Le gouvernement du Québec demande aux hôpitaux de rendre disponibles les 2/3 de leurs « lits désignés COVID » d’ici vendredi et 100% du nombre d’ici le 17 décembre - Reuters / Daniel Acker

Le Québec serait lui aussi à l'heure de choix hospitaliers difficiles. Reuters / Daniel Acker

Hôpitaux ontariens débordés : l’Ontario va transférer ses malades

Avec l’augmentation soutenue et record des cas de COVID-19, les hôpitaux ontariens et québécois sont à l’heure de choix difficiles en ce qui a trait au triage des patients ou du transfert des patients.

En Ontario d’abord, la province la plus populeuse du pays, les autorités viennent d’annoncer la création d’un centre de commandement des soins intensifs pandémiques qui gérera les transferts des patients hospitalisés hors des régions les plus touchées par la COVID-19.

Le directeur général de la santé de l’Ontario, Matthew Anderson, vient d’avertir tous les hôpitaux ontariens de se préparer à transférer des dizaines, voire des centaines de patients d’une région à l’autre, voire à l’extérieur de la province, alors qu’un nombre sans précédent de personnes atteintes de la COVID-19 remplit les lits des services de soins intensifs de la province.

Dans un mémo daté de jeudi et obtenu par CBC News, on avise que les hôpitaux qui ont des places en soins intensifs disponibles sont informés qu’ils doivent réserver un tiers de ces lits pour les transferts des hôpitaux qui ont atteint leur capacité maximale en soins intensifs.

Ce « partage de la charge » devient nécessaire alors que l’Ontario a rapporté jeudi un nombre record de 3 519 nouveaux cas de COVID-19, le jour le plus meurtrier de la pandémie dans cette province jusqu’à présent.

Le mémo révèle que les hôpitaux de l’Ontario devraient compter plus de 500 patients atteints de COVID-19 dans leurs unités de soins intensifs et plus de 1 700 hospitalisations de COVID-19 au total d’ici le 24 janvier.

D’expliquer en conférence de presse, jeudi, le premier ministre de l’Ontario, « Nous devons faire baisser les chiffres et les mesures prises aujourd’hui nous aideront à continuer d’arrêter la propagation de ce virus mortel ».

Le Québec serait lui aussi à l’heure de choix difficiles

Selon de nouvelles projections de l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS), dans un rapport publié tôt jeudi matin, les capacités hospitalières dans la région de Montréal pourraient être dépassées dans les trois prochaines semaines.

Le rapport affirme, « Un risque de dépassement des capacités dédiées d’ici les trois prochaines semaines est réel (plus de 50%), d’autant plus que près des trois quarts des lits réguliers et deux tiers des lits de soins intensifs désignés sont déjà occupés.»

Le Dr François Marquis, chef de l’unité des soins intensifs de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont à Montréal, estime la probabilité d’un point de rupture relativement élevée, dans quelques jours, voire quelques semaines, notamment en raison de la pénurie du personnel dans les hôpitaux.

Or, un protocole de priorisation aux soins intensifs qui a été mis à jour en novembre par le ministère de la Santé stipule que les patients les plus jeunes et avec les plus grandes chances de survie auront la priorité aux soins intensifs si les services des soins intensifs devaient être débordés dans la deuxième province la plus populeuse au pays.

Cela voudrait aussi dire que des patients aux soins intensifs dont l’état de santé n’évolue pas favorablement pourraient devoir céder leur lit et recevoir en un autre lieu des services limités de fin de vie.

La montée en flèche des infections ayant intensifié la pression sur les hôpitaux, le gouvernement québécois a décidé pour le moment que le Québec deviendra, samedi et pour quatre semaines, la première province canadienne à imposer un couvre-feu qui interdira aux personnes de quitter leur domicile entre 20 heures et 5 heures du matin, sauf pour aller travailler.

RCI avec CBC News et Metro

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