L’agence Nav Canada va licencier une autre tranche de 180 employés affectés au contrôle aérien au pays. Cela touchera les opérations du mondialement célèbre centre de contrôle de Gander qui gère le passage dans le ciel de milliers d’avions effectuant des traversées transatlantiques vers l’Amérique du Nord.
Les contrôleurs aériens de la ville de Gander sont entrés dans l’histoire pour avoir fait atterrir et hébergés en toute sécurité sur les pistes du petit aéroport international plus d’une centaine d’avions et plus de 6000 passagers qui se dirigeaient vers les États-Unis au moment des attentats du 11 septembre 2001.
Cette illustre histoire est maintenant ternie par une vague de congédiements liée à la pandémie et à la chute du trafic aérien.
Le syndicat représentant les contrôleurs aériens a indiqué à ses membres que des avis de licenciement ont également été signifiés à 49 contrôleurs à Moncton, Montréal et Edmonton.
Le mois dernier, le vice-président et chef des opérations de Nav Canada a déclaré aux employés, dans une note confidentielle, qu’il avait fait pression sur le gouvernement fédéral pour obtenir de l’aide. Mais, contrairement à certains pays, le Canada n’a pas encore publié un plan de sauvetage spécifique à l’industrie. La récente déclaration économique du gouvernement ne prévoyait pas d’aide supplémentaire pour Nav Canada.
Depuis le début de l’épidémie, NAV Canada a supprimé environ 900 emplois, soit près de 18 % de ses effectifs.
Préoccupations en matière de sécurité
Nav Canada, qui possède et exploite le système de navigation aérienne civil de tout le pays, déclare que ce démantèlement s’inscrit dans le cadre d’efforts de restructuration « essentiels » et que la sécurité ne sera pas touchée.
L’Association canadienne du contrôle du trafic aérien n’est pas du même avis.
« Chacun d’entre nous comprend que cela nuit à la sécurité et, en tant que parties prenantes de ce système, nous ne pouvons pas rester les bras croisés et permettre aux dirigeants et au conseil d’administration de Nav Canada de le démanteler », écrit le conseil d’administration du syndicat dans un mémo obtenu par CBC News.
Des améliorations techniques ont aussi changé la donne
Depuis l’an dernier, un nouveau système mondial de surveillance de la circulation aérienne ADS-B (Automatic Dependent Surveillance-Broadcast) mis au point par Aireon, une société basée en Virginie et appartenant en partie à Nav Canada, exploite un système du suivi de la navigation aérienne civile qui augmente la sécurité, notamment pour les vols transatlantiques.
Les contrôleurs de la circulation aérienne du Royaume-Uni et de Gander ont été les premiers à suivre les avions au-dessus de l’Atlantique Nord au moyen du nouveau système mondial de surveillance de la circulation aérienne en temps réel.
Les avions équipés de l’ADS-B peuvent maintenant transmettre leur position exacte, y compris l’altitude, deux fois par seconde, où qu’ils soient, à un réseau de satellites. Ailleurs, c’est aux avions eux-mêmes que revient la tâche de signaler leur position dans le ciel dans des intervalles de 10 à 14 minutes.
Comme la position exacte des vols est constamment mise à jour automatiquement, les contrôleurs peuvent réduire l’espace entre les avions à environ 25 kilomètres et effectuer des ajustements de dernière minute aux trajectoires de vol. Cela signifie que plus d’avions peuvent partager l’espace aérien en même temps. Ordinairement, les contrôleurs gardaient les avions assez éloignés les uns des autres, jusqu’à 160 kilomètres de distance, pour éviter tous les risques de collision.
C’est la plus grande avancée dans le suivi des avions civils depuis l’avènement du radar pendant la Seconde Guerre mondiale.
RCI avec CBC News et La Presse canadienne
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