L'enseigne indiquant l'Université de Montréal et le pavillon d'HEC. (Photo : Ivanoh Demers/Radio-Canada)

La nécessité de développer une ambition mondiale pour les universités du Québec

Internationaliser davantage les universités québécoises et attirer plus d’étudiants étrangers bénéficierait à la province, mais aussi au rayonnement international de l’éducation supérieure québécoise, selon Federico Pasin, directeur de HEC Montréal. 

Lors d’une rencontre organisée par le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM), M. Pasin s’est entretenu avec Michèle Boisvert, déléguée générale du Québec à Paris sur l’importance pour les universités montréalaises et québécoises de regarder vers l’extérieur pour se développer malgré la crise actuelle. 

Contrairement à d’autres pays, les universités québécoises n’ont pas connu de baisse des inscriptions en raison de la crise sanitaire. Au contraire, on constate une légère hausse, mais aussi un nombre assez constant d’étudiants étrangers.

Pour le directeur de HEC Montréal, cela réside dans le fait que de nombreux étudiants, notamment plus âgés, apprécient le nouveau système virtuel mis en place suite à la fermeture des établissements.

« Une des choses que je retiens [de cette crise], a déclaré Federico Pasin, c’est la fantastique collaboration entre les universités. »

« Collectivement, les universités, on a eu su faire preuve d’agilité et je suis très fier de faire partie de cette communauté. »

Federico Pasin, directeur de HEC Montréal

Federico Pasin, directeur de HEC Montréal, s’est entretenu avec Michèle Boisvert, déléguée générale du Québec à Paris sur l’importance pour les universités montréalaises et québécoises de regarder vers l’extérieur pour se développer malgré la crise actuelle. (Photo : CORIM)

L’internationalisation des universités

Pour M. Pasin, tourner les universités québécoises vers l’étranger est une façon d’acquérir « une compétence interculturelle » pour mieux préparer les étudiants au monde du travail, mais aussi développer les pôles d’études supérieures québécois.

Le chef d’établissement déplore notamment le manque d’expériences internationales des Québécois (environ 11 ou 12 %) comparé aux étudiants des nations européennes comme la France où environ 30 % partent à l’étranger pendant leurs études.

Afin de pallier ce manque, il préconise la collaboration entre les universités à l’échelle internationale via des programmes de doubles diplômes.

Les échanges au sein d’incubateurs professionnels en relation avec les entreprises ou encore les projets et stages communs entre étudiants de plusieurs pays sont également de bonnes façons d’internationaliser les établissements d’études supérieures québécois.

Les avantages de l’internationalisation

Se tourner vers l’international offre de nombreux avantages à la ville de Montréal, mais aussi au Québec en général, selon M. Pasin.

La population de la province est vieillissante par exemple, et les nouveaux étudiants étrangers jouent un rôle primordial de relève.

« Nous avons besoin de gens talentueux, diversifiés, compétents, qui vont venir au Québec et, on l’espère, s’y installer. »

Federico Pasin, directeur de HEC Montréal

L’université joue un rôle primordial pour aider à l’intégration de ces nouveaux étudiants dans la vie canadienne, souligne le directeur.

De plus, ces étudiants contribuent à l’économie de la province par leurs logements et achats par exemple, mais aussi par les gens qu’ils attirent (famille, amis, etc.). Aussi, les étudiants qui repartent du Québec jouent souvent un rôle d’ambassadeur dans leur propre pays, explique Federico Pasin.

Ces nouveaux étudiants sont également une véritable richesse pour les Québécois qui les côtoient, découvrent leurs cultures et échangent avec eux.

L’internationalisation peut également avoir des effets positifs pour les entreprises canadiennes. De nombreux étudiants peuvent découvrir celles basées à l’international grâce à des stages par exemple.

Les entreprises peuvent aussi participer à des programmes universitaires qui les mettent en relation avec des membres d’autres pays, ce qui leur permet d’apprendre de nouvelles compétences, mais aussi d’étendre leur réseau.

M. Pasin étaye notamment cet argument avec l’école d’été Montréal-Barcelone mise en place par HEC qui met en relation des artistes et chefs cuisiniers espagnols avec des talents montréalais du monde des jeux vidéo.

Enfin, l’internationalisation pousse les universités vers l’excellence, selon le directeur Pasin. Elles doivent toujours faire preuve d’innovation et améliorer leur prestige si elles veulent attirer des étudiants étrangers.

À terme, des universités reconnues sur la scène internationale peuvent attirer de grandes entreprises qui se serviront de leurs installations et de leurs étudiants. L’écosystème montréalais créé autour de l’intelligence artificielle en est un exemple probant.

Federico Pasin conclut sur le fait que de grandes universités ont tendance à attirer de hauts dirigeants qui y voient souvent une bonne éducation pour leurs enfants.

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Catégories : Société
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