Un homme marche devant l'ambassade du Canada à La Havane, Cuba, le 17 avril 2018. Desmond Boylan-AP

Des micro-ondes sources probables des malaises de diplomates à Cuba

Selon un rapport de l’Académie nationale des sciences aux États-Unis, le fameux « syndrome de La Havane » en 2016-2017 a probablement été causé par des radiations micro-ondes. Elles ont rendu malade non seulement des diplomates américains à Cuba, mais aussi en Chine.

L’étude commandée par le département d’État américain et publiée samedi révèle qu’une « énergie de radiofréquence dirigée et pulsée semble être l’explication la plus plausible » des symptômes qui comprenaient une pression intense sur la tête, des vertiges et des difficultés cognitives.

L’étude ne révèle pas ce qui pourrait avoir été la source de cette énergie micro-ondes et n’indique pas si elle constituait bel et bien une attaque, bien qu’elle ait noté que des recherches antérieures sur ce type de blessure par micro-ondes ont été faites sous l’ancien régime de l’Union soviétique.

Le rapport indique que les plaintes des diplomates concernant des douleurs soudaines, une pression intense sur le visage, un bruit perçant dans une oreille et des étourdissements et nausées soudaines étaient « plus conformes à une attaque d’énergie de radiofréquence dirigée ».

« Les études publiées dans la littérature ouverte il y a plus d’un demi-siècle et au cours des décennies suivantes par des sources occidentales et soviétiques fournissent des preuves indirectes de ce mécanisme possible », ajoute-t-il.

Qu’en est-il des Canadiens tombés malades à Cuba?

Le rapport de l’Académie nationale des sciences des États-Unis ne dit pas que les diplomates canadiens à La Havane et leurs familles n’ont pas forcément été victimes du même phénomène et laisse ouverte la possibilité que d’autres causes puissent avoir joué un rôle.

Selon le rapport, les Canadiens auraient pu être victimes d’une infection virale par exemple ou d’une exposition à un produit chimique toxique. Les chercheurs américains n’ont pas interrogé les diplomates canadiens. Ils se sont plutôt appuyés sur une étude de l’Université Dalhousie et sur les descriptions disponibles des symptômes et des plaintes des Canadiens. L’étude de Dalhousie indique que des pesticides utilisés pour tuer les moustiques pendant l’épidémie de Zika étaient la raison la plus probable des malaises des Canadiens.

Paul Miller, l’avocat représentant les diplomates canadiens qui poursuivent le gouvernement affirme que le rapport américain contient plusieurs erreurs. Cela inclut une affirmation selon laquelle les Canadiens n’ont pas ressenti la même douleur soudaine et le même bruit fort que leurs homologues américains.

« Suggérer de quelque façon que ce soit que nos clients n’ont pas eu la perception de bruits forts ou une sensation de pression ou de vibration intense est tout simplement incorrect », a déclaré Miller à La Presse canadienne dimanche.

Rappelons qu’après quatre ans d’enquête, les responsables canadiens n’ont toujours pas de réponses officielles sur la cause des maladies dont ont souffert les diplomates canadiens et leurs familles.

Au moins 15 diplomates canadiens et leurs familles ont intenté un procès de 28 millions de dollars contre le gouvernement canadien, alléguant que la situation a été « mal gérée » et que le gouvernement fédéral ne les a pas protégés, a caché des informations cruciales et a minimisé la maladie.

RCI avec La Presse canadienne et Associated Press

Catégories : International, Internet, sciences et technologies, Politique, Santé
Mots-clés : , , , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.