Dans la communauté de Shamattawa, au Manitoba, le taux de positivité à la COVID oscille entre 70 et 80 %. Ce taux est attribué à la propagation rapide de la maladie dans les maison surpeuplées a surpopulation de la communauté. (Photo : Tyson Koschik/CBC)

Augmentation alarmante de nouveaux cas de COVID chez les Premières Nations du Canada

La semaine du 29 novembre au 5 décembre a vu une « augmentation alarmante » du nombre de nouveaux cas de COVID-19 dans les communautés des Premières Nations dans la deuxième vague de la pandémie, a indiqué le ministère de Services aux Autochtones Canada (SAC).  

En date du 10 décembre, 1071 nouveaux cas ont été signalés dans les communautés autochtones du pays.

Au total :

  • 5675 cas positifs confirmés de COVID-19;
  • 2100 cas actifs;
  • 3526 personnes rétablies;
  • 49 décès.

Nombre de cas dans les communautés autochtones par région au Canada :

  • Manitoba : 1824
  • Alberta : 1580
  • Saskatchewan : 1470
  • Colombie-Britannique : 440
  • Ontario : 200
  • Québec : 159
  • Région atlantique : 2

Shamattawa, au coeur de la contagion chez les Autochtones

Au Manitoba, « la communauté la plus touchée actuellement est Shamattawa », a déclaré vendredi en conférence de presse le Dr Brent Roussin, responsable de la santé publique de la province.

Le Dr Roussin a annoncé 447 nouveaux cas de COVID-19 dans toute la province, dont plus de 100 à Shamattawa.

« Ils sont certainement confrontés à une épidémie importante », a-t-il déclaré.

Le chef de la communauté, Eric Redhead, a pour sa part expliqué que le taux de positivité dans sa réserve oscillait entre 70 et 80 %, soit une personne sur trois.

Il a attribué la propagation rapide de la maladie à la surpopulation des maisons de sa communauté et au manque de soutien.

Il est à noter que depuis le mois de novembre, le chef avait commencé à demander l’aide d’Ottawa pour faire face à la pandémie dans sa communauté.

Le samedi 5 décembre, le gouvernement fédéral a annoncé que les Forces armées canadiennes allaient soutenir la Première Nation.

Dimanche, le ministre des Services aux Autochtones, Marc Miller, a confirmé qu’un nouveau contingent des Forces armées canadiennes sera déployé à Shamattawa.

Le convoi militaire comprendra près de 60 personnes, et 17 d’entre elles feront partie d’une équipe d’assistance médicale polyvalente d’urgence, a déclaré un porte-parole des Forces armées à CBC News.

Ces membres sont issus du 1er groupe des services de santé des Forces canadiennes à Edmonton.

Le territoire autochtone Shamattawa est situé dans une région qui n’est accessible que par avion, 745 km au nord de Winnipeg, la capitale provinciale. (Sur la photo, une équipe d’intervention communautaire : Kischimattawow Public Announcements (Shamattawa) – Page Facebook)

Une patrouille communautaire, mise au travail par le conseil de bande, veille à ce que les gens respectent le couvre-feu obligatoire qui est en vigueur de 19 h à 7 h et qui limite les déplacements. Les résidents qui ne respectent pas ce couvre-feu sont passibles d’une amende de 200 $.

Le chef Redhead affirme avoir du mal à obtenir la coopération des habitants.

« Personne ne veut rester à la maison comme il se doit et ils veulent sortir et voir leur famille. »Eric Redhead

Le chef a aussi indiqué que bien que des personnes âgées aient été évacuées par avion et placées dans l’unité de soins intensifs de Winnipeg, personne de la communauté n’est décédé à ce jour.  Il a toutefois ajouté que le pic de COVID à Shamattawa n’arrive pas au bon moment puisque la réserve a déjà vécu un pic de tuberculose l’été dernier.

« Nous avons beaucoup de personnes vulnérables vivant dans la communauté, nos aînés et des personnes ayant des problèmes de santé sous-jacents et une épidémie de tuberculose. Et vous ajoutez à cela le COVID-19. Elle peut être très dévastatrice et nous devons donc l’endiguer le plus rapidement possible. »

Shamattawa est une communauté du nord du Manitoba, au Canada, et le foyer de la Première Nation Shamattawa.

Shamattawa est une communauté isolée et éloignée, uniquement reliée au reste de la province par des routes d’hiver et de glace.

Les routes d’hiver s’étendent également à l’est de la communauté jusqu’à Fort Severn et Peawanuck en Ontario.

On peut également y accéder par l’aéroport de Shamattawa.

Il est situé sur les rives de la rivière Gods, où la rivière Echoing se jette comme un affluent.

Le vaccin et les Premières Nations du Canada

Comme on le sait, un premier vaccin contre la COVID-19 a été approuvé au Canada, celui de Pfizer-BioNTech, à la suite d’un examen ayant confirmé que ce vaccin était sûr et efficace et qu’il respectait les exigences de qualité en vue de son utilisation au pays.

Jusqu’à 249 000 doses seront disponibles pour une vaccination en décembre, et la première partie de cet envoi sera expédiée à 14 endroits au Canada. Le gouvernement dit que les groupes à risque, notamment les personnes âgées, les adultes autochtones et les travailleurs de la santé, seront vaccinés en priorité.

D’autres communautés autochtones à risque

Au Canada, bon nombre des collectivités des Premières Nations, des Inuit et des Métis situées dans des régions isolées ou éloignées ont des établissements de soins de santé plus petits, comme des postes de soins infirmiers, et les patients doivent souvent parcourir de longues distances pour obtenir des soins. Par exemple, 82 % des Inuit vivant dans l’Arctique canadien ont déclaré ne pas avoir de médecin de famille. À titre de comparaison, moins de 1 Canadien sur 5 n’avait pas de médecin de famille.

En date du 10 décembre, le gouvernement du Nunavut signale 42 cas actifs et un total de 229 cas confirmés de COVID-19. 187 personnes sont rétablies, et l’on recense encore des cas actifs dans seulement une des quatre communautés touchées : Arviat.

En raison de l’augmentation du nombre de cas au Nunavut, le gouvernement du Canada a annoncé le mois dernier un financement immédiat de 19,36 millions de dollars pour aider le gouvernement du Nunavut ainsi que les communautés et les organisations inuit à faire face à la pandémie.

Plus tôt ce mois-ci, de premiers cas ont été détectés dans des réserves du Canada atlantique. Deux cas confirmés ont été signalés le 2 décembre, dans la communauté de Sipekne’katik, en Nouvelle-Écosse. Aucun autre cas n’a été confirmé depuis cette date.

SAC surveille de près les éclosions actuelles dans les provinces des Prairies, et le ministère dit demeurer en constante communication avec les dirigeants communautaires de ces provinces afin d’appuyer leurs efforts de lutte contre la COVID-19.

Avec des informations du ministère de Services aux Autochtones du Canada, de Statistique Canada et de CBC News. 


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