Spot, le chien robot conçu par Boston Dynamics, aide maintenant les travailleurs de la construction à Montréal. (Matt D'Amours/Radio-Canada)

Des robots américains au secours du secteur de la construction montréalais

Spot, le chien robot conçu par Boston Dynamics, aide maintenant les travailleurs de la construction à Montréal. Ce robot à quatre pattes jaune vif équipé de nombreuses caméras et capteurs est utilisé par l’entreprise québécoise Pomerleau pour se promener sur les chantiers de construction et détailler exactement la vitesse à laquelle les travaux avancent.

Spot qui travaille sur le site de l’entreprise de construction Pomerleau à la Place-Ville Marie, au centre-ville de Montréal, enregistre des informations telles que la quantité de cloisons sèches posées ou la quantité de béton coulé.

Ces informations peuvent aider l’entreprise à estimer le temps qu’il faudra pour terminer un travail et à prévoir en temps réel ce qu’il en coûtera pour achever un projet.

« Nous prévoyons une valeur et des économies considérables grâce à la mise en œuvre de ce robot », explique à Radio-Canada Yuri Bartzis, responsable de l’innovation chez Pomerleau.

Avec Spot, on ne fait que gratter la surface

Aux États-Unis, des milliers de tonnes de terre ont été déplacées par des bulldozers et des excavatrices qui n’ont personne aux commandes. La machinerie lourde est complètement autonome, et l’entreprise qui l’a créée veut s’implanter au Canada et contribuer à révolutionner l’industrie de la construction canadienne.

L’entreprise est en mesure de transformer la plupart des équipements lourds traditionnels en véhicules autonomes en leur greffant une intelligence artificielle qui peut miser sur une série de capteurs, de caméras et d’un système GPS.

« Nous voulons entrer au Canada bientôt », explique Erol Ahmed, le directeur des communications de Built Robotics. « Le Canada est un marché formidable pour nous, car, vous savez, l’un des grands avantages des robots est qu’ils peuvent travailler dans des régions éloignées avec moins de main-d’œuvre. Et le Canada a beaucoup de projets de construction dans des régions éloignées… c’est idéal pour les robots ».

L’entreprise mise sur le fait que les robots pourraient aider à résoudre les pénuries de main-d’œuvre persistantes dans le secteur canadien de la construction qui devra recruter plus de 307 000 nouveaux travailleurs au cours de la prochaine décennie, selon des données récentes indépendantes.

L’Association canadienne de la construction voit l’avenir dans les mêmes termes. « La programmation, la réparation de la robotique, cela va ouvrir un tout nouveau domaine et nous espérons certainement attirer une nouvelle génération de travailleurs dans l’industrie, donc nous espérons que cela aidera aussi à combler le manque de travailleurs », a déclaré Mary Van Buren, présidente de l’association.

Elle précise que la technologie, comme les véhicules autotractés, pourrait également aider, car il y a une pénurie de chauffeurs de camion pour amener les matériaux de construction à leur destination.

Les camions sans camionneur arrivent plus vite que les autos sans conducteur

Les experts croient que l’on verra s’avancer les camions autonomes sur nos routes plus rapidement que les voitures autonomes. Le gagne-pain de millions de camionneurs et de livreurs en Amérique du Nord pourrait ainsi s’envoler plus tôt qu’on ne l’imagine.

La perspective de voir arriver sur nos routes le transport de marchandises effectué par des camions lourds autonomes et donc sans conducteur se précise grâce à de nouvelles avancées techniques.

On imagine maintenant que dans des conditions optimales, ces camions pourront se déplacer en convois de 5 ou 6, tirés par un seul engin comme s’ils étaient de petits wagons mus par une locomotive.

La circulation en peloton est une méthode collaborative de circulation. Les camions sont reliés par un système informatique qui maintient la distance désirée entre eux et qui contrôle et l’accélération et le freinage, avec un temps de réaction plus rapide que celui d’un chauffeur.

Certes, on craint que des millions de conducteurs humains ne se retrouvent au chômage. Des experts jugent pourtant que cela réglerait en bonne partie la pénurie de main-d’œuvre observée en ce moment partout au Canada dans le secteur du camionnage. Un mal à court terme pour un bien à long terme, dit-on.

Au Québec aussi, les camions autonomes s’avancent

En 2019, une équipe de chercheurs des États-Unis et du Canada a testé pour la première fois des camions lourds autonomes en peloton sur des routes forestières à Rivière-aux-Rats, en Haute-Mauricie. Il s’agit d’une première au Canada.

Les camions sont équipés d’une technologie développée à l’Université d’Auburn, en Alabama, qui leur permet de communiquer entre eux pour permettre au premier camion de guider le second, et ainsi de suite.

Il y a un an et demi, la Ville de Matagami, dans le nord du Québec, annonçait son souhait de développer le transport autonome de marchandise sur son territoire grâce à un projet pilote de véhicules sans conducteur sur une route de la Baie-James.

Elle affirmait que ce laboratoire de transport devait être mis en branle afin de répondre, entre autres, à la pénurie de main-d’œuvre.

« Il y a un constat de base dont on peut difficilement être en désaccord : c’est que les ressources sont de plus en plus situées au nord et il y a de moins en moins de gens qui sont disponibles pour l’exploiter. Cette pénurie de main-d’œuvre se traduit notamment dans le domaine du transport », explique le directeur au développement économique et directeur adjoint de Matagami, Daniel Cliche.

En Amérique du Nord, 70 % des marchandises sont toujours transportées par camion. Une proportion qui augmente avec l’explosion des achats en ligne. Mais les compagnies de transport restent toujours confrontées à un manque personnel. Un problème qui s’aggrave depuis des années.  Un convoi de deux camions autonomes en Europe. Photo : Volvo

RCI avec Radio-Canada, CBC News et RCI

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