Le département américain de la Justice serait en pourparlers avec la directrice financière de Huawei afin qu’elle ne fasse plus l’objet d’une tentative d’extradition aux États-Unis. Le Wall Street Journal affirme que Meng Wanzhou pourrait être libéré en échange d’un aveu de culpabilité.
Selon une source au courant du dossier, des représentants du département américain de la Justice et les avocats de Mme Meng, qui fait face à la justice canadienne dans le cadre de la procédure d’extradition, ont discuté de reporter les poursuites liées aux frais de fraude bancaire qui pèsent contre elle ce qui lui permettrait de rentrer en Chine depuis le Canada.
Elle pourrait mettre fin à son confinement forcé dans sa somptueuse résidence de Vancouver qui dure depuis 24 mois en échange d’un aveu de culpabilité. Elle a jusqu’à présent cependant résisté à la proposition parce qu’elle pense n’avoir rien fait de mal.
Les États-Unis affirment qu’elle a trompé HSBC Holdings Plc pour qu’elle traite des transactions liées à l’Iran, ce qui fait courir à la banque le risque de violer les sanctions américaines.
Un porte-parole du département américain de la Justice et des représentants de Huawei ont refusé de commenter.
Trudeau : pas de capitulation face à la Chine ni de libération de Meng Wanzhou
Plus tôt cet été, le premier ministre canadien avait rejeté en bloc les appels pour une intervention politique pour mettre fin aux procédures d’extradition de la dirigeante de la compagnie chinoise Huawei.
Il réagissait à 19 Canadiens, dont les anciens ministres des Affaires étrangères Lloyd Axworthy et Lawrence Cannon, qui lui avaient écrit une lettre disant que le ministre de la Justice David Lametti devrait intervenir politiquement pour libérer Meng Wanzhou des griffes de la justice.
Ils estimaient qu’une telle intervention donnerait au Canada la possibilité de « redéfinir son approche stratégique à l’égard de la Chine » et de favoriser la libération de deux Canadiens détenus en Chine dans la foulée de l’arrestation de la femme d’affaires chinoise il y a plus d’un an et demi.
« Il ne fait aucun doute que la demande d’extradition américaine a mis le Canada dans une position difficile. En tant que premier ministre, vous êtes confronté à une décision difficile. Se conformer à la demande américaine a grandement contrarié la Chine », expliquaient dans leur lettre les 19 Canadiens en vue.
Justin Trudeau avait été catégorique sur le fait que le Canada ne s’inclinerait pas devant Pékin pour garantir la liberté des deux prisonniers canadiens en Chine qui ont formellement été accusés d’espionnage.
Il affirmait qu’il était sensible au sort des otages canadiens – il a qualifié la situation de « terrible et éprouvante » – mais il a ajouté que le Canada ne pouvait pas laisser la Chine s’en tirer avec ce genre de diplomatie des otages. Il a ajouté que les pays ne devraient pas être autorisés à enlever des Canadiens pour obtenir ce qu’ils veulent d’Ottawa.
L’homme d’affaires Michael Spavor et l’ancien diplomate canadien Michael Kovrig sont détenus en Chine depuis décembre 2018. (Facebook)
RCI avec Reuters et La Presse canadienne
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.