L’importation commerciale de chiens n’est pas réglementée de manière adéquate au Canada, selon l’émission d’enquête Marketplace de CBC.
Rappelons que l’intérêt des consommateurs canadiens pour l’adoption ou l’achat d’un chien a brusquement augmenté pendant la pandémie de COVID-19 et que la demande accrue de chiens est souvent satisfaite par des importations commerciales de chiots qui sont vendus par des courtiers et des revendeurs en ligne.
Selon l’enquête de CBC, l’Agence canadienne d’inspection des aliments se montre cependant incapable de suivre à la trace les chiots qui sont importés pour être vendus aux consommateurs canadiens. Cette lacune menacerait le bien-être des animaux domestiques au pays dans leur ensemble en raison notamment des maladies et des pathogènes que peuvent transmettre les animaux importés non contrôlés.
Marketplace a parlé à de nombreux acheteurs dont les chiens ont été importés d’Europe de l’Est et vendus sur des sites comme Kijiji. Ils ont déclaré que les chiots qu’ils achetaient étaient souvent infestés de virus et de parasites comme le parvo, la giardia et le cryptosporidium.
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Un commerce lucratif
Une fois achetés en Europe de l’Est par exemple, pour 50 à 200 $ chacun, les chiens sont transportés par avion au Canada, récupérés par les courtiers et vendus en ligne, souvent à des marges de 10 à 20 fois le prix d’achat.
Selon le diffuseur public, le gouvernement canadien ne parvient pas à maintenir une base de données centrale pour suivre les milliers de chiots importés au Canada chaque année. Ottawa n’a pas pris de mesures définitives pour sévir contre cette industrie pratiquement non réglementée.
Non seulement le gouvernement fédéral ne suit pas électroniquement combien de chiots sont arrivés, mais il ne sait pas non plus s’ils finissent dans des usines à chiots où les mères sont constamment maintenues en gestation et élevées dans de mauvaises conditions, ce qui entraîne des infections, des maladies et des conditions médicales chroniques dues à un mauvais traitement.
« Il est plus facile d’importer un chien qu’une caisse de bière », lance le Dr Scott Weese, chercheur vétérinaire canadien de premier plan et chef du contrôle des infections à l’Ontario Veterinary College.
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La tragédie de l’aéroport Pearson
L’enquête de CBC s’inscrit dans l’onde de choc provoquée par un incident tragique survenu au mois de juin dernier.
Quarante chiens dans un chargement de plus de 500 chiots ont été découverts morts l’été dernier à l’aéroport de Toronto dans le compartiment cargo d’un vol en provenance d’Ukraine. Cette affaire avait braqué les projecteurs sur l’importation d’animaux domestiques au pays.
Au moment de l’incident, l’Agence canadienne d’inspection des aliments avait annulé tous les permis d’importation précédemment délivrés pour les chiens de moins de 8 mois en provenance d’Ukraine et avait refusé de délivrer de nouveaux permis pour les importations de chiens en provenance d’Ukraine tant qu’une enquête active était en cours.
L’Agence estime aujourd’hui qu’un renforcement des exigences strictes en matière d’importation ne peut véritablement éliminer la possibilité que des animaux avec des défauts génétiques ou contenant des parasites puissent être vendus aux consommateurs canadiens.
Elle estime en outre qu’une interdiction complète ou une restriction importante des importations commerciales de chiens pourrait être dévastatrice pour tous les importateurs, y compris les organismes de sauvetage, les éleveurs responsables et les organisateurs de salons canins, ainsi que pour les Canadiens à la recherche d’animaux de compagnie.
L’agence s’en remet donc aux consommateurs en affirmant que lors de l’achat ou de l’adoption d’un chien, il est important pour eux de poser des questions clés pour déterminer et pour éviter de soutenir les usines à chiots au Canada ou à l’étranger.
Si le chiot par exemple est âgé de trois mois ou moins, la mère devrait toujours être présente à ses côtés. Les acheteurs doivent pouvoir la voir, ainsi que tous les documents liés au chiot, avant de verser une caution.
Les éleveurs ont généralement des listes d’attente qui s’étendent sur des mois, voire des années. Un éleveur proposant un chien à la vente rapide peut ne pas être un opérateur de bonne réputation. Lorsque vous contactez un éleveur, essayez de le rencontrer à l’endroit même où se trouve la portée de chiots afin que les installations puissent être vues.
RCI avec l’Agence canadienne d’inspection des aliments et CBC News
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