Chaque année, la ville de Montréal accueille le Festival du monde arabe (FMA) avec ses performances musicales et théâtrales, ses conférences et ses films. Avec la pandémie de COVID-19 qui touche largement le pays, la 21e édition a dû s’adapter en optant pour le virtuel.
Ainsi, du 12 au 29 novembre, on diffusera un grand nombre d’événements en format numérique.
Le thème de cette année est Espace 01, des univers à conquérir! Le but est de recréer un dialogue entre les hommes en leur faisant découvrir de nouvelles perspectives.
L’objectif du festival est de faire se rencontrer et dialoguer les cultures arabe et occidentale. Le FMA se découpe en trois volets : arts de la scène, salon de la culture et cinéma. Ces thèmes se présentent sous forme d’œuvres actuelles qui interpellent autant les patrimoines que les vécus des hommes, de créations originales en danse, musique, théâtre, arts multidisciplinaires, arts visuels et médiatiques.
Pour son ouverture jeudi soir, le festival offre une première canadienne exclusive, le spectacle Lemkhaznya Hadhrou.
« Enivré par la fougue mystique des poèmes soufis, le spectacle Lemkhaznya Hadhrou ravit les spectateurs et les transporte dans des jardins célestes dansants, irradiant de manière extatique l’amour incommensurable du Divin », peut-on lire dans la description.
Cette représentation permettra aux spectateurs de découvrir et de vivre une musique éternelle qui s’adresse à tous les âges et à toutes les cultures.
Débattre sur les enjeux du monde arabe
Le salon de la culture se composera essentiellement de conférences d’invités prestigieux qui aborderont des sujets d’actualité, mais aussi historiques qui reflètent notre époque.
Dans Le Moyen-Orient, le jeu des puissances!, par exemple, un grand reporter, un académicien et une personnalité de la société civile libanaise aborderont l’importance stratégique capitale de la région ainsi que sa valeur symbolique comme berceau de trois religions monothéistes. Les enjeux politiques, économiques et religieux actuels seront notamment débattus.
La question du racisme, mais aussi du regard porté sur la langue arabe dans les sociétés occidentales seront également discutées dans deux conférences : Le racisme, un fléau qui vient de loin avec l’ancien ministre de la Culture et des Communications du Québec Maka Kotto, et L’arabe, cette langue taboue! avec Nabil Wakim (journaliste au Monde) et Lamine Foura (journaliste de Montréal).
Certaines conférences regarderont vers le passé pour réfléchir à l’avenir. Ainsi, Le Hirak d’Algérie, un an après!, Le Liban, 100 ans d’illusions?, Les mémoires de la guerre d’Algérie et Gisèle Halimi, la courageuse! reviendront sur des évènements ou des personnalités marquantes qui ont façonné le monde arabe, mais aussi occidental. Professeurs et journalistes reconnus seront notamment invités à prendre part aux débats.
Le Hirak d’Algérie, un an après! reviendra sur la vague de répression ciblant des militants. La conférence aura lieu le 15 novembre. (Photo : Festival du monde arabe)
La religion islamique sera également un thème abordé par deux philosophes dans Illusions de lecture dans le texte fondateur de l’islam et Politique de la virilité dans le monde musulman. Dans le premier, Youssef Seddik, philosophe, anthropologue et islamologue, exposera l’essentiel de sa démarche de chercheur pour dégager le texte du Coran, fondateur de ce que nous appelons l’islam, de l’extraire, comme il le dit, de sa nébuleuse sacrale et idéologique à travers les âges, afin de le situer dans l’histoire réelle.
Dans la seconde conférence, la philosophe marocaine Nadia Tazi abordera la question taboue dans le monde musulman du rôle de la virilité mis en avant par la présence des islamistes sur la scène internationale.
Enfin, le cinéma sera aussi mis à l’honneur avec la projection d’un documentaire, suivie d’un débat avec des membres de Tiro Association for Arts et du Théâtre national libanais dans la conférence Il était une fois dans le sud du Liban. Le rôle des réalisatrices arabe dans le monde du septième art sera aussi discuté dans Les réalisatrices arabes, un désir de liberté!.
Toutes les conférences seront disponibles en ligne sur Zoom et YouTube et le tout entièrement gratuitement.
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