Les femmes auraient également fait preuve de plus d'empathie que les hommes selon l'étude. (Photo : iStock)

COVID-19 : les femmes seraient plus affectées par le confinement que les hommes

Les femmes souffriraient plus de la mise en isolement causée par la pandémie de COVID-19 que les hommes, révèle une étude de l’Université de Calgary en partenariat avec le Hotchkiss Brain Institute.

Le papier publié dans la revue Frontiers in Global Women’s Health, a analysé les différences entre les sexes en matière de sommeil, d’empathie et d’humeur pendant les mois d’isolement dus à la COVID-19.

Selon les auteurs, il s’agit d’une des premières études à se pencher sur les modifications du comportement et de la qualité du sommeil durant la pandémie.

« En général, l’étude a révélé que les femmes se plaignaient davantage d’anxiété et de dépression, explique la Dre Veronica Guadagni, une des autrices de l’étude et chercheuse postdoctorale à la Cumming School of Medicine (CSM). Leurs symptômes se sont aggravés avec le temps et avec la prolongation de la période d’isolement. »

« On a constaté une augmentation progressive de l’anxiété, de la dépression, de la mauvaise qualité du sommeil et des traumatismes chez les hommes et les femmes. Mais elle était plus importante pour les femmes au fil du temps. »Dre Veronica Guadagni, autrice de l’étude

Afin de conduire son analyse, Mme Guadagni a réalisé un sondage en ligne entre le 23 mars et le 7 juin, soit durant la première vague.

Rappelons qu’à cette période, la plupart des écoles et des commerces étaient fermés et les autorités demandaient aux gens de rester le plus possible chez eux afin de ralentir la propagation du virus.

En tout, 573 personnes ont pris part à l’étude, 112 hommes et 459 femmes âgés en moyenne de 25,9 ans.

Parmi les résultats, on remarque que plus de 66 % des participants témoignaient de troubles du sommeil et plus de 39 % ont signalé une augmentation des symptômes d’insomnie. Les signes d’anxiété et de détresse ont également augmenté dans l’ensemble.

« Les symptômes liés au sommeil, à la dépression et à l’anxiété étaient plus fréquents chez les femmes », rapporte l’étude.

Les femmes plus empathiques seraient également plus susceptibles de respecter les consignes sanitaires, telles que se laver les mains, respecter la distance physique et porter un masque, avance l’étude. (Photo : iStock)

Plus d’empathie chez les femmes

Un autre aspect intéressant relevé par les auteurs de l’étude est que les femmes ont fait preuve de plus d’empathie que les hommes. Les chercheurs ont ainsi observé qu’elles avaient un score plus élevé lorsqu’il s’agissait de comprendre ce que ressentaient les autres et de se soucier d’eux.

Cependant, cette empathie vient également avec de l’anxiété, des symptômes de dépression et des traumatismes. Les auteurs spéculent que « la plus grande préoccupation et anxiété des femmes par rapport à leur rôle de proches reflète les différences de rôles et de normes entre les sexes ».

« Je n’ai pas été surpris par les résultats, car ce sont les femmes qui portent la charge supplémentaire », souligne le Dr Giuseppe Iaria, auteur principal de l’étude.

« Prendre soin de la famille et gérer les situations critiques a toujours été une charge énorme pour les femmes et les personnes s’identifiant comme tel. »

Dr Giuseppe Iaria, auteur principal

Cette plus grande empathie peut également se traduire par le fait que les femmes sont plus susceptibles de respecter les consignes sanitaires, avance l’étude.

« Si nous voyons qu’une plus grande empathie est liée à un comportement social, nous pourrions nous attendre à ce que les personnes qui se soucient réellement davantage des autres soient plus respectueuses des règles. Les études futures devraient tester cette hypothèse spécifique », ajoute Mme Guadagni.

Les auteurs de l’étude soulignent toutefois le fait qu’ils n’ont pas réussi à obtenir de données sur les problèmes d’anxiété ou de sommeil des participants avant la pandémie.

« Nous ne savons pas quelle était l’interaction entre le sommeil, la santé mentale et l’empathie avant l’isolement de ces participants », explique M. Iaria.

Il espère désormais que les résultats de cette étude permettront de « faire prendre conscience » au public que certaines personnes souffrent plus que d’autres et qu’à terme, cela conduira « à une certaine reconnaissance et à des accommodements pour les femmes de la part de leurs partenaires, de leurs employeurs et des institutions ».

Le papier ajoute également que les différences de sexe peuvent jouer un rôle prépondérant dans les réactions psychologiques et comportementales à la pandémie.

« Et ces différences doivent être prises en compte dans la planification d’interventions psychologiques ciblées », conclut l’étude.

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Catégories : Santé, Société
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