Airbnb limite en principe la capacité à 16 personnes dans les logements ou propriétés offerts sur son site. PHOTO : REUTERS / DADO RUVIC

47 000 $ d’amendes à 29 jeunes fêtards en pleine nuit au cœur de la pandémie

Lors d’une fête se tenant dans une résidence de location d’Airbnb, des policiers de la région de Toronto ont donné des amendes totalisant des milliers de dollars à 29 personnes pour avoir enfreint les règles de santé publique qui interdisent les rassemblements non familiaux.

Peu après minuit dans la nuit de samedi à dimanche, 27 personnes ont reçu chacune une contravention de 880 $, tandis que les deux organisateurs de la fête ont reçu une citation à comparaître, assortie d’une amende minimale de 10 000 $ en vertu de la loi sur les rassemblements.

Une soixantaine de personnes dont les âges variaient généralement de 18 à 22 ans participaient à la fête. Mais la moitié a réussi à prendre la fuite à l’arrivée des policiers.

Deux des jeunes fêtards qui ont refusé de s’identifier aux policiers ont été arrêtés et accusés d’obstruction à la justice, une infraction criminelle. Les deux récalcitrants devaient assister à une audience de mise en liberté sous caution dimanche.

Une fête au cœur de la pandémie

L’intervention policière s’est déroulée dans la municipalité de Mississauga, dans la région de Peel, non loin de Toronto.

La région de Peel est en zone rouge, dans laquelle aucun rassemblement intérieur n’est autorisé à moins que les personnes ne soient membres d’un même ménage, avec quelques exceptions, dont l’aide aux personnes âgées vivant seules.

Des 1708 nouveaux cas de COVID-19 signalés dimanche, en Ontario, 503 ont été détectés à Peel et 463 à Toronto. Ces deux régions sont les seules de la province en confinement forcé depuis ce week-end.

Samedi, la ministre de la Santé de l’Ontario, Christine Elliott, estimait que sa province était en danger avec les 1822 nouveaux cas de COVID-19 enregistrés ce jour-là.

« La propagation de la COVID-19 a atteint un point critique. Nous avons besoin que chacun apporte sa contribution et suive les conseils de santé publique pour arrêter la propagation », avait indiqué la ministre.

Le chef adjoint de la police régionale de Peel, Marc Andrews, a déclaré dans un gazouillis publié dimanche que « c’est un moment difficile pour tout le monde, ces singeries n’aident personne ». (John Sandeman/CBC)

Réactions à la fête illégale des jeunes gens

Le maire de Mississauga, Bonnie Crombie, était déçue d’apprendre l’existence de ce grand rassemblement de jeunes fêtards.

« Ces accusations et ces contraventions envoient un signal fort à la communauté que nous prenons la situation extrêmement au sérieux et que nous n’hésiterons pas à faire respecter les règles », a-t-elle dit.

« Tout le monde doit jouer son rôle pour maîtriser ce virus. Avec des chiffres aussi élevés, les gens doivent rester vigilants. En ce moment, le virus nous contrôle, nous ne contrôlons pas le virus. »

Ben Breit, porte-parole d’Airbnb, affirme que la fête était « non autorisée ». « Airbnb interdit les fêtes, et le comportement rapporté est scandaleux. Nous sommes en contact avec les responsables de Mississauga pour leur offrir notre soutien et avons retiré l’unité de location de notre liste pendant que nous poursuivons notre enquête », a-t-il ajouté.

Ce n’est pourtant pas la première fois

La semaine dernière, Airbnb avait retiré plus de 45 inscriptions de sa liste de logements à louer dans la région de Montréal pour violation des mesures de santé.

Elle avait sévi après que des fêtes privées eurent été organisées dans des maisons de Montréal et affichées sur son site web malgré les mesures de confinement mises en place par les responsables de la santé en raison de la pandémie de COVID-19.

L’entreprise de location affirmait que cette mesure ne concernait qu’un « très petit nombre d’hôtes » qui avaient déjà fait l’objet d’avertissements par le passé. Les coupables ont été avertis la semaine dernière, selon l’organisation.

Mercredi dernier, à l’autre bout du pays, en Alberta, Airbnb avait sévi contre 44 inscriptions, 24 à Calgary et 20 à Edmonton, pour avoir violé la politique de l’entreprise en matière de fêtes et d’événements.

L’entreprise refuse à chaque fois de communiquer les emplacements des propriétés suspendus ou bannis « par respect pour la vie privée des hôtes et des propriétaires ».

Ce n’est qu’à la fin du mois d’août qu’Airbnb avait formellement décidé d’interdire l’organisation de fêtes ou d’événements de plus de 16 personnes dans les logements ou propriétés offertes sur son site afin de limiter la propagation de la COVID-19. Elle signalait alors qu’elle pourrait poursuivre ceux qui contourneraient les règles.

RCI avec CBC News, Radio-Canada et La Presse canadienne

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