Selon les étudiants, l'enseignement à distance est positif ou non. (Photo : iStock)

À quoi ressemblera l’après-COVID-19 pour les universités québécoises?

L’après-COVID-19 ne sera pas un retour en arrière pour le directeur de HEC Montréal, Federico Pasin, mais une occasion d’utiliser les nouveaux acquis pour proposer une offre plus diversifiée. 

La crise sanitaire a obligé la plupart des universités québécoises à s’adapter en offrant notamment des cours en ligne. Elles ont également demandé à leur personnel ainsi qu’à leurs étudiants de s’adapter afin de garantir un enseignement malgré les restrictions mises en place.

Face à ces changements, beaucoup se demandent comment cela va-t-il se passer lorsque la vie retrouvera un semblant de normal.

La question a été posée à M. Pasin lors d’une rencontre organisée par le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM). 

Pour le directeur de l’École des hautes études commerciales de Montréal (HEC), il n’y aura pas de « retour en arrière vers une normalité ».

« La numérisation accélérée qu’on a connue, les investissements en technologie […], les compétences qu’on a développées auront des effets durables », dit-il.

Federico Pasin prend notamment l’exemple des programmes de mobilité virtuelle que HEC a mis en place durant la crise sanitaire. 

Ces programmes permettent aux étudiants montréalais de suivre des cours à l’étranger donné par des universitaires partenaires.

« Je suis certain qu’après la crise, ce programme-là va conserver toute sa valeur, explique M. Pasin, notamment pour les étudiants qui ne sont pas aptes à se déplacer physiquement ou financièrement. »

Le responsable ajoute que le travail réalisé par les enseignants avec la confection de capsules vidéo notamment. Ces dernières pourront être conservées et mises à jour à l’avenir afin de gagner du temps pour faire d’autres activités en classe.

Il remarque aussi que la pandémie a permis aux universités de réaliser à quel point la coopération à distance était facile à réaliser.

« On est tellement plus efficaces à travailler ensemble, on va vraiment être plus ambitieux après la crise. »

Federico Pasin, directeur de HEC Montréal

L’enseigne indiquant l’Université de Montréal et le pavillon de HEC. (Photo : Ivanoh Demers/Radio-Canada)

Les cours à distance

La pandémie de COVID-19 a provoqué une numérisation accélérée dans bien des domaines, y compris dans l’enseignement secondaire.

Beaucoup d’étudiants suivent désormais leurs cours depuis chez eux et cela à des points positifs et négatifs.

Certains aiment ce nouveau système qui leur permet de mieux coordonner leurs études et leur vie personnelle. C’est le cas de nombreux étudiants plus âgés, estime M. Pasin.

« Mettez-vous à la place d’un parent qui travaille de jour et qui s’est inscrit dans un cours. C’est vraiment agréable de pouvoir souper avec les enfants puis de suivre son cours sans avoir à faire des trajets, puis ensuite pouvoir retrouver son conjoint devant la télé. »

Federico Pasin, directeur de HEC Montréal

Le directeur mentionne que son établissement va conserver cette flexibilité « à certains niveaux, dans certains programmes, plus ou moins partiellement ».

Toutefois, pour de nombreux étudiants, cette distance à des effets négatifs sur leur santé mentale.

Dans un article publié dans le Journal de Montréal, Aurélie Christina Pierre, étudiante en deuxième année à HEC Montréal, tire la sonnette d’alarme et demande de nouvelles mesures pour retrouver une vie étudiante plus normale et navoir des services de soutien psychologique plus accessibles à tous. 

« Réalisez-vous que nous allons passer une année scolaire complète sans mettre (ou presque) les pieds sur nos campus universitaires? »Aurélie Christina Pierre, étudiante en 2e année à HEC Montréal

D’autres étudiants ont publié des textes similaires dans divers médias et le gouvernement provincial les a entendus. La ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann, a expliqué, en entrevue avec La Presse, vouloir offrir certains assouplissements des mesures en place dans les universités.

La ministre a évoqué, entre autres, « des activités en petit groupe, la location de locaux dans des hôtels pour favoriser la distanciation, une vie étudiante accrue, tout ça dans le respect des mesures sanitaires ».

Le problème financier entre également en jeu lorsque l’on parle de cours à distance. En effet, beaucoup d’étudiants se plaignent de devoir payer des frais de scolarités similaires à ceux d’avant la pandémie alors qu’ils ne vont plus du tout en cours.

À cela, Federico Pasin répond que dans le cas de HEC Montréal, l’école « a énormément dépensé » en investissant dans de nouveaux équipements tels que des micros et des caméras afin de proposer des cours de qualité.

« Nous investissons dans la qualité », a-t-il répondu à Radio Canada International lors de la période de questions.

Le directeur de HEC Montréal a notamment conclu son intervention en avançant que la période à venir sera « une occasion unique de combiner le meilleur des deux mondes ».

« J’imagine un monde où on va pouvoir combiner le meilleur des deux et choisir un mode qui convient le mieux à la situation. »

Avec les informations de La Presse et du Journal de Montréal. 

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