Il s’avère que le nid de frelons géants d’Asie détruit le 24 octobre dernier par les autorités américaines et qui se trouvait à l’intérieur de la cavité d’un arbre dans l’État de Washington, tout près de la frontière canadienne, contenait des dizaines et des dizaines de reines. Certaines de ces reines pourraient avoir fui pour établir des colonies, notamment au Canada.
Dans une scène rappelant à la fois un film d’horreur et de science-fiction, des entomologistes du département de l’Agriculture de l’État de Washington avaient alors revêtu une combinaison de protection blanche, semblable à celle des astronautes. Ils s’étaient approchés lentement du nid comme s’il s’agissait d’une créature extra-terrestre capable de leur bondir dessus et ils avaient extrait les abeilles avec un aspirateur d’allure futuriste.
Initialement, les scientifiques disaient avoir compté à l’intérieur du nid 85 frelons géants, mesurant de 3,5 cm à 5 cm de long, dont la plupart étaient des ouvrières.
Ils croyaient y avoir recensé seulement deux reines et avaient eu un soupir de soulagement, car ces bestioles ont une très mauvaise réputation en Asie d’où ils proviennent.
Les travailleurs du département de l’Agriculture de l’État de Washington ont détruit un nid de frelons géants d’Asie près de Blaine à la frontière canadienne. Les scientifiques pensent qu’il y a d’autres nids dans cette région. Photo : Elaine Thompson/AFP/Getty Images
L’invasion d’un tueur
Le nid a été localisé après que des scientifiques eurent piégé plusieurs frelons et attaché des radiotraceurs à quelques-uns d’entre eux avec du fil dentaire. (département américain de l’Agriculture)
Découverts en Amérique du Nord pour la première fois en décembre dernier dans l’État de Washington, les frelons géants asiatiques, les plus gros du genre, sont une espèce envahissante qui s’attaque aux abeilles domestiques dont dépend l’agriculture pour la pollinisation.
Les frelons meurtriers mangent les abeilles domestiques qu’ils ciblent à la fin de l’été et au début de l’automne, lorsqu’ils sont en quête de protéines animales pour nourrir la prochaine génération de frelons. Un petit escadron de ces frelons est capable de décimer une ruche d’abeilles en quelques heures.
Ils peuvent aussi tuer les humains. Dotés d’un dard long et toxique, les frelons peuvent provoquer une insuffisance rénale et la mort. Uniquement au Japon, chaque année, 20 personnes sont tuées par ces insectes.
Le premier nid, trouvé dans un arbre et détruit fin octobre dans le comté de Whatcom, près de la frontière avec la Colombie-Britannique, était de la taille d’un ballon de basket. Ce nid ne comptait que 500 alvéoles. Or, les nids plus matures de frelons géants peuvent contenir jusqu’à 4000 alvéoles.
Le frelon géant d’Asie, Vespa mandarinia, est arrivé aux États-Unis et au Canada. Il mesure environ 3,5 cm de long, bien que les reines puissent être plus longues avec une grosse tête orange et des yeux noirs. Le premier frelon géant d’Asie a été trouvé dans l’État de Washington il y a un an et le premier y a été piégé en juillet. Plusieurs autres ont ensuite été capturés en Colombie-Britannique.(Shin T/Getty Images)
Le nid de frelons meurtriers pourrait avoir donné naissance à plusieurs autres
Le tronc d’arbre fendu révèle le grand nid de frelons géants d’Asie. Photo : département de l’Agriculture de l’État de Washington
Après avoir ouvert l’arbre dans lequel s’était greffé le nid de frelons, les scientifiques ont découvert non pas 2 reines, mais près de 200!
Les entomologistes ont compté 76 reines émergées déjà formées, et ils estiment que 108 cellules de nymphes étaient probablement aussi de futures reines.
« Il semble vraiment que nous soyons arrivés juste à temps », a dit l’entomologiste américain Sven-Erik Spichiger lors d’une vidéoconférence.
En effet, typiquement, les nouvelles reines sortent du nid, s’accouplent puis partent pour trouver un endroit où passer l’hiver et plus tard commencer une nouvelle colonie.
Chacune des 76 reines pleinement développées aurait pu donner naissance à un nouveau nid si elles s’étaient échappées, et il se pourrait en fait que ce soit déjà le cas.
Lorsque des scientifiques de l’État de Washington ont détruit le premier nid de frelons dits meurtriers trouvé aux États-Unis, près de la frontière avec la Colombie-Britannique, ils ont découvert environ 500 spécimens vivants à divers stades de développement. Parmi eux se trouvaient près de 200 reines qui avaient le potentiel de créer leur propre nid. (département américain de l’Agriculture)
L’invasion des frelons géants se propage au Canada
Notre film de science-fiction pourrait se transformer en un film d’horreur à commencer par le fait qu’après la destruction du nid, trois autres reines solitaires ont été capturées à proximité dans un seau d’eau sucrée.
Puis mercredi, on apprenait qu’un deuxième frelon géant solitaire venait d’être découvert en Colombie-Britannique en l’espace de cinq jours seulement, selon le ministère provincial de l’Agriculture.
Ces découvertes portent maintenant à six le nombre total de frelons géants d’Asie trouvés dans la zone côtière de la Colombie-Britannique depuis l’an dernier. Aucun nid n’a encore été trouvé dans la province cette année, mais il devrait y en avoir, selon les experts. Un nid de ces insectes envahissants a été détruit à Nanaimo sur l’île de Vancouver, l’an dernier.
Des pièges et des mesures de surveillance ont été mis en place au Canada parce que les récentes découvertes « coïncident avec une phase du cycle de vie des frelons au cours de laquelle ils se dispersent hors de leur nid pour chercher de nouveaux frelons avec lesquels s’accoupler », selon les autorités de la Colombie-Britannique.
Toute personne au Canada qui pense avoir vu l’espèce envahissante est priée de le signaler par téléphone au 1 888 933-3722
Une scène d’horreur en perspective
Les espèces indigènes de notre région n’ont aucune défense contre ces frelons. Si leur population s’installait ici et commençait à affecter les populations locales d’abeilles, de guêpes et de frelons, il pourrait y avoir des effets d’entraînement dans tout l’écosystème.
La bonne nouvelle: les frelons géants d’Asie n’ont pour le moment été trouvés en Amérique du Nord qu’en Colombie-Britannique et dans l’État de Washington.
La mauvaise nouvelle : un proche parent de ce frelon a aussi été aperçu récemment en France et au Royaume-Uni.
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On peut maintenant suivre les ours individuellement en forêt. Cela pourrait contribuer à atténuer les conflits entre les ours et les humains. « Si vous avez un ours qui fouille dans les poubelles, et que vous installez des caméras… est-ce qu’il s’agit d’un seul ours ou de cinq ours différents qui arrivent dans la région ? » Le logiciel vous permettrait de le savoir rapidement. La même technologie pourrait être adaptée pour suivre d’autres espèces.(Melanie Clapham)
RCI avec CBC News, The Associated Press, CNN et The Guardian
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