(Photo : Sean Kilpatrick / La Presse canadienne)

Trudeau, sympathique aux manifestants anti-Modi, rejette les critiques de l’Inde

Le premier ministre canadien Justin Trudeau a balayé du revers de la main les réprimandes de l’Inde parce qu’il appuie des agriculteurs indiens qui protestent contre de nouvelles lois promulguées par le premier ministre Narendra Modi. Elles ont pour effet de baisser les prix de leurs produits.

De nombreux agriculteurs touchés sont sikhs et le Canada compte l’une des plus grandes communautés sikhes en Occident. Elle est principalement concentrée dans la grande région de Toronto. De dire Justin Trudeau, lundi, alors qu’il participait  :

« Les nouvelles en provenance de l’Inde concernant la protestation des agriculteurs sont préoccupantes. Et nous sommes tous très inquiets pour notre famille et nos amis. Je sais que c’est une réalité pour beaucoup d’entre vous », a dit M. Trudeau à un événement marquant l’anniversaire de Guru Nanak, le fondateur du sikhisme.

Vendredi, le ministère indien des Affaires étrangères a publié une déclaration selon laquelle le haut commissaire canadien en Inde Nadir Patel a été « convoqué » pour lui signifier que les commentaires du « premier ministre canadien, de certains ministres du cabinet et de députés sur les questions relatives aux agriculteurs indiens constituent une ingérence inacceptable dans nos affaires intérieures ».

La déclaration indique également que ces commentaires du Canada « encouragent les rassemblements d’activités extrémistes devant notre haut-commissariat et nos consulats au Canada qui soulèvent des questions de sûreté et de sécurité ». Elle a appelé les dirigeants politiques canadiens « à s’abstenir de toute déclaration qui légitimerait l’activisme extrémiste ».

On a indiqué que si « de telles actions » se poursuivaient, elles auraient « un impact gravement dommageable sur les liens entre l’Inde et le Canada ».

Trudeau persiste et signe

Interrogé vendredi sur ses craintes de nuire aux relations avec l’Inde, M. Trudeau a répondu du tac au tac : « Le Canada défendra toujours le droit à des manifestations pacifiques et les droits de l’homme dans le monde entier. Et nous sommes heureux de constater des avancées vers la désescalade et le dialogue. »

« Et c’est pourquoi nous avons pris contact par de multiples moyens directement avec les autorités indiennes, pour leur faire part de nos préoccupations. C’est le moment pour nous tous de nous unir », a-t-il ajouté.

Samedi, des centaines de personnes se sont rassemblées devant le consulat indien au centre-ville de Toronto pour montrer leur soutien aux agriculteurs indiens qui protestent contre les nouvelles lois de Modi qui, selon eux, détruiront leurs moyens de subsistance.

« Nos agriculteurs sont l’épine dorsale de notre nation. Ce problème a frappé de plein fouet […] Leur vie compte pour nous « , a déclaré la manifestante Mansi Kaur au son de dizaines de klaxons de voiture lors du rassemblement.

Une critique internationale très large

Modi est largement critiqué pour ses manquements en matière de droits de la personne, qu’il s’agisse d’accusations de violation des droits des minorités musulmanes ou de répression de la liberté d’expression et de la dissidence.

« Le gouvernement Modi a continué sa pratique répandue de harceler et parfois de poursuivre les défenseurs des droits de la personne et les journalistes qui critiquent les fonctionnaires et les politiques du gouvernement », a déclaré Human Rights Watch dans son rapport 2020 sur l’Inde.

En septembre, Amnistie internationale a mis fin à son travail en Inde après que le gouvernement Modi a gelé ses comptes bancaires « sur la base d’allégations non fondées et motivées », a déclaré l’organisme.

RCI avec CBC News

Catégories : International, Politique
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