Malgré la hausse des taux d’infection aux États-Unis et l’avis du Canada de ne pas voyager à l’étranger, de nombreux snowbirds (nom donné à ces retraités canadiens qui passent l’hiver aux États-Unis) sont déterminés à se diriger vers le sud cet hiver.
Au moins 500 000 Canadiens vont notamment passer l’hiver en Floride en tout ou en partie chaque année. Selon l’Association canadienne des snowbirds, près d’un tiers de ce nombre est attendu cette année, malgré la pandémie qui tue à présent en moyenne 3000 Américains chaque jour.
Rose et Perry Cohen, un couple torontois, figurent parmi ceux qui ont choisi de retourner en Floride. Ils se disent convaincus qu’en prenant les précautions appropriées comme porter constamment un couvre-visage, éviter les foules et se laver fréquemment les mains, ils pourront se protéger aussi bien qu’il pourrait le faire à Toronto qui est maintenant un des trois endroits les plus contagieux au Canada.
Selon Perry Cohen, les attitudes des Floridiens devant la COVID-19 ont beaucoup évolué depuis le printemps. « Tout le monde porte un masque, respecte la distanciation physique, les marques sur le sol. Les gens font ce qu’ils sont censés faire, dit M. Cohen, qui est âgé de 74 ans. Quand on a commencé à constater toutes ces choses, que les gens prenaient plus leurs responsabilités, nous nous sommes sentis plus à l’aise. »
Plus question de rapatrier des Canadiens en difficulté, dit Champagne
Le mois dernier, le ministre des Affaires étrangères François-Philippe Champagne a prévenu ceux qui projettent d’aller à l’étranger que le gouvernement ne procédera pas comme il l’avait fait au printemps dernier à un rapatriement de Canadiens en difficulté.
Cet avertissement était destiné à un nombre croissant de Canadiens qui jonglaient avec des offres de voyage vers des destinations soleil cet hiver d’agences de voyages ou même de certains pays.
« COVID est partout dans le monde. Vous voyez des secondes vagues à de nombreux endroits et nous avons été très clairs avec les Canadiens. Je pense que le [premier ministre] a parlé et a été très, très clair : nous n’allons pas procéder à un autre rapatriement », avait déclaré François-Philippe Champagne.
Selon le ministre Champagne, les Canadiens devraient y réfléchir à deux fois, et s’assurer qu’ils ont une assurance de santé privée adéquate et de la situation concernant la propagation de la pandémie dans le lieu où il se dirige.
Martin Firestone est expert en assurance-voyage à Toronto. Il dit qu’environ 80 % de sa clientèle est constituée de Canadiens plus âgés, dont les besoins en assurance changent après l’âge de 65 ans.
« Je ne crois pas que c’est le temps de voyage. Je fais du commerce, mais je dis à mes clients de réfléchir aux conséquences, raconte M. Firestone. C’est vraiment effrayant. »
Des entreprises privées à la rescousse des retraités
Malgré la fermeture de la frontière terrestre canado-américaine au trafic non essentiel, ces Canadiens font maintenant appel à des sociétés de transport pour qu’elles conduisent leur véhicule récréatif aux États-Unis. Ils en reprennent possession dans des aéroports américains et poursuivent leur voyage vers leur destination soleil annuelle.
Transport KMC est une des entreprises au pays qui offrent ce nouveau service. En tant que société de transport commercial, KMC peut faire entrer des véhicules aux États-Unis, malgré les restrictions aux frontières.
L’entreprise québécoise s’occupe de tout. Elle transporte les retraités canadiens par avion nolisé d’un aéroport situé juste à l’extérieur de Montréal jusqu’à Plattsburgh dans l’État de New York. Par voie terrestre, des employés de KMC conduisent également les véhicules des clients jusqu’à l’aéroport de Plattsburgh afin que, après l’atterrissage, les passagers puissent poursuivre leur voyage vers le sud. Les clients paient 500 $ par billet d’avion et 1000 $ pour le transport du véhicule.
En Ontario, les hivernants peuvent se tourner vers Great Lakes Helicopter. Cette compagnie prend les retraités à l’aéroport de Hamilton qui se trouve à moins d’une heure de route de Toronto et les transporte juste de l’autre côté de la frontière, à Buffalo, dans l’État de New York.
Ensuite, une autre entreprise transporte les véhicules des passagers, généralement chargés sur un camion à plateforme, jusqu’à l’aéroport de Buffalo. Le coût total pour un couple de retraités est de 1900 $. Les animaux domestiques sont les bienvenus à bord.
RCI avec CBC News et La Presse canadienne
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