Dans la foulée de la publication d’un article du New York Times, mardi dernier, les responsables du site pornographique basé physiquement à Montréal, au Canada, et fiscalement au Luxembourg, avaient annoncé une série de mesures pour lutter contre les contenus illégaux sur leur plateforme en ligne. Mais cela n’a pas permis de calmer la tempête.
Lundi, Pornhub a supprimé tout le contenu mis en ligne sur son site par des utilisateurs non vérifiés. Cela veut dire que le site pornographique a supprimé presque 80 % des vidéos offertes, passant d’une offre de 13,5 millions de vidéos à seulement 2,9 millions lundi soir.
Dans un communiqué, la direction explique que ce retrait « signifie que chaque élément du contenu de Pornhub provient maintenant de sources vérifiées ».
Ce qu’a révélé le New York Times
Le quotidien new-yorkais révélait que sur près de 6,8 millions de nouvelles vidéos publiées sur le site chaque année, « beaucoup montrent des abus perpétrés sur des enfants et de la violence non consentie ».
Le journaliste Nicholas Kristof s’est notamment entretenu avec des victimes qui se sont retrouvées du jour au lendemain, contre leur gré, sur cette plateforme. Plusieurs d’entre elles lui ont confié avoir tenté de se suicider après avoir constaté que des vidéos compromettantes se retrouvaient en ligne.
La semaine dernière, les agences de cartes de crédit MasterCard et Visa ont déclaré qu’elles couperaient les ponts avec MindGeek qui est l’entreprise mère de Pornhub, s’il se révélait que le site ne respectait pas la loi. Puis, plus tard cette même semaine, MasterCard et Visa ont mis fin à l’utilisation de leurs cartes sur Pornhub.
MasterCard a déclaré que cette décision était permanente, tandis que Visa a mentionné qu’elle suspendait ses activités pendant qu’elle menait sa propre enquête.
Pornhub victime d’une campagne de dénigrement?
Pornhub faisait remarquerlundi dans son communiqué que la fondation Internet Watch n’a rapporté que 118 incidents d’abus sexuels d’enfants sur le site de l’entreprise au cours des trois dernières années, ajoutant que Facebook a rapporté 84 millions de cas au cours de la même période.
« Il est clair que Pornhub est ciblé non pas à cause de nos politiques et de la façon dont nous nous comparons à nos pairs, mais parce que nous sommes une plateforme de contenu pour adultes », affirme l’entreprise.
« Les deux groupes qui ont mené la campagne contre notre société sont le Centre national sur l’exploitation sexuelle (anciennement connu sous le nom de Moralité dans les médias) et Exodus Cry/TraffickingHub. Ce sont des organisations qui se consacrent à l’abolition de la pornographie, à l’interdiction du matériel qu’elles prétendent obscène et à la fermeture du commerce du sexe. »
Pornhub était au début du mois l’un des sites pornographiques les plus visités et il recevait environ 100 millions de visites par jour. Son propriétaire, Mindgeek, possède plus de 100 sites web, sociétés de production et marques.
À quoi s’attendre maintenant
Pornhub va dorénavant empêcher tous les utilisateurs non vérifiés de mettre en ligne du contenu ou de télécharger du contenu sur son site.
« À l’avenir, nous ne permettrons qu’aux utilisateurs correctement identifiés de publier du contenu », promet l’entreprise. Ainsi, seuls les sites partenaires de contenu et les personnes qui tirent des revenus publicitaires en déposant des vidéos sur la plateforme pourront le faire.
« Au cours de la nouvelle année, nous mettrons en œuvre un processus de vérification afin que tout utilisateur puisse mettre en ligne du contenu une fois le processus d’identification terminé avec succès », précise l’entreprise.
Les téléchargements de vidéos seront par ailleurs réservés aux utilisateurs payants.
RCI avec l’Agence France-Presse, Radio-Canada et CBC News
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