une personne qui dit avoir atteint un «équilibre occupationnel» ou un «équilibre de vie» exprime sa satisfaction par rapport à l’harmonie entre les différentes occupations qu’elle a et le temps qu’elle leur consacre - iStock / SIphotography

une personne qui dit avoir atteint un «équilibre occupationnel» ou un «équilibre de vie» exprime sa satisfaction par rapport à l’harmonie entre les différentes occupations qu’elle a et le temps qu’elle leur consacre - iStock / SIphotography

Une étude mesure l’équilibre de vie et le niveau de stress chez les immigrants algériens de Montréal

«L’équilibre de vie!» Les ergothérapeutes ne jurent que par ce concept.

Appelé aussi «équilibre occupationnel», que signifie-t-il au juste? L’ergothérapeute Yasmine Chibane (en bas de la vidéo) explique, en entrevue avec Radio Canada International, que « l’équilibre de vie est un concept important pour les ergothérapeutes. Car ils croient fondamentalement que les activités permettent d’organiser le quotidien d’une personne et de donner un sens à la vie. C’est l’équilibre entre toutes les activités qu’une personne fait. Que ce soit des activités productives, de loisir, de repos ou sociales. Ça se mesure par des questionnaires ou des entrevues avec la personne ».

(Écouter l’entrevue – Audio)

Cet équilibre a une influence importante sur la santé et le bien-être. « La science et les données probantes démontrent que l’équilibre occupationnel est un facteur de santé. Plus une personne a un meilleur équilibre occupationnel, plus elle va être en bonne santé», ajoute sa consœur Amel Yaddaden.

En somme, une personne qui dit avoir atteint un «équilibre occupationnel» ou un «équilibre de vie» exprime sa satisfaction par rapport à l’harmonie entre les différentes occupations qu’elle a et le temps qu’elle leur consacre.

(Entrevue – Vidéo)

Munies de leurs connaissances et de leur expertise, les deux jeunes ergothérapeutes se sont intéressées à l’équilibre occupationnel chez les immigrants maghrébins de la région de Montréal.

Et elles ont mis l’accent sur la communauté immigrante d’origine algérienne. Elles ont bénéficié d’une bourse de la Fondation Club Avenir pour mener leur projet.

« L’objectif est de documenter l’équilibre occupationnel et tous les facteurs qui peuvent l’influencer ainsi que le stress qui lui est associé chez la communauté algérienne de Montréal. Dans notre pratique comme clinicienne et ergothérapeute, nous avons remarqué qu’il y avait des idées préconçues par rapport à cette population. Et qu’il existait peu de littérature sur les besoins de cette communauté.» Amel Yaddaden, ergothérapeute

«Nous avons étudié cinq facteurs différents en lien avec l’équilibre de vie et le stress associé (le genre, l’âge, le revenu, la catégorie d’emploi et l’état matrimonial). Ça nous a permis, par exemple, de voir que les jeunes âgés de 20 à 24 ans ont souvent indiqué qu’ils avaient un niveau d’équilibre de vie moindre et un stress perçu plus élevé. Ça nous permet d’émettre l’hypothèse que souvent c’est à cet âge-là qu’on commence à découvrir la vie adulte et qu’on prend beaucoup de décisions par rapport à notre avenir», ajoute de son côté Yasmine Chibane.

«L’étude démontre que la population algérienne de Montréal est davantage stressée que la moyenne générale et présente effectivement un certain niveau de déséquilibre occupationnel. C’est une réalité que les cliniciens devraient prendre en compte lors de leurs interventions avec leurs patients (algériens)», dit Yasmine Chibane.

Les deux ergothérapeutes comptent monter un atelier où elles donneront des recommandations aux participants pour avoir un meilleur équilibre de vie.

Amel Yaddaden souligne que l’étude n’est pas subventionnée par un centre de recherche universitaire et qu’il n’y a pas un comité d’éthique d’un centre hospitalier universitaire qui a approuvé le projet. Mais, « elle sème une graine dans le monde des données probantes pour cette communauté ».

L’étude a aussi permis aux deux ergothérapeutes d’entrevoir dans une certaine mesure l’impact de la COVID-19 sur certains membre de la communauté étudiée.

« Par exemple, chez les étudiants, le fait de se retrouver dans sa chambre, être en isolement, ne pas voir son réseau social et être en surcharge de travail, mais seul devant son ordinateur, tout cela amène beaucoup de stress», explique Amel Yaddaden, qui note que «les plus de 50 ans qui font du télétravail et ont un travail stable ne sont pas autant affectés».

Par contre, souligne Yasmine Chibane, il a été remarqué que « chez les personnes âgées (dans la population générale), il y a eu plus d’hospitalisations et de personnes qui étaient mal en point à cause de l’isolement. Cela lui fait dire que, paradoxalement, «le confinement qui devait les protéger a eu des conséquences sur ces personnes».

Bios express

Amel Yaddaden (en haut de la vidéo) est doctorante en réadaptation à l’Université de Montréal. Elle a une maîtrise en ergothérapie de la même université et a pratiqué sa profession dans deux cliniques privées spécialisées en réadaptation au travail.

Elle s’implique aussi depuis trois ans dans des projets au Centre de recherche de l’Institut universitaire en gériatrie de Montréal (CRIUGM).


Yasmine Chibane
est doctorante en médecine dentaire à l’Université McGill.

Elle est également titulaire d’un baccalauréat et d’une maîtrise en ergothérapie de l’Université de Montréal.

En parallèle à ses études, elle est consultante en ergothérapie pédiatrique auprès d’enfants ayant des difficultés de développement.

(Source : Fondation Club Avenir)

En complément :

Qu’est-ce que l’ergothérapie?

Ordre des ergothérapeutes du Québec

Ordre des ergothérapeutes de l’Ontario

La Fondation Club Avenir

Catégories : Immigration et Réfugiés, Santé, Société
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