proud Boys, qui se décrivent comme des « Occidentaux chauvins », a permis de mieux faire connaître l’existence de cette organisation des deux côtés de la frontière. Composé d’hommes exclusivement, le groupe a été cofondé en 2016 par le Canadien Gavin McInnes.

Les Proud Boys sont surtout connus pour leurs confrontations violentes avec les antifascistes et leurs liens avec les nationalistes blancs et les néonazis.

Or, les membres de cette organisation ont répondu avec enthousiasme sur les médias sociaux aux remarques de M. Trump. Ils ontaffiché des versions modifiées du logo des Proud Boys qui comprenaient les mots « Stand Back » et « Stand By ». Certains, selon le Washington Post, ont vu une occasion vendre des chemises à 30 $ et des chandails à capuchon à 40 $ arborant le logo du groupe et les mots « Proud Boys Standing By ».

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Bernie Farber (CBC)

« C’est la meilleure chose qui aurait pu arriver aux Proud Boys et au mouvement de la suprématie blanche en un demi-siècle probablement », déclare Bernie Farber, président du Réseau canadien anti-haine, à propos des commentaires de Trump.

À l’intention des Canadiens qui pourraient être complaisants et penser qu’il s’agit d’un problème américain, il réplique : « Ne soyez pas trop suffisants. Certains diront qu’ils sont en fait plus nationalistes blancs ici qu’aux États-Unis. »

Au Canada, le groupe est plus petit qu’aux États-Unis et semble moins susceptible de s’engager dans la violence que son homologue américain, concède Bernie Farber. « Néanmoins, le Canada est vulnérable, et le recrutement et la radicalisation des enfants et des jeunes se produisent ici autant qu’aux États-Unis », a-t-il ajouté.

Les politiciens canadiens réagissent à l’unisson

« Le premier ministre canadien a condamné et continuera à condamner l’extrémisme de droite, la suprématie blanche et le racisme sous toutes ses formes », peut-on lire dans une déclaration du bureau du premier ministre Justin Trudeau mercredi.

« Au Canada, nous ne sommes pas à l’abri d’un extrémisme qui non seulement divise nos communautés, mais menace la sécurité des Canadiens. »

Le chef du Parti conservateur, Erin O’Toole, s’est fait l’écho d’une condamnation claire de la suprématie blanche exprimée par les Proud Boys.

« Je condamne catégoriquement la suprématie blanche et toutes les formes de haine. Dans l’armée, j’ai servi tous les Canadiens. Maintenant, en tant que chef, je continue à servir tous les Canadiens », a-t-il écrit dans une déclaration envoyée à CTV News.

« La haine, y compris la suprématie blanche, n’a pas sa place au Canada. »

D’autres chefs de partis ont directement attaqué Donald Trump. Le chef du NPD, Jagmeet Singh, a fustigé le président américain lors d’une conférence de presse. « Il était tellement dédaigneux à l’égard de l’idée de la suprématie blanche, quelque chose qui devrait être évident que oui, c’est un problème massif. Et cela divise les gens et cela fait du mal aux gens », a déclaré M. Singh.

« Le fait qu’il n’a pas pu dire cela, et qu’en plus il a effectivement soutenu un groupe violent de droite, est épouvantable. Son comportement est épouvantable. »

Le chef du Bloc québécois Yves-François Blanchet s’en est également pris au président américain. Selon lui, Trump divise les gens et alimente le racisme.

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Donald Trump, le jeudi 1er octobre, lors d’une activité électorale dans l’État du Maryland. (Mandel Mgan, AFP)

RCI avec CBC News, Associated Press et CTV News

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